Chapitre 10: La porte sous la montagne

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L'espace d'un instant, tout devint noir autour d'elle. Comme si elle était entourée par les ténèbres. Peu à peu, ses yeux s'habituèrent à l'obscurité et elle parvint à distinguer les formes qui l'entouraient. Creusé à même la pierre, le chemin n'était guère différent de celui qu'ils avaient empruntés pour arriver jusque là, si ce n'est qu'il était encore plus étroit. Devant elle, elle ne voyait que Legolas qu'elle prenait soin de ne pas perdre de vue de peur de s'égarer. La respiration haletante de Gimli dans son dos lui parvenait clairement. Il la suivait de près et ne semblait guère à l'aise dans ces cavernes. Tout comme Anoriél, un sentiment d'oppression l'avait envahit dès qu'elle était entrée dans cette grotte et elle commençait a manquer d'air. Elle n'avait jamais aimé les espaces confinés, et en vint a regretter les mines de la Moria, qui à cet instant lui parurent immenses et presque agréables.

Ils marchaient doucement en faisant attention de ne pas faire trop de bruit. Aragorn les guidait à travers le chemin sinueux à la faible lueur d'une torche qu'il avait trouvé en entrant dans les cavernes. Après quelques minutes, Aragorn s'arrêta brusquement. En arrivant à sa hauteur, Anoriél comprit ce qui l'avait arrêté. Avec sa torche, Aragorn éclaira un petit passage qui se trouvait sur leur gauche. Ils étaient recouvert de crânes humains sur au moins un mètre de hauteur. Anoriél eut aussitôt la nausée. Elle se demandait s'ils avaient bien fait de venir en fin de compte. Ils échangèrent alors un regard anxieux quand soudainement une forte brise s'abattit sur eux. Anoriél dévisagea ses compagnons qui ne comprenaient pas plus qu'elle se qu'il se passait. Legolas regardait de tout les côtés comme s'il voyait des choses invisible pour les autres.

- Qu'est-ce que vous voyez ? Lui demanda Gimli peinant à masquer la peur dans sa voix

- Je vois des formes d'Hommes, et des chevaux, lui répondit Legolas d'une voix grave, le regard perdu dans le vide qui les entourait.

- Où ça ? questionna Gimli en regardant autour de lui.

- De pâles étendards semblables à des lambeaux de nuages. Nombre de lances et de haies, telles des branches en hiver à travers un halo de brume. Les Morts nous suivent. Ils ont été appelés.

- Les Morts ? Appelés ?! s'exclama aussitôt Gimli prit de panique.

Anoriél ne dit pas un mot mais elle aussi n'était pas très sereine. Elle s'empressa de courir pour rattraper Legolas et Aragorn qui venait de s'élancer à toute allure dans le chemin sinueux. Elle ne voulait surtout pas les perdre de vue. Dans son dos, elle entendit Gimli hurler son prénom et celui de Legolas au loin, apparemment il n'avait pas vu qu'ils étaient partis . Elle retrouva ses deux amis quelques mètres plus loin, ils peinaient à avancer. Prit en otage par de la fumée qui venaient s'enrouler autour d'eux comme pour les empêcher d'aller plus loin. Une étrange fumée verte qui recouvrait le sol et qui se mouvait comme si le vent l'animait.

Anoriél n'y échappa pas. Elle se rendit alors compte que ce n'était pas de la fumée ordinaire. Elle aurait juré voir une main se former dans les airs pour essayer de lui attraper le bras. Cependant elle fut ravie de voir qu'un simple geste de la main suffisait pour faire disparaitre cette étrange fumée. Ils furent rapidement rejoins par Gimli qui semblait mort de peur. En apercevant les étranges forme que prenait la fumée, il n'eut que le réflexe de souffler dessus, ce qui aurait beaucoup fait rire Anoriél si elle-même n'avait pas été terrifié.

Tandis qu'ils continuaient d'avancer tout doucement, Aragorn s'arrêta de nouveau avec une expression étrange sur son visage. Il n'osait plus bouger.

- Ne regardez pas en bas, leur intima-t-il aussitôt

Dans aucunes mesure ses paroles rassurèrent la jeune femme, bien au contraire. Bien qu'elle mourrait d'envie de regarder en bas, elle prit sur elle pour ne pas le faire. Gimli qui se trouvait derrière elle, semblait pétrifié sur place. Il ne bougeait plus, et Anoriél regretta immédiatement le moment où il fit un pas. Un craquement sinistre retentit dans toute la pièce dès qu'il posa le pied parterre. Elle ne ressentait plus aucun besoin de regarder en bas à présent, son imagination lui suffisait largement. Gimli lui n'osait plus bouger mais il n'avait guère le choix. Il ne pouvait rester là ou il était. Comme s'il marchait sur des oeufs, il avançait sur la pointe des pieds. Pour autant, à chacun de ses pas, un craquement d'os qui se brise résonnait entre les murs de pierre.

La Fille du Feu - LOTR - (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant