Le temps eut l'air de passer lentement, comme pour rire de ma détresse. Snake finit par m'ouvrit la porte et je sortis à sa suite. Je ne montrai rien sur mon visage. Je donnerais à personne la satisfaction de me voir mal. Deux autres gardes se placèrent derrière moi. Je me retournai et leur lançai sarcastique:

– Vous savez, j'ai pas besoin qu'on me tienne la main pour aller à l'échafaud.

– Tu as de la chance que notre souverain te fasse un tel honneur, sale monstre.

Son comparse lui donna un coup de coude et lui reprocha:

– Son Altesse nous a dit de ne pas lui parler.

Mais c'était trop tard, la vérité me sauta aux visages, tous me haïssait et adorait cet usurpateur. Mais pourquoi ? Je ne leur avais rien fait moi. Comment on pouvait me juger sur ma couleur ? L'hypothèse qu'il y est plus d'un Ash où qu'on veuille me livrer à lui par vengeance. Je les détestai tous ! Ma vie était un enfer.Non, ma vie était finie.

Je ne fis pas attention par où nous passions, j'étais sous le choc de ce constat. Snake me précéda dans une grande salle et en relevant la tête, je vis que nous étions arrivés. Il y avait du monde, mais visiblement moins qu'une union royale ne le demandait. Enfin d'après les films que j'avais vus.

Lui était là à m'attendre, son habit de cérémonie était sublime. Il avait toute la classe d'un roi. Merde! C'était lui l'usurpateur! Pourtant on me traitait comme le déchet.

– Pauvre roi, il se sacrifie en s'unissant à cet être pour nous sauver. Quelle abnégation! entendis-je.

Je le vis froncer les sourcils tout à coup. Moi je n'avais plus la force, j'avançai vers lui la tête haute, mais le regard vide.

– Qu'on en finisse vite, dis-je. Je préfère encore ma tour d'ivoire.

– Diamund..., chuchota-t-il.

Il hocha malgré tout la tête vers le prêtre, indécis, qui commença alors son speech dans une langue ancienne draconique. J'avais la furieuse impression d'être entouré d'ennemi. Quel dieu horrible voulait me punir ? J'avais fait quoi dans ma putain d'existence pour qu'on m'inflige cela?

Le prêtre demanda à Ren s'il était d'accord, mais bien entendu moi je n'avais pas mon mot à dire. Pourtant j'en aurais eu des choses à dire. Mon tortionnaire tendit la main et me regarda. Je mis du temps à me rappeler ce que ma mère me disait sur les mariages draconiques. J'hésitai à poser ma main sur la sienne, la nausée commençait à apparaître. Ça signifiait tant, ma condamnation en autre.

Il semblait chercher à me soutenir avec son regard, mais le mien devait dévoilé que l'étincelle en moi mourrait à vitesse grand V. Il m'attrapa la main et liant nos doigts, les plaça devant le prêtre.

Mon instinct paniqua et j'eus un mouvement de recul qu'il m'empêcha de faire. Le dragon menant la cérémonie enroula un ruban autour de nos mains. Ren se rapprocha de moi et mis son visage au niveau de mon cou. Je ne bougeai pas, je ne luttais pas. C'était l'heure du marquage? De la mise à mort ? Je n'arrivais pas à contrôler mes tremblements, mon coeur battait vite. Ma respiration se faisait haché. Pitié non, pitié arrêtaient ça. Je commençais une crise de panique. On était entrain de m'entourer de chaînes... j'allais être un prisonnier à vie dans un royaume qui me détestait... qui désirait ma mort. Une unique larme s'échappa de ma paupière, même si mes yeux me piquaient atrocement, je ne voulais pas céder.

Je sentis ses dents contre ma chair et je failli perdre conscience sous la pression, mais avant de me marquer, il me lécha la peau et recula.

– Une union n'a nul besoin de marquage pour fonctionner. Ce n'est pas le moment, répondit-il doucement.

Les légendes d'Himeria : Passé Empoisonné T2 (Édité)Where stories live. Discover now