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"Thalès a dit un jour que le temps est sage et qu'il révèle tout. Je pense qu'il est aussi sage que hautain. Il nous prend de haut et nous cache son passé.

- Cinq... Je peux savoir ce que tu fais déjà... ?"

Cela faisait cinq mois que notre père était rentré et que notre week-end tranquille était fini. Et par je ne sais quel miracle, je me suis retrouvée, avachie sur la table, en train d'écouter une sorte d'exposé sur le temps et l'espace avec Cinq:

"Tu m'as posé cette question il y a une minute.

- Bon, d'accord. Mais je peux au moins savoir pourquoi tu fais ça? lui demandai-je en me redressant.

- Je veux voyager dans le temps!

- Mais c'est n'importe quoi...

- Et pourquoi ça?

- Le temps est constamment en mouvement, comme... Comme une tornade! Et toi, tu veux simplement... Sauter dedans à pieds joins, les yeux fermés?! C'est n'importe quoi! Je vois même pas pourquoi on parle de ça.

- Je pensais que tu me comprendrais mieux que personne d'autre. Je me suis visiblement trompé.

- Tu te-"

D'un coup, nous entendîmes des cris et des supplices dans le couloirs. Nous nous dirigeâmes en même temps et nous découvrîmes avec horreur Klaus qui se faisait tirer le bras par notre père, les yeux rouges à causes de larmes. Je m'apprêtais à intervenir lorsque je sentis Cinq me retenir le bras. En face se trouvaient mes autres frères et sœurs, attristés par cette scène. Klaus et notre paternel s'engouffrèrent dans notre cour jusque dans un bâtiment un peu éloigné. Nous regardions notre père enfermer notre frère. Il se dirigea vers nous:

"Je crois que vous avez des occupations. fit-il en allant ensuite dans son bureau."

Nous nous dispersions, tous touchés. Je vis Cinq se diriger vers le bureau de notre père. Je décidai de remonter dans ma chambre et retrouver Vanya. Elle était assise sur mon lit, je vins à ses côtés et nous restions en silence. C'était notre "rituel" lorsque Klaus devait aller supporter ces choses. De plus, pour ma part, je devais attendre mon tour. Car chacun de nous devait surmonter une activité. Sauf pour Luther et Allison qui ont des pouvoirs assez simple à utiliser. Eux ils doivent juste... S'endurcir.

Diego est obligé d'affronter un nombre incalculable de robots sans pitié. À toutes les fois où il l'a fait, il est ressorti blessé.

Klaus, lui, est enfermé dans une salle où se trouve de nombreux cadavres. Notre père dit que cet exercice lui apprendra à contrôler sa peur et donc son pouvoir.

Cinq passe beaucoup de temps dans le laboratoire de notre père à cause de ses capacités à voyager dans l'espace qui nous entoure. Il est contraint à de nombreuse expériences scientifiques.

Ben est attaché, torse dénudé, laissant la chose qui est en lui sortir. Il doit le faire pour s'habituer à la douleur et arriver à contrôler la bête.

Et moi je suis enfermée dans une sorte de labyrinthe géant, toujours en train de se déformer, et je dois trouver la sortie le plus rapidement possible à l'aide de mes clones. Il me laisse quatre heure tout en prenant le soin, à chaque demi heure, de diminuer le taux d'oxygène dans la salle, jusqu'à que je m'évanouisse et que je reprenne connaissance à l'infirmerie.
Je n'ai jamais trouvé la sortie.

Je levais la tête et vis mon père me regarder durement. Je me mis debout et avançai vers lui. Nous marchions dans le couloir où Allison et Luther s'entraînaient. Ils se battaient en tenu.

Mon père et moi nous dirigions vers la grande porte. Derrière se trouvait mon entraînement. Il me mit un sac sur la tête et commença à me pousser. Puis, il m'arrêta à une certaine distance. Il enleva ses mains de mes épaules et je commençais mon décompte dans ma tête.

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J'ai toujours haï cette épreuve. La solitude est l'une de mes plus grandes phobies. Me sentir seule, être seule, tous ça...

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Parfois, je m'imagine qu'est-ce qu'il se passerait si je trouvais la sortie. Est-ce que je devrait le recommencer encore cette torture? Où alors j'aurais enfin un minimum de fierté dans les yeux de mon père? Aussi futile soit-elle pour lui, elle compterait énormément pour moi.

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Et d'autre fois, j'me dis que ce serait bien que le manque de dioxygène ne me fasse pas que m'évanouir. Il me ferait sombrer pour toujours dans un sommeil éternel. Je serais libre de tous mes problèmes. Cette vie, Cinq, mon père.

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Je suis pratiquement sûre que s'il perdait l'un d'entre nous, il serait juste déçus pour ses  expériences. Il nous apprend à devenir plus fort, il faudrait qu'on lui apprenne à devenir un vrai père.

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Je sens le stress monter en moi. La peur aussi. Le compte à rebours approche de la fin, ce qui signifie que je suis bientôt sûre d'être seule. Bientôt là, en train de courir pour chercher la sortie, comme en rat en cage.

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Je respire profondément afin de me calmer et me concentre.

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L'alarme retentit. Je retire rapidement le sac noir qui est sûr ma tête et observe mon environnement. Seul la place où je suis est éclairé, du moins c'est ce que je peux voir. J'entends, grâce au haut-parleur, la voix de mon père pour attirer mon attention:

"Numéro Huit. Cette séance devra être exécutée dans le noir. Une difficulté en plus. Comme d'habitude, vous avez quatre heures pour sortir. À quelques points de la pièce, il y aura des endroits éclairés comme celui-ci. Vous pouvez y aller."

Dans le noir!? Déjà que éclairé, j'y comprenais rien, mais dans le noir! Décidément, il aime bien me faire souffrir.

Je créai le maximum de clones que je pus et nous nous élancions.


Je laissai mes mains glissées sur la paroi en métal. J'avais entamé la dernière demi heure mais depuis combien de temps. Avec la fatigue, le manque d'oxygène et le sentiment de ne pas réussir, le désespoir qu'on accumule au file des minutes, je perds la notion du temps. Heureusement que l'autre barge me fait rappelé combien de temps il me reste avant la fin. 

Je vois, de là où je suis, une sorte de source de lumière. La sortie? J'ai une sorte de bouffé d'espoir et d'adrénaline. Je commence à me remettre droit et à accélérer ma marche, jusqu'à presque courir. Un mur se met devant moi, se qui m'oblige à virer à gauche. Je continue d'avancer, jusqu'à atteindre le coin illuminé. Mais ce n'étais pas la sortie, c'était mon point de départ. Je me mis à genoux, sentant que ma respiration était faible. J'avais du mal à respirer. Je mis ma main sur mon cœur et gémis de douleur. Je laissais couler une larme de rage et de douleur. Je tombais contre mon gré sur le côté et me recroquevillais sur moi-même. Ma vision devint de plus flou. Je sentais mon esprit s'en aller mais je me forçais à rester éveillée. Mes paupières, plus fortes que ma volonté, se refermèrent et plus rien...


October the 1st 1989. /☂️Umbrella Academy Fanfiction☂️\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant