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Je quitte la salle de bain, emmitouflée dans un peignoir. C'est celui qu'a porté Vassili ce matin. Il est encore imprégné de son odeur. Je m'en emplis les poumons. Jamais je ne me lasserais de cet homme. Je suis accro. Et je compte bien faire en sorte qu'il reste accro à moi lui aussi.

Je jette un nouveau coup d'œil à mon smartphone. Ça va, j'ai largement le temps de peaufiner une ambiance romantique pour ce soir. J'espère bien convaincre Vassili de ne pas trop traîner au The Lab.

Pendant les quelques minutes qui suivent, je prépare la chambre. J'agrémente les meubles de quelques bougies parfumées, puis hésite avant de poursuivre. N'est-ce pas un peu trop les pétales de roses ? Sûrement, mais j'aime bien. Un sourire aux lèvres en pensant au tableau que j'offrirai allongée sur le lit ainsi paré, je les y éparpille. À peine ai-je terminé, Roudoudou apparaît comme par magie et saute sur le matelas pour s'amuser avec les petites formes écarlates.

— Oh non ! Hors de question que tu saccages tout, rouspété-je en le prenant dans mes bras.

Je lui gratouille le sommet du crâne. Il se met aussitôt à ronronner tout en réclamant plus de caresses.

— Tu fais vraiment ce que tu veux de moi, souris-je.

Cela fait cinq ans maintenant qu'un soir après le boulot, j'ai trouvé Roudoudou. Planqué sous un carton près d'une poubelle en bas de mon immeuble, il braillait. Ses cris étaient déchirants. Il n'était alors qu'une minuscule boule de poils qui tenait dans ma paume. J'ai fondu tout de suite.

Et depuis, il en profite outrageusement !

— Ce soir, il faudra que tu sois sage comme une image lorsque je rentrerais avec Vassili. Et tu seras gentil de ne pas lui mordre les chevilles, ajouté-je d'un ton plus sévère.

Je ne sais pas pourquoi, mais ils ne s'entendent pas du tout. Remarque, je peux comprendre que Vassili n'est pas envie de faire le moindre effort pour pacifier leurs relations. La première fois qu'il avait mis les pieds dans mon studio, Roudoudou lui avait pratiquement arraché un bout de mollet. J'exagère un peu. Mais je pense que c'était bien son intention. Et pendant longtemps — et de temps en temps encore —, il s'est attaqué au pantalon de mon Viking dès qu'il le voyait. Malgré cela, Vassili a agi comme si ça allait de soi qu'il fasse partie du voyage lorsque j'avais emménagé chez lui.

— Bon, allez ! Je vais être à la bourre. Sauve-toi, vilain chat.

Je le dépose sur le parquet. Il s'assoit et pivote la tête pour me regarder en poussant un cri pathétique.

C'est qu'il me fait sa mine apitoyée.

— Ah, non ! cette fois, tu ne m'auras pas. Allez, ouste ! rigolé-je en le chassant d'un geste de la main.

Il émet un miaulement nettement moins plaintif avant de me jeter un coup d'œil hautain et de prendre la direction de la sortie d'une démarche royale.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. En fait, les chats n'ont jamais vraiment été domestiqués. Je le constate tous les jours avec Roudoudou.

Je vais récupérer le sachet que j'avais planqué dans le dressing. J'ai fait quelques achats dans une boutique de lingerie du centre.

Je quitte mon peignoir, me plante devant le miroir et colle sur ma peau les bijoux de seins adhésifs. Ils forment de jolies arabesques autour de mes mamelons. J'en applique également un assorti sur mon pubis. J'observe mon reflet dans la glace. Les strass bleu nuit parent joliment mon corps légèrement hâlé.

C'est, hum... sexy...

C'est fou que je me sente si excitée. J'anticipe la réaction de Vassili lorsqu'il va les découvrir. J'ai hésité entre ces brillants et le string pénétrant que m'avait conseillé la vendeuse. Mais je n'ai pas osé prendre ce dernier. J'aurais grimpé au rideau à chaque mouvement. Pour une autre occasion. Pourquoi pas ? Ça pourrait être émoustillant pour un dîner en tête à tête avec Vassili. Je crois que je ferai un petit tour à la boutique pour me l'offrir.

The LabWhere stories live. Discover now