6. Vendredi 24 Novembre.

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Ce matin, même routine que d'habitude. Nous avons en plus le temps de faire les couleurs devant l'école. Nous nous mettons en rangs, selon notre ordre, et écoutons les commandements avec attention. Les garçons sont excités ! Normal, il s'agit de notre dernier jour de classe et aucun élève de jour n'est désigné en cette journée spéciale. Quel soulagement ! Jo Rénus et Jérémy Coe se portent volontaires pour dresser le pavillon. Les deux personnalités les plus fortes du groupe, c'est rigolo. Néanmoins, ils ne semblent pas trop s'apprécier. Je ne suis guère étonnée. Je feins d'ailleurs un sourire lorsque, face à face, tenant chacun un bout de corde et tirant de façon chevaleresque pour hisser le drapeau jusqu'au bout, ils se fusillent du regard. 

Les gradés sont présents sur place et mon cœur saute de joie à la vue d'Éros. Il arrive à grands pas, salue ses collègues et lance un sourire à Peperoni. Elle lui répond par un clin d'œil. Pff, quelle pute ! Plus tard, nous prenons le bus. Une heure trente de trajet, parfait, ça nous laisse l'occasion de dormir encore un peu ! Maé et moi sommes assises au troisième rang, à mon plus grand regret. J'aurais préféré l'arrière, perso, puisque Éros et Peperoni occupent la banquette du fond. Mais les places étaient déjà toutes prises. Je suis vraiment dégoûtée... 

— Bien, je vous demande juste de parler doucement, prévient maître LeJoyeux. Sinon, silence total pendant tout le trajet, attention ! 

Puis il se place à trois mètres de moi pour s'entretenir de vive voix avec le conducteur. Le soleil se lève à peine et les premiers rayons traversent le paysage désertique de la base. Merveilleux ! Les grilles s'ouvrent, le bus accélère, nous voilà en route. Certains garçons commencent déjà à ronfler, les têtes pendant de façon grotesque sur le côté. Maéva feuillette sans grande motivation son « Livre du Marin » ; quant à moi, je contemple les routes défiler par la fenêtre d'un œil vitreux. Un peu de musique n'aurait pas fait de mal ! Au bout d'une demi-heure, mes jambes s'engourdissent et je les secoue avec discrétion. Cependant, éternelle maladroite, je heurte le fauteuil d'en face. Un « aie » se fait entendre. Merde ! 

— Désolée, je murmure, embarrassée. 

Le garçon de devant se retourne. Il s'agit d'un blondinet à qui je n'ai encore jamais parlé. 

— C'est pas grave, répond-il en se retournant pour me regarder. Au fait, tu t'appelles comment, toi ?

— Gina Tedeschi, et toi ?

— Alex, Alex Ramos ! 

Il me sourit d'un air débile. Je rigole déjà.

— Qu'est-ce qu'on s'ennuie... enchaîne-t-il. 

Sans doute veut-il converser. 

— J'avoue ! En plus, tout le monde dort ! je renchéris en faisant la moue. 

Nous tournons la tête vers Maéva. Elle s'est endormie sur son livre, et son visage en paix repose entre deux pages. 

— Alors, la formation te plaît ? me demande-t-il curieux. 

— Pour l'instant, ça va, nous n'avons encore rien appris ! 

En effet, les cours n'ont pas vraiment commencé. 

— Oui, la semaine prochaine sera pire ! me confie Alex. Ils vont nous enlever les téléphones portables, il paraît ! Et nous allons suer chaque jour ! 

— Suer ? je répète, soudain alarmée. 

-Bin, tu sais, les pompes et tout ça ! 

Je retiens une grimace. Oh mon dieu, j'ai intérêt à m'accrocher ! 

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⏰ Última atualização: Apr 01, 2019 ⏰

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Une Blonde à l'ArméeOnde histórias criam vida. Descubra agora