Chapitre 5

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Aujourd'hui, j'avais décidé de déroger à ma routine habituelle

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Aujourd'hui, j'avais décidé de déroger à ma routine habituelle. Je m'étais prémuni d'une bouteille d'eau et de mon téléphone puis avais quitté l'appart, quelques temps après Ciel.

Je me trouvai maintenant à errer dans les rues marchandes. Les gens s'affairaient, ne manquant pas de me bousculer. Entrant et sortant des boutiques comme s'ils avaient le feu au cul.

Les nuages s'amoncelaient au-dessus de nos têtes et leurs couleurs grisâtres ne présageaient rien de bon. Les quelques magasins que je devais dépasser arboraient une affiche ventant les promotions. Je soufflai en accélérant face à de telles futilités et bifurquai vers la droite pour quitter ces rues.

Les dalles de béton faisaient claquer les semelles de mes baskets, de nombreux pigeons se posaient sur les quelques bancs verts longeant la chaussée. Un long grillage de fer séparait la route de la plage, en contre bas. Je me dirigeai vers celle-ci, descendant par un escalier un peu plus loin.

Ce n'était pas aussi bondé que d'habitude, j'entendais seulement les remous des vagues contre la berge et en bruit de fond le vrombissement des voitures. Je m'assis sur le sable, profitant de la brise marine sur ma peau.

Alors que je me détendis. Un souvenir apporté par la mélodie marine se posa sur mes paupières fermées. Je fermai les yeux, et depuis longtemps laissai enfin les choses se faire.

Je me souvenais que Mélyssa détestait particulièrement la plage ; le sable qui lui collait entre les doigts de pied, les fientes de pigeons s'écrasant dans ses beaux cheveux blonds et l'eau de mer qui lui brûlait les yeux.

Mes poings se refermèrent doucement, amassant une poignée de sable et traçant cinq lignes bien distinctes dans la matière meuble. La colère et la frustration m'avaient envahi.

Pourquoi tu te fais autant de mal, mec ? Pourquoi ?

Mes paupières me faisaient mal.Je n'avais pas le droit de penser à elle, je n'avais pas le droit de me laisser submerger.

Je décrispai mes doigts et serrai le téléphone que j'avais dans la main, aussi fort que possible.

-Merde, soufflai-je en me relevant.

Enfin de compte, sortir avait été une très mauvaise idée.

Enfin de compte, sortir avait été une très mauvaise idée

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L

e bruit du verre contre le bois me réveilla tout de suite. Je relevai des yeux fatigués vers la tasse pleine à ras-bord posée sur mon bureau. Je souris doucement.

Un doigt se posa sur mon poignet, et le parcoura légèrement.

-Tu devrais arrêter de faire autant de nuits blanches, ce n'est pas bon pour toi, dit-il en s'accroupissant, c'est les vacances tu devrais en profiter pour te reposer.

Je frottai mes yeux,  retournai ma chaise de façon à lui faire face. Même à moitié endormie, je parvins à capter son regard bleu remplit d'inquiétude.

Je me détournai. Je ne pouvais  pas supporter plus longtemps de le voir autant se soucier de moi alors que je ne le méritais pas du tout. Ciel était persuadé que la raison de ma fatigue était mon surmenage dû au cours.

En réalité, je n'en avais presque rien à faire. Mes notes étaient catastrophiques et je ne m'en souciais pas plus que ça de refaire mon année universitaire. Je n'avais pas la tête à ça. Ou plutôt, plus.

Mon ami posa ses genoux contre le sol. Il croisa ses bras sur mes cuisses et y reposa sa tête. Il soupira en me fixant de plus belle, comme s'il cherchait à déceler quelque chose.

-Je déconne pas, Inaya, souffla-t-il en relevant mon menton pour que je le regarde.

-Je sais.

Il ferma les yeux, entoura ses grands bras autour de ma taille et expira comme apaisé par ce contact.Lentement, je déposai un doigt sur sa chevelure bleue et caressais la racine de ses cheveux.

Ils étaient doux.

-Très bien, concéda-t-il.

Mon cœur se serra et les larmes pointèrent. Quand je regardai ses cheveux, de mauvais souvenirs refaisaient surface. Songer à ce que j'avais commis il y a presque un an de cela me rappelait sans cesse que j'étais une mauvaise personne et que je devrais croupir en prison à l'heure qui l'est.

Mon front rejoignit ses cheveux et mon nez se colla contre ses mèches.Mes narines aspirèrent l'odeur de fraise qui s'en échappait comme un automatisme.

Mes doigts parcoururent sa nuque, ils triturèrent la chaîne que je lui avais offerte et qu'il ne quittait plus. Une chaîne d'argent au bout duquel pendait un cœur en relief, tressé par des fils de fer. Je saisis l'objet parsemé de trous presque infimes.

Une main ferme et chaude attrapa la mienne et la serra dans sa paume, avec force.

Je sentis à travers la matière de mon jean, la chaleur des larmes qui retombaient doucement contre ma cuisse. Lui aussi ça lui faisait du mal de se remémorer tout ça ne serait-ce qu'une pauvre seconde.

Et c'est pour ça que j'étais là, pour faire en sorte qu'il ne se fasse pas davantage mal en s'effondrant. Parce qu'il était sûr qu'il tomberait.

La chute était inévitable.

-Je t'aime, avoua-t-il d'une petite voix faible.

Il raffermit son étreinte alors que son souffle chaud et tremblant traversait les pores de mon pantalon.

-Je t'aime aussi, Ciel, répondis-je en serrant sa nuque.

Je serai toujours là pour te relever, car après tout, c'était ma faute si tu te retrouvais si souvent au sol.

I. Guilt - The secret of your deathDove le storie prendono vita. Scoprilo ora