Celui que j'étais ~Jarco~

Chapitre 8: Changer

-Tu fais un devoir, remarque-t-il en s'approchant du lit où je suis allongé pour travailler, je te dérange?

Non Marco, tu ne me déranges jamais...

-J'ai presque terminé, annonçai-je.

-Alors je vais être tellement discret que tu ne vas même plus remarquer que je suis là! Aussi discret qu'une coccinelle!

Je commence donc l'un des derniers numéros d'algèbre qui me reste sur ma feuille, puis vois du coin de l'œil Marco se diriger vers mes disques de musique afin de les feuilleter avec intérêt.

-Bee Gees, Bryan Adams, Queen, Aerosmith... tu aimes les vieux classiques à ce que je vois.

Je le regarde, m'attendant à ce qu'il critique bientôt mes goûts musicaux.

-Europe, Wham, Bon Jovi, Pink Floyd, Gun N'Roses, The Turtles... c'est officiel, je crois que dans une autre vie j'étais ton jumeau.

-Tu aimes ma musique, m'étonnai-je.

Il me sourit.

-Comment ne pas aimer les classiques? La musique de ces années était bien meilleure qu'aujourd'hui.

Je suis heureux de l'entendre dire ça. C'est différent d'Eren qui passe tout son temps à me rappeler que j'ai des gouts de merde. Marco sort mon disque des Turtles et va le déposer dans mon tourne-disque. Bientôt, la chanson Happy Together envahit ma chambre.

-C'est ma chanson favorite, avoue-t-il. (NDA : C'est réellement ma chanson favorite et je vous invite à l'écouter)

Tout en chantant, Marco vient se tirer sur mon lit, à l'envers de moi. Je grimace en voyant ses pieds près de mon visage. Pour ne pas me déranger, il n'est vraiment pas doué.

- Pousse tes pieds de mon visage, ça sent mauvais, grognai-je.

-Les tiens ne sentent pas la rose non plus Cowboy.

Il se retourne de façon à se mettre du bon côté, la tête près de la mienne pour fixer le plafond. Je crois que mon devoir ne sera jamais fini. Dans un grognement, je ferme mes livres ainsi que mon étui, puis pousse le tout sur le sol.

-Tu as fini? Remarque Marco.

-Non, mais je n'ai plus très envie de travailler.

Je me couche à mon tour sur le dos pour aussi regarder le plafond.

-Quand j'étais jeune, j'écoutais cette chanson et m'imaginais au lycée embrasser ma magnifique copine sur cette chanson, avoue-t-il, c'était mon rêve de gamin, même si avec le temps le mot copine a passé au masculin. Les deux options ne me gênent pas, mais j'ai ma préférence.

Je tourne mes yeux vers lui avec surprise, mais trop occupés à fixer le plafond, il ne me remarque pas. C'est la première fois qu'il me parle de son orientation sexuelle... ainsi donc il est bisexuel? En sentant mon regard posé sur lui, Marco tourne doucement son visage vers le mien, collant de ce fait presque nos nez. C'est l'un de ces moments où les mots sont trop anodins pour rompre le silence. J'ai le cœur qui s'emballe, une drôle de boule au ventre alors que j'admire chaque détail de son visage. Il y a tellement de taches de rousseurs... chacune est différente et cela le rend magnifique.

J'aimerais tellement l'embrasser, gouter ses lèvres légèrement pulpeuses.

Mais je ne peux pas, je suis avec Eren. Trompé quelqu'un, ce n'est pas dans mes cordes, et ce, même si en ce moment je le désirerais de tout mon cœur. C'est le bruit du téléphone qui sonne qui brise finalement notre moment magique, au même moment où la chanson se termine.