Pholios la cité solaire - Tome 2 : Les Héritiers prennent la route -

Chapitre 11 : La visite des Doyens

L'Instinct du Soir soufflait. Altor, le roi de Pholios, accompagné de son esclave, rentrait à l'Hôtel Principal. Il aperçut plusieurs palanquins devant l'entrée du bâtiment. Ces lits, portées par des esclaves, étaient autrefois utilisées par les grandes figures politiques. Les mœurs changeant, seuls les vieillards à la mobilité réduite s'en servaient de nos jours. Les jeunes hommes politiques de Pholios ne devaient jamais se déplacer ainsi, cela serait vu comme une marque d'orgueil et une provocation.

Ce n'était pas la première fois qu'Altor voyait ces chaises. Il rentra alors dans l'Hôtel en soupirant, car il savait que les Doyens l'attendaient. Ces derniers allaient sans doute lui dicter sa conduite, chose que le souverain n'appréciait guère.

En arrivant dans les Appartements Royaux, Altor salua ses conseillers. Son frère, Victor, lui signala que les Doyens l'attendaient dans son bureau. Le roi, avant de s'y rendre, échangea quelques paroles avec son neveu. Il le félicita derechef pour sa Reconnaissance et s'informa du déroulement de son entraînement.

Ensuite, le monarque se rendit dans son bureau. Une vingtaine d'esclaves attendaient devant la porte, d'autres étaient déjà à l'intérieur. Lorsqu'il rentra, le souverain vit 4 Doyens assis, soulagés de la chaleur du début d'été par les domestiques qui agitaient des grandes feuilles de palmier. Ils étaent en pleine conversation quand ils aperçurent Altor. Les vieillards interrompirent leur discussion pour saluer le roi.

Le premier des Doyens était Pyrhus. C'était lui la plupart du temps qui exposait les sujets au Sénat et qui faisait la relation entre les différentes magistratures.

Il y avait ensuite Sivius, un Héritier ami de Comor, défunt père d'Altor et précédent roi. Sivius avait une grande barbe, qu'il laissait pousser exprès, et des cicatrices sur le corps et les bras qui faisaient honneur à la vaillance légendaire dont il aurait autrefois fait preuve sur le champ de bataille.

Le 3ème Doyen, le plus jeune d'entre tous, se nommait Titus Cecilius. Il était l'oncle de l'aristocrate Brutus Cecilius, et le grand-oncle de l'ami d'Artes qui portait le même nom.

Le dernier n'était autre que Proxylate, père de Tatiana et grand-père d'Artes et Mera.

Altor les salua en retour, et ne trouvant nulle place où s'asseoir, il somma à son esclave de lui apporter une chaise. Pendant ce temps, le roi dû rester debout derrière son bureau.

« Alors, chers Doyens. Que me vaut l'honneur de votre visite ? demanda-t-il, usé d'avance.

- Faîtes sortir vos esclaves et fermez les portes. dit Pyrhus. Chaque Doyen renvoya ses serviteurs. Heureusement, le domestique du roi arriva juste avant la fermeture des portes pour lui donner la chaise qu'il avait quémandée. Les Doyens et le chef des Héritiers se retrouvèrent ensuite seuls dans la pièce. Altor, il faut faire quelque chose contre les chimères !

- Allons, allons. Que se passe-t-il encore ? demanda le souverain.

- Je vais t'exposer les faits. J'animais la séance du Sénat de ce matin, quand Etyope divulgua le secret des chimères devant toute l'assemblée !

- C'est impossible, il avait donné sa parole. Il ne devait rien dire.

- Pff. Mon pauvre Altor, les promesses n'engagent que ceux qui y croient. lança Sivius, le vieil ami de son père. Heureusement, Pyrhus a réussi à détourner la vérité des yeux de ces gens-là.

- Je leur ai fait croire que la chimère capturée était un animal venu d'Elha. Et heureusement, ils m'ont tous cru ! Mais cet Etyope, là, est difficile à tenir. Il faudrait l'écarter de la cité quelques temps.

- Ce n'est pas la vraie solution, Pyrhus. intervint Proxylate. Le grand-père d'Artes défendait Etyope. D'abord parce qu'il faisait partie de sa famille, mais aussi parce qu'ils partageaient des valeurs communes. Bien qu'ils soient loin d'être toujours d'accord. L'apparition des chimères est la véritable cause de notre tourment Altor, il nous faut nous en débarrasser !