Partie II - 1)

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                  Ma robe me tombe juste au-dessus des genoux. Elle est bien trop courte. Bizarrement ici, je me sens dans mon élément habillé comme tous les autres. Je me fonds dans la masse dans la boite de nuit. Diane a insisté une fois de plus pour qu'on sorte au Red Queen. J'ai opposé moins de résistances cette fois-ci. Pour des raison raisons aussi éloignées que les deux pôles. Ce monde que je fuyais jusqu'à présent m'attire, j'ai envie de découvrir cette ambiance désinhibée qu'on m'a si souvent décrite comme néfaste. Et d'un autre côté l'idée même d'être ici me terrorise. Malgré tout, la nature humaine est d'être curieux, et je le suis tout autant qu'un autre. J'ai besoin de connaître la vérité au sujet de la semaine dernière, et seul Mathieu peut me répondre puisque Diane était trop occupée de son côté pour se souvenir ne serait-ce que de ma présence dans la boite avec elle.

La jeune Aphrodite est arrivée avant moi, comme la dernière fois, et je ne m'attarde pas dans la pièce centrale, filant directement la retrouver dans le carré VIP, réservé à ceux qui ont le privilège d'avoir les bons contacts dans leur répertoire.

J'arrive devant le pan de tissu qui sépare la boite du carré VIP. L'adrénaline se répand dans mes veines, de la peur mêlée à de l'excitation. J'ai besoin de quelques secondes pour m'accoutumer à la lumière. Ma robe me tombe juste au-dessous des fesses, un mélange de dentelle rouge et noir dont le haut est soutenu par un bustier. Je sens un regard. Aussitôt je le chercher des yeux mais déception, celui qui me regarde et un quadragénaire au sourire fin à peine marqué, qui m'observe comme si je suis le prochain pantalon qu'il va enfiler. Diane est absente. Nulle part en vue. Étrange. Je lance un regard plutôt froid à l'individu avant de m'engager dans la pièce à la recherche d'une tête familière.

Il me faut abandonner après quelques minutes et me rendre à l'évidence : ils ne sont pas là. J'en suis la première surprise. Mon portable vibre dans ma poche et je m'empresse de l'attraper. C'est un message de mon amie : « En retard. Désolée:/ ». Á présent je sais où me tenir. J'espère que ma camarade arrivera rapidement, je ne me sens plus aussi forte dans la solitude. Je bats en retraite en direction d'un mur dont les plaques en marbres fin couvrent la surface jusqu'à hauteur de taille. Une table haute dépasse du mur, parfait endroit pour m'accouder à l'abri. Je soupire, l'excitation retombe. Pourtant j'avais la conviction qu'il serait là. J'ai peut-être rêvé. Naïve. Je plaide coupable.

Je fais semblant de m'occuper sur mon portable, comme si j'ai des conversations importantes qui m'attendent. Je suis en plein monologue interne quant à la suppression du numéro de Jay dans mon répertoire quand une main se pose sur mon épaule. Elle n'est pas délicate et féminine comme celle de Diane. Matthieu ? Non, il ne m'a jamais directement approché, à moins que nous ayons comblé la distance dans le blackout que ma mémoire se refuse de retrouver.

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⏰ Last updated: Feb 26, 2019 ⏰

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L'innocence attire le malWhere stories live. Discover now