Chapitre 25 : Une séparation difficile

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Le lendemain, Claudia vint réveiller Mera pour la prière. Lorsqu'on dort chez quelqu'un, il est coutume de prier ses ancêtres pour le remercier de son accueil. Manquer à ce devoir était un signe d'ingratitude.

L'Héritière n'avait pas fermé l'œil de la nuit et eut du mal à se lever. Elle descendit avec Claudia et fut amenée dans un petit câbanon à côté de la maison. A l'intérieur, Satellia priait déjà devant l'autel. Les deux femmes s'agenouillèrent à ses côtés et se mirent à honorer les dieux avec elle.

Bien après, Augustin se leva. Tous les autres hôtes de la maison étaient déjà en train d'aider Satellia et Claudia dans les tâches ménagères. Micron et Sacron étaient partis chercher de l'eau à la rivière, le garde du corps de Mera coupait du bois. Même l'Héritière s'occupait du potager avec Claudia. Satellia sermonna son petit-fils, lui rappelant qu'il devra se lever bien plus tôt lorsque débutera son entraînement.

Ce fut seulement après le repas du midi que Mera se mit en route pour rentrer à Pholios. Satellia embrassa chaleureusement l'Héritière, très heureuse d'avoir rencontré, elle l'espérait, la future épouse de son petit-fils. Claudia la salua. Micron et Sacron lui souhaitèrent un bon retour tout en se chamaillant.

Enfin, Mera les quitta. Augustin la raccompagna jusqu'au croisement à côté de la rivière. Le chemin était sinueux et il avait peur que la jeune femme se perde. Lorsqu'ils y arrivèrent, le couple eut du mal à se séparer.

« Euh... je devrais peut-être t'accompagner encore jusqu'à...

- Ça va aller. le coupa Mera. Tu m'as déjà montré la route, je pourrai me débrouiller seule. Augustin faisait cela pour rester avec elle un peu plus longtemps, et elle le savait très bien. Mais la noble savait aussi qu'il fallait tôt ou tard qu'ils se séparent. Plus ils attendraientn, plus la séparation serait dure. Alors Mera prit une grande inspiration et reprit. Tu dois y aller. Ça ne sert à rien de rester là à attendre... il faudra bien que... Augustin l'embrassa en plein milieu de sa phrase. Ils échangèrent encore plusieurs baisers, puis le prince la relâcha. Elle laissa échapper une larme et un grand sourire. Je t'aime.

- Moi aussi. » répondit le prince.

Ils se séparèrent difficilement, et s'en allèrent chacun de leur côté. Il leur fallut une bonne centaine de mètres de distance pour qu'ils arrêtent de se retourner sans arrêt. A la fin, s'ils ne se regardaient plus dans les yeux, le cœur de chacun était toujours tourné vers l'autre.

Quand Augustin revint à la maison de Satellia, cette dernière l'attendait, assise sur un tabouret dans son jardin.

- Elle est partie ?

- Oui. Mais elle reviendra. dit Augustin avec conviction.

- C'est possible, mais je lui ai dit de ne pas le faire.

- Quoi ? Pourquoi ? s'énerva Augustin, qui tombait des nues.

- Parce qu'un guerrier doit être concentré sur une seule chose : son entraînement. Tu es venu pour progresser en combat ou pour jouer les jolis cœurs dans la montagne ? Le prince ne répondit pas, et Satellia reprit. Bien ! Je compte sur toi pour ne pas remettre en doute mes enseignements. Et si tu es prompt à commencer, dégaine ta lame héritière. »

Augustin réfléchit un moment. Il pouvait encore faire demi-tour et rejoindre Mera de l'autre côté de la montagne. Pourquoi cette vieille folle de Satellia lui avait joué ce mauvais tour ? Voilà donc la dernière nuit qu'il avait passée avec la femme qu'il aimait. Il ne s'était pas rendu compte de son importance. S'il l'avait su, il aurait compté chaque seconde.

Mais le temps n'était plus à l'hésitation. Augustin sortit l'épée du fourreau accroché à sa ceinture. Il regarda son reflet dans le métal brillant de la lame, déterminé à changer le garçon chétif qu'il était en puissant guerrier.

Pholios la cité solaire - Tome 2 : Les Héritiers prennent la route -Where stories live. Discover now