♣ La Marche des Morts ♣

Eighteen • Sérénité

Chloé n'ose plus reprendre la parole, bizarrement. Je dois admettre que cette façon de parler que Jason a utilisée faisait froid dans le dos. Personne ne veut reprendre la parole après lui, alors il continue.

Jason : Demain sera une longue journée, allez vous reposez à l'étage, on va monter la garde avec Rachel.

Celui-ci lui envoie un regard entendu. Elle acquiesce d'un léger mouvement de tête.

Nous nous regardons alors tout les quatre, moi, Elliot, Ethan et Chloé.

Ethan : Allons dormir alors, une bonne nuit de sommeil peut pas nous faire de mal.

Il se lève et monte les escaliers. Chloé soupire et fait de même. Elliot me tend sa main pour m'inviter à monter à ses cotés.

Lorsque nous arrivons au premier étage, un dilemme s'impose. Il y a deux chambres pour quatre.

Chloé : Je vous préviens, je refuse de dormir avec elle !

Elle ne s'arrêtera jamais, c'est pas possible. Je m'apprête à répliquer mais quelqu'un me devance.

Elliot : Ça tombe bien parce que c'est avec moi qu'elle va dormir.

On me dit à l'oreillette que monsieur est un poil possessif. Elliot s'adresse ensuite à son frère.

Elliot : Tu peux venir aussi Ethan, vu qu'elle juge qu'on ne la protège en aucun cas, personne n'a besoin de dormir dans la même pièce qu'elle.

Chloé croise ses bras sous sa poitrine, mécontente. Ethan, hésitant, alterne son attention entre nous et Chloé mais finit par conclure.

Ethan : Je te rappelle que je suis un gentleman, et un gentleman ne laisse aucune fille seule.

Il nous accorde un clin d'œil avant de se diriger vers l'une des chambres. Je doute qu'il fasse ça par plaisir, c'est plutôt par principe ; Il connait Chloé depuis maintenant un moment, elle fait de nous tous ses ennemis un par un, il lui faut bien un peu de soutien, et vu qu'Ethan est quelqu'un doté d'un grand cœur ...

Nous entrons alors, Elliot et moi, dans l'autre chambre.

À la seconde où Elliot rentre dans la chambre, il se jette sur le lit et s'installe.

-Tu prends tes aises ?

Elliot : C'est pas tous les jours qu'on a le droit à un lit double, qui plus est confortable.

Je souris. Elliot me regarde moi maintenant, en passant de mes pieds jusqu'à remonter à ma tête. Il réussit à me provoquer des frissons à distance, cela me prouve encore une fois qu'il a un pouvoir inimaginable sur moi.

Elliot : Allez, viens là.

Je cède et vient me coucher sur le lit avec lui. Je me tourne de son coté et tombe une nouvelle fois sous l'emprise de son regard. Je déglutis difficilement.

J'ai l'impression que tout ce que je peux penser, il peut le lire rien qu'en me regardant un seul instant.

Elliot : Qu'est ce qui t'es encore passé par la tête pour tirer une tronche pareille ?

Je rigole intérieurement face aux mots qu'il emploie.

-J'espère juste que ni Jason et ni Chloé ne feront de conneries. Je veux dire, que ce soit Jason qui la rejette ou qu'elle part de son plein gré, Chloé ne va pas survivre très très longtemps dehors.

Un fin sourire vient égayer son visage.

Elliot : C'était pas toi de base qui la détestait ? Maintenant tu la défends comme si t'étais sa meilleure amie.

Je lève les yeux au ciel pour montrer mon exaspération.

-Tu vois très bien ce que je veux dire Elliot.

Elliot : Oui mais j'adore te mettre en colère, c'est plutôt marrant.

Quel con celui-là !

-Tu sais ce qui est drôle ?

Elliot : Dis-moi.

-C'est que en plus de m'avoir mise en colère, maintenant je te fais la gueule.

Sur ces paroles, je me retourne afin qu'Elliot ne puisse plus voir que mon dos dans son champ de vision.

Je l'entends éclater de rire.

Et ça continue de le faire rigoler ...

Elliot : T'es pas crédible une seconde chérie.

Il n'a pas vraiment tort.

Je sens Elliot se déplacer pour s'installer correctement en dessous de la couette. Moi qui croyais qu'il allait en rester là et dormir ... Il glisse sa tête dans ma nuque et je sentis alors la chaleur de son corps m'envelopper. Il passa ensuite ses mains autour de ma taille afin de m'attirer contre lui.

Il finit par me chuchoter à l'oreille.

Elliot : Que la princesse fasse de beaux rêves.

C'est ainsi que je m'endormis paisiblement pour la première fois depuis longtemps.

Le lendemain, le réveil est dur, tout le monde est réveillé au moment où le soleil fait son apparition. Jason et Rachel ont été clairs, nous n'avons pas une seconde à perdre.

Une fois que chacun a rassemblé ses affaires, Jason nous explique ce qui nous attend pour les prochains jours.

Jason : On va se diriger vers une des bases militaires qu'il y a dans le coin. On en a pour une centaine de kilomètres, en espérant qu'on puisse trouver un véhicule sur le chemin.

Ethan : Et une fois là-bas ?

Jason : On verra en premier lieu s'il reste des vivants, sinon on essayera de voir pour y passer quelques temps s'il n'y a pas trop de rôdeurs.

Cela m'a l'air pas très sûr comme plan ... Mais je suppose que je ferai mieux de ne pas attiser la colère de notre chef une nouvelle fois en remettant en question ses décisions. Le conflit de hier soir était déjà bien assez ...

Je trouve tout de même que Jason oublie rapidement Jefferson. Il nous attend peut-être quelque part dehors, le doigt sur la gâchette, prêt à tirer à tout moment.

Mais plus vite on se sera éloignés de son groupe, plus vite cette pression disparaitra, ce que j'espère, est pour bientôt.

Le groupe est-il enfin tranquille ?

À suivre ...