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Cette image de mon père m'attristait énormément.
Il me tournait le dos, ne voulant pas m'adresser la parole. Je tentai à nouveau;

_" appa... s'il te plaît parle moi... je suis désolée de ne pas être passée te voir. Je suis vraiment désolée."

Après un court instant, je pus enfin entendre sa voix.

_" on aurait dit que je n'avais pas de famille. Aucun appel, aucune visite. Je pouvais crever ici, personne ne s'en préoccuperait."
Finit-il par me répondre.

_" Appa... pardonne moi. J'étais si préoccupée, je ne pensais pas que tu serais dans un état aussi grave. Pardonne moi s'il te plaît".

_" et pourquoi es-tu seule? Ou est ta mère? A-t-elle oubliée qu'elle avait un époux?"

_" eomma travaille beaucoup tu sais... elle va me rejoindre après avoir fini sa réunion. Mais je t'assure qu'elle pense à toi!"

Il soupira.
Sa santé physique avait débordé sur sa santé mentale. Il a dû être lui même surpris que cet accident ai entraîné quelque chose de grave dans son organisme.
Étant le dirigeant d'un chantier, il était malheureusement présent lors de l'écroulement d'une toiture suite à une erreur de la part des ouvriers.
Son dos fut gravement endommagé, et on vient d'apprendre que sa colonne vertébrale a été touchée.
Cet élément si indispensable pour le corps humain était désormais en jeu.
Mon père en souffrait énormément, et nous n'avons pas été présentes à ses côtés.
Je suis une fille indigne.

Des infirmiers entrèrent, annonçant que le chirurgien était arrivé. Ils me demandèrent de quitter les lieux, se devant d'emmener mon père au bloc opératoire.
Ma mère n'était toujours pas arrivée, et je culpabilisais énormément.
Je me hâtais d'embrasser sa joue, avant de le laisser aux mains des hommes en blanc.


18h26

Mon téléphone étant en silencieux depuis mon dernier appel avec ma mère, je n'osais pas le sortir.
Je savais très bien que les filles m'avaient bombardée de messages. Et vu comment elles étaient aujourd'hui, je crains qu'elles soient énervées contre moi.
J'étais épuisée, que ce soit mentalement ou physiquement. La veille j'avais dormi si tard, et aujourd'hui me voilà encore debout, sans que cette journée ne soit terminée.
J'étais assise sur un des sièges mis à disposition dans le hall de l'hôpital.

Ma mère entra, le pas pressé, elle semblait essoufflée vu d'ici. Je me levai donc pour qu'elle puisse me voir.
Après être apparue dans son champ de vision, elle se précipita vers moi.

_" que fais- tu ici? Où est ton père?"

_" tu es venue trop tard. Ils l'ont emmené au bloc opératoire."

Elle soupira de fatigue, et prit place sur le siège que j'occupais quelques secondes avant.

_" j'ai fais de mon mieux pour arriver le plus vite possible."

_" appa s'est senti seul."
Lâchai-je.

Elle se leva, et me pris dans ses bras.
_" ce n'est pas ta faute Murao. Nous n'avons pas pu être à ses côtés car nous avions chacune des occupations. Je sais que l'opération qu'il va subir est extrêmement complexe et dangereuse, mais crois moi on ne peut qu'espérer. Tu n'as pas à te blâmer."

Je ne répondis rien, bien trop épuisée.

Elle relâcha son étreinte, et posa ses mains sur mes épaules;
_" tu es en week-end , je veux que tu te repose un maximum, change toi les idées et ne te préoccupe pas de ton père. Maintenant, rentre à la maison, je vais rester ici encore un peu. Ne m'attends pas pour dîner, et fais attention à toi."

Je m'exécutai donc, sous son regard affaibli.

19h17

Je n'étais toujours pas rentrée.
Préférant déambuler dans les rues du quartier nocturne, je me vidais l'esprit.
Mon téléphone était encore muet, j'étais bien trop fatiguée pour affronter les deux autres puces électriques.
Leur fête n'a toujours pas débutée, mais elles voulaient m'aider à trouver quelque chose à mettre après les cours.
Cependant, je les ai laissées en plan...

Je n'arrêtais pas de réfléchir à une solution, devrais-je aller à cette soirée et leur expliquer ce qu'il s'est passé ?
Ou, les appeler au téléphone pour leur signaler que je viendrai pas?

Je n'ai pas pu en parler à ma mère, vu la situation, lui demander d'aller en soirée serait une insulte.

Je décidai alors d'arrêter d'user de mon esprit  et soupirai longuement.
Je marchai lentement le long des ruelles, quand soudainement, j'aperçus deux silhouettes qui m'étaient drôlement familières sortir d'un coin de rue.
En me concentrant un peu plus sur leur visage, je pus rapidement les reconnaître et mon coeur fit un bond.
C'était les deux terminales contre qui Jungkook s'était battu.

Je me pressais de me cacher derrière une camionnette stationnée non loin de moi, et attendais qu'ils passent.
Ils étaient essoufflés, et semblaient fières d'eux pour je ne sais quelle raison.
Ils éclatèrent de rire, et s'éloignaient.

J'avais peur de comprendre ce qu'il avait pu se passer.  Je sortis prudemment de derrière le véhicule,et m'avançais vers ce coin de rue tout en prenant le soin de me retourner à plusieurs reprises.
J'avançais ma tête lentement,
et mes yeux s'écarquillèrent.
J'avais à nouveau, cette image de Jungkook tête baissée, blessé et misérable qui s'offrait à moi.
Sa respiration était saccadée, et seul le mur lui servait d'appui pour son dos fatigué.

Il semblait avoir remarqué ma présence;
Il leva lentement sa tête vers moi et ses yeux meurtris rencontrèrent les miens.

_" va t'en."
Murmura-t-il difficilement.

Il m'énervait tellement à se fermer ainsi, à refuser de l'aide et à se laisser dans la merde.
Il ne méritait pas ça, tout comme personne ne le méritait.
Cet idiot m'avait beaucoup trop intrigué ces derniers temps.

_" non."
Répondis-je fermement, malgré ma fatigue.

Un frisson me parcouru lorsqu'un minuscule sourire se dessina sur son visage amoché suite à ma réponse.

_" pas cette fois, Jungkook."

moody; j.jk    [ EN RÉÉCRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant