♣ La Marche des Morts ♣

Twenty • Morsure

Mes sens refusent de répondre. Je suis totalement figée sur place alors que Chloé, Ethan, Rachel et Jason s'affolent pour « sauver » Elliot.

À quoi bon ? Si Elliot est mordu il n'y a pas trente six mille solutions.

Jason apparait dans mon champ de vision et me secoue par les épaules. Je reviens à la réalité.

Jason : Eh ! Eh ! Sarah !

-Il faut lui couper la jambe !

Je panique. Il faut vite lui trancher le membre infecté avant que cela ne contamine tout le reste du corps.

Jason : Écoutes-moi bon sang !

J'inspire profondément et le regarde.

Jason : C'est un loup qui lui a fait ça.

-Qu- ? Un loup ?!

Mon regard s'attarde une nouvelle fois sur la blessure d'Elliot qui est toujours allongé sur la table.

-Comment un loup peut faire autant de dégât ?!

Jason : J'ai pas le temps de te donner des réponses pour l'instant, y'a plus important à faire, tu crois pas ?

J'acquiesce vivement, encore peu se sûr d'avoir pris conscience de ce qui vient passer.

C'est une morsure de loup ... depuis quand ces bêtes peuvent faire aussi mal ?!

Elliot n'est donc pas condamné ... Du moins, pas encore.

Une fois que le blessé est hors de danger, Jason me demande de le suivre à l'extérieur. Il finit par me tendre un bout de papier froissé.

Je le déroule et lis.

« Vous n'avez pas l'air de nous prendre au sérieux. Hâte de vous revoir. J-»

Mons sang se glace. Évidemment que Jefferson est derrière tout ça.

Jason : On traversait la forêt quand un loup a surgit de nul part, il a prit Elliot par surprise avant que je le tue.

-Vous l'avez tué ... le loup ?

Jason : J'avais pas vraiment le choix, ce papier était accroché à l'aide d'une ficelle autour de son cou. Putain ... ces mecs sont vraiment des tarés.

-Je peux pas te contredire sur ça ...

Jason : En plus ça fout en l'air notre marche vers le camp militaire.

Jason a beau essayer d'avoir juste l'air inquiet pour notre destination, il a été aussi paniqué que moi pour Elliot.

Jason : Occupes-toi de lui.

-Tu pars ?

Jason : Je vais juste marcher aux alentours, histoire de voir si y'a pas une de ces fumiers qui se cache.

Il me fait un dernier signe de la tête avant de partir.

Je lève les yeux au ciel et l'observe quelques secondes. Il reste toujours gris, il risque de pleuvoir une nouvelle fois...

Cela fait bientôt quatre heures qu'Elliot dort. Après l'avoir soigné du mieux qu'on pouvait, nous l'avons installé sur le mini canapé.

Le visage de Jefferson me hante depuis toute à l'heure. Cet homme incarne le diable, il n'y a aucun doute. Si seulement il pouvait juste nous effacer de sa mémoire, après tout, nous ne sommes que six dans notre groupe, je ne vois pas pourquoi il s'acharne autant avec nous.

? : Sarah ?

En entendant la voix d'Elliot, je reviens tout suite à la réalité. Il commence à se réveiller tout doucement et s'étire légèrement. Je m'approche et m'agenouille en face de lui.

-Comment tu te sens ?

Elliot : Bizarre.

-Tu te souviens de ce qui t'es arrivé ?

Il expire bruyamment en observant le plafond.

Elliot : Malheureusement oui. J'ai envie de les crever ces connards.

La haine a prit possession de son visage, ce qui est compréhensible après ce qui lui ait arrivé.

-Tu m'a fais sacrément peur. Quand ton père est arrivé, j'ai cru que tu t'étais faire mordre par un rôdeur.

Il se relève délicatement en faisant attention à sa blessure puis plante son regard dans le mien.

Elliot : Je t'ai promis que je n'allais pas disparaître, non ? Et que tu ne seras plus jamais seule.

Il passe une main sur ma joue avec tendresse. Je me laisse aller et ferme les yeux pour profiter au moins quelques instants de ce moment de tendresse.

Je me relève finalement pour m'installer plus près de lui.

-Ce qui me fait le plus peur maintenant c'est Jefferson. Il ne nous laissera jamais vivre tranquillement.

Elliot ne répond rien et se contente de prendre mon visage entre ses mains.

Elliot : T'as entendu ce que je viens de te dire ? Même si c'est cliché de dire ça, t'as pas à avoir peur, je serai là pour toi, toujours.

Je le regarde dans le blanc des yeux, ses paroles réchauffent mon cœur mais ne sont pas vraies à cent pour cent. Il arrivera bien un moment où il ne pourra pas me sauver, c'est évident, mais pour le moment je vais me laisser bercer par ce doux fantasme d'être pour toujours à ses cotés et en sécurité.

Prise par une soudaine ardeur, je dépose mes lèvres sur les siennes. C'est rare que je prenne les devants comme ça.

Il répond à mon baiser avec avidité. Sa langue s'insinue entre mes lèvres ce qui me fait lâcher un léger hoquet de surprise. Il se presse un peu plus contre moi avant de mettre fin à notre baiser pour me fixer.

Ses yeux ne se détachent plus des miens. Il finit par attraper ma main dans un mouvement aussi tendre qu'affectif.

Il y dépose un baiser avant de reprendre la parole.

Elliot : On surmontera tout ça, ensemble Sarah.

À suivre ...