Lorsque sa copine enceinte et toute sa famille périssent dans un tragique accident de voiture, Ombre se retrouve seul face à de nombreuses responsabilités.
Frappé par le désespoir et de nouvelles angoisses, le jeune homme se laisse doucement sombrer...
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- Il y a une fête ce soir, organisée par un mec de ta promotion. Tu vas y aller ?
Je me retournais vers Ciel. Le nez dans le frigo il cherchait quelque chose à se mettre sous la dent.
Il soupira et finit par en sortir un yaourt à moitié ouvert dont le contenu dégoulinait sur le pot.
Je haussai les épaules en lui tendant une serviette sortit de ma poche. Il la prit avant de me jeter un regard suspicieux.
- Tu sais bien que je n'aime pas les fêtes de fraternité. C'est toujours plein d'alcool, de gens à moitié à poil et de musique qui casse les oreilles, dis-je en quittant la cuisine pour me diriger vers sa chambre.
Nous étions chez lui. Un appartement qu'il avait acheté après la mort de ses parents. Il ne supportait plus de vivre dans leur ancienne maison.
J'ouvris la porte qui me séparait de sa chambre.
C'était une grande pièce aux murs alternant entre le noir et le cyan. Un mélange simple et harmonieux.
Au milieu de la pièce reposaient un énorme lit aux draps blancs et plusieurs dizaines d'oreillers rouges que j'avais installés là pour faire joli. Ainsi qu'un bureau fourni sur lequel était posé un ordinateur ouvert, des feuilles à l'écriture indistinguable et un mug.
Je me dirigeai vers la bibliothèque pleine de livres à côté du meuble. De nombreux marque-pages traînaient entre ceux-ci. Des idées qui lui étaient parvenues au cours de ses nombreuses lectures.
J'en pris un au hasard pour en lire le titre.
" L'étoile".
C'était son roman préféré. Je n'en avais pas lu une seule ligne bien qu'il me le recommande sans arrêt. Il vouait une passion pour la lecture et l'écriture. C'était un des rares moyens pour lui d'échapper aux contraintes du monde réel.
J'avais la sensation que c'était lors de ces moments de quiétude que son esprit était le plus enclin à travailler correctement. Les idées semblaient fuser à toute vitesse dans sa tête et passaient sur le papier avec une rapidité plus incroyable encore.
Je m'assis sur le lit, livre en main, et l'ouvrit à la première page, gagnée par la curiosité.
- Je pensais faire exactement la même chose. Pourquoi se fatiguer à sociabiliser alors que j'ai une bibliothèque entière dans ma chambre ?, m'interrompit une voix moqueuse.
Je n'eus pas besoin de relever les yeux parce que Ciel vint s'installer près de moi, la tête penchée vers le livre que je tenais dans les mains.
- Je me demande surtout pourquoi tu as l'air de connaître mieux que moi ce que font les gens de ma promo, Mr mon-existence-seule-suffit-à-briser-des-coeurs.
Il soupira avant de me prendre l'ouvrage, tout en faisant défiler les pages, il délivra pensivement :
- Si je me suis bien rendu compte d'un truc, c'est qu'il y a rien de plus faux que les autres, ils m'intéressent pas - il releva les yeux pour me regarder, tout sourire- J'y peux rien, si je les attire comme des mouches.
