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Les jours de pluie avaient toujours été les plus tristes pour les petits garçons. Ils étaient prostrés dans la chambre du cadet, caché sous ses draps tandis que la pluie tombait dehors.
Deux tasses de chocolat chaud posées au sol, une cabane improvisée constituée d'un plafond en couverture et de sol en coussins, une lampe torche dans les mains et un cahier d'histoire posé sur les coussins étaient pourtant tout ce qu'ils avaient besoin pour faire de ce jour ennuyeux un jour exceptionnel.
JiMin faisait la lecture à JeonGguk pendant que celui-ci le regardait, allongé sur le ventre en balançant ses pieds d'avant en arrière, sa tête posée confortablement sur ses avants-bras croisés.
Lorsque l'histoire s'achevait, JiMin refermait le livre et sortait de leur cachette pour le poser sur la table de nuit. Il lui lisait toujours la même, pourtant le cadet ne semblait pas s'en lasser. Alors, pour lui faire plaisir, il relisait toujours cette histoire.
Après avoir déposé le livre, JiMin revint près de lui et JeonGguk lui pinçait affectueusement les joues, sous prétexte qu'elles avaient la même texture que des marshmallow, dont le paquet vide traînait quelque part sous le lit du plus petit.
Ils s'amusaient ensuite, se chamaillaient avec les oreillers alors que JeonGguk partait chercher deux règles en plastiques pour jouer au mousquetaire, comme dans son livre.
JeonGguk reprit le livre usé dans sa bibliothèque, feuilleta d'abord quelques histoires avant de compter les pages pour retrouver celle qu'il souhaitait.
Il s'arrêta de tourner les pages, tombant sur celle désirée. Ses yeux parcouraient le papier, ses doigts touchaient les pages usées dont les bords jaunissaient à cause des usures du temps.
JeonGguk partit s'asseoir sur son canapé, son livre sur les genoux, un sachet de marshmallow et une tasse de café fumante sur sa table basse.
Il sourit tristement en revoyant la photo coincée entre les deux dernières pages de l'histoire et la pris soigneusement entre ses doigts.
Il vivait de nouveau ses huit ans, seul dans son salon, à attendre patiemment le retour de celui qui habitait dans son cœur sensible.
