Chapitre 4

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Il atteignit enfin le village. Mais il se cacha au milieu du stock de bois, les troncs empilés le dissimulait, il devait se ressaisir afin de rentrer chez lui en guerrier et pas comme un lâche, comme une proie qui fuyait un prédateur.

La douleur dans sa poitrine le faisait toujours souffrir, il enleva son manteau et vit que ses sous-vêtements étaient tachés de sang. Il les souleva à la hâte et vit qu'il avait une blessure au niveau de la poitrine : une morsure de la Bête de Minuit ! Il prit un morceau de tissu de son sac et l'enroula tel un bandage.

Sous quelques minutes, la blessure ne saignerait plus. Il lui fallait à présent la cacher, car nul ne pouvait prédire comment réagirait les villageois, et plus inquiétant, comment réagirait son père. Serait-il heureux que son fils ait survécu à la Bête de Minuit ? Ou aurait-il honte de lui ? Le traiterait-il de lâche ?

Il se rhabilla et se faufila jusqu'à sa maison. Il pensait que son père serait déjà en train de donner des ordres à la grande salle et c'était donc le bon moment pour rentrer sans être vu. Il ne voulais surtout pas qu'on se moque encore de lui.

Il tourna doucement la poignée de la porte de derrière et s'appreta à ouvrir doucement la porte. Il entra et la referma en retenant la porte pour qu'elle ne fasse aucun bruit. Sûr de sa discrétion, il esquissa un sourire en commençant à reculer vers les escalier menant à sa chambre, mais il se heurta à quelque chose, ou plutôt à quelqu’ un.

-Harold! Thor sois loué, mon fils est en vie ! S'exclama Stoik, levant les bras au ciel comme si il priait.

-ah salut papa. Tout vas comme tu veux ? Fit Harold en essayant de le contourner. Mais celui-ci frappa sur la table juste à côté d'eux, ce qui fit sursauter Harold.

-Fils… Qu'est ce que c'est que… ça ? Demanda son père d'un ton accusateur. Il faisait sans aucun doute référence aux tâches de sang sur les habits de son fils.

-Euh c'est juste la Furie Nocturne ? Hasarda le jeune viking, se doutant que cette explication ne plairait pas au chef.

- Tu as attaqué Qorwin la maléfique ? Toi ? S'étonna Stoik

- Oui papa. Soupira Harold.

-Et ? Insista le chef

-Comment ça et ? Demanda le fils

-Est-elle morte ?

-Non papa…

- Comment ça non ?!

-Je… elle s'est enfuie. Répondit Harold, même si il savait pertinemment que c'était lui qui s’était enfui, mais il voulait un minimum sauver son honneur. Cependant, un détail tourmentait légèrement son esprit : Pourquoi ne l'avait-elle pas poursuivit ? Elle aurait pu facilement le rattraper, même à sec, alors pourquoi ne l'a t-elle pas achevé ?

Stoïk le prit par les épaules et le secoua tandis qu'il criait :

-Enfuie ?! Comment est-ce possible ?! La bête de Minuit n'a jamais fuie ! L'aurais-tu blessé ?

- Oui mais… tu l'avais déjà blessée avant. se justifia le jeune viking, après tout, c'était la vérité. Il n'avait fait qu’aggraver un peu plus la blessure de la Furie Nocturne.

La blessure ! C'était donc ça ! Elle ne lui avait pas courut après parce qu'elle été blessée ! Bien  sûr, c'était l'explication la plus plausible. L'autre explication était… disons très étrange, c'était impossible qu'elle ait volontairement décidé de l'épargner. C'était inconcevable !

Stoïk fit signe à son fils de s'asseoir, celui-ci s'exécuta, légèrement mal à l'aise, mais en même temps il était si fier, c’était la première fois que son père le prenait au sérieux. Enfin ! Il le respectait comme un vrai viking.

-Je t'écoute, fils. lui dit Stoïk, posant ses coudes sur la table et joignant ses mains, comme il avait l'habitude de le faire quand il assistait à une réunion de clan.

Harold raconta chaque détail de sa lutte avec la bête. Comment elle lui avait tendu un piège, la lutte acharnée qui as eu lieu par la suite, le cri de douleur qu'elle avait poussée lorsqu’Il lui avait enfoncé le couteau encore plus profondément sous ses écailles. 《Ah ! Enfin mon fils est devenu un vrai homme ! 》s'était exclamé son père à ce moment là.

Puis il y eu un silence pesant, son père réfléchissait, et Harold faisait de même, qu'allait-il se passer ensuite ? Maintenant que la Furie Nocturne avait été blessée, elle serait plus facile à tuer. Peut-être les villageois avaient-ils une chance de la tuer ? Et puis, si ils prenaient trop de temps à réfléchir, la blessure de la bête risquait de guérir.

Stoïk frappa du poing sur la table, puis il se leva et sortit. Alors qu'il passait la porte, il s'arrêta un instant et dit à son fils sans pour autant se retourner :

-Fils, va te reposer, demain est un grand jour. Ça sera le jour où nous mettrons fin au règne de terreur de Qorwin la maléfique.

Dragons : La bête de Minuit Where stories live. Discover now