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JAKE

Je dois avouer que Moonlight a une sacrée force. Vu comme ça, j'ai l'air de m'en être remis, mais depuis le poing qu'elle m'a balancé à la mâchoire, j'arrive à peine à mastiquer un chewing-gum.

Mais je reste digne et endure la douleur.

- Salut mec !

Je me retourne et vois Miles. La journée avant le match, je crois bien que c'est le seul qui ne s'est pas méfié de moi. Chance aussi -ce garçon est flippant-. À vrai dire, ce dernier se fichait éperdument de qui j'étais. Quant aux autres, ils se sont montrés sympas, mais je voyais bien qu'ils étaient sur leurs gardes. 

Et puis Steve... n'en parlons pas. À l'évidence, nous ne sommes pas près de devenir amis.

Je n'attends rien de lui, de toute manière. Seulement qu'il se mette dans la tête que je ne suis pas Roy.

- Ça va toi ? dis-je à Miles en lui faisant un check.

- Ouais, normal. En passant, on a entraînement ce soir.

- Déjà ?

Il acquiesce.

- Le coach a dit qu'on ne devait pas prendre la grosse tête. Selon lui, avoir gagné le dernier match n'est pas une raison valable. 

Moi qui espérais pouvoir reposer ma mâchoire...

Nous nous dirigeons vers la cafétéria, où il y a un grand nombre d'élèves. Dès que j'y mets les pieds, un tonnerre d'applaudissements se fait entendre. Alors que je me demande quel évènement spécial a pu provoquer une telle agitation, comme l'autre soir, une foule de gens vient à ma rencontre, pour me complimenter et me féliciter de ma performance. Naturellement, je reste cool et remercie. Une main se pose alors sur mon épaule.

- Salut.

Je me tourne et tombe nez à nez avec une fille. Autour d'elles, certaines se mettent à râler silencieusement et lui lancent des regards noirs. Ne leur prêtant pas attention, La fille me sourit, puis tend sa main. Elle est incroyablement... Vous savez ce que je veux dire.

Elle est plutôt grande, mais je la dépasse de peu. Ses yeux brun pâle et ses légères tâches de rousseur sur le nez lui donnent un air innocent et angélique. La forme ovale de son visage aussi. L'uniforme qu'elle porte me permet de déduire qu'elle est cheerleader. C'est drôle, je ne l'avais même pas remarquée, vendredi. À vrai dire, je n'ai pas une seule seconde prêté attention à son équipe.

- Hailey, se présente-t-elle.

Je sers sa main à mon tour. Alors que je m'apprête à lui dire mon nom, elle me coupe.

- Je sais qui tu es. Crois-moi, tout le monde le sait, maintenant.

Certaines personnes me lancent des derniers compliments, puis les gens se dispersent. Miles me fait signe qu'il va prendre son dîner. Il passe subtilement à côté de moi et murmure « fais attention », avant de s'éloigner.

- Alors... j'ai vu ce qui s'est passé après le match... commence Hailey en jouant avec ses longs cheveux teintés lavande. Ça va ?

Évidemment, tout le monde le sait.

- J'ai déjà reçu pire...

N'empêche, ça fait plutôt mal. Lorsque je suis rentré chez moi le soir même avec une ecchymose, j'ai dû convaincre ma mère que c'était le ballon qui m'avait heurté le visage. Ce qui, à bien y penser, est assez idiot car j'avais mon casque pour me protéger.

À mon grand bonheur, elle ne s'est pas posé de question et m'a cru. Toutefois, même après un week-end de repos, elle a jugé hier que je n'étais pas en état de me rendre à l'école. Alors j'ai dû rester chez moi. Franchement, je ne m'en suis pas trop plaint. Et heureusement, Karlie a tenu sa langue.

L'ART DE T'AIMEROnde as histórias ganham vida. Descobre agora