Vingt-trois

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Trois semaines plus tard, quand je me gare devant la maison de mes beaux-parents, j'ai la boule au ventre habituelle. Mais c'est absolument pas le même stresse qu'à chaque fois que je viens leur rendre visite, là j'ai l'impression que je vais vomir tellement j'ai peur de les voir.

Il est vingt-et-une heures et demie et je reviens tout juste du travail. Je me suis dit qu'il était grandement temps que j'ai une discussion avec Fiona.

D'ailleurs, c'est elle qui vient m'ouvrir la porte.

« - Qu'est-ce que tu fais ici ? », elle fronce ses sourcils.

« - On peut parler ? »

Elle hausse ses épaules et me laisse entrer.

« - T'as de la chance que mes parents ne soient pas là. », elle dit en se dirigeant vers la cuisine, « Ma mère veut te tuer. »

J'hoche la tête.

« - Je te sers un thé glacé et on va discuter dehors ? », elle propose, « Il fait bon, ce soir. »

« - Ok. »

On se dirige tous les deux vers son jardin et on s'installe sur les balançoires. On se balance calmement sans parler, au départ.

« - Je suis désolée pour ce que j'ai dit la dernière fois sur ton enfant. », elle brise le silence, « Sur le fait qu'il n'est pas plus important que le mien. C'est pas vrai. J'étais juste jalouse mais je ne le pensais pas. C'est ton enfant et il est important aussi, je le comprends. »

J'hoche la tête.

« - Je veux juste que tu sois là pour le mien aussi. »

« - Le nôtre. », je rectifie.

« - Oui, le nôtre. », elle hoche la tête.

« - Je ne compte pas t'abandonner. Je te l'ai déjà dit. »

« - Je sais. »

Je pose mon verre sur la pelouse.

« - À propos de Selen. », je reprends, « Quand je t'ai dit que c'était juste une meuf comme ça, je mentais. Je me devais de te le dire parce que j'en ai marre de - »

« - T'en as marre de jouer sur deux tableaux. », elle finit pour moi.

« - Mais je t'aime toujours, tu le sais. C'est juste que ça fait un moment que c'est plus... Tu vois ce que je veux dire. »

« - Mmh. », elle dit faiblement, « Treize ans et demi, c'est vrai que c'est long quand même. »

« - Ouais. », je chuchote presque, « Ça n'excuse en rien ce que je t'ai fait, bien sûr. J'aurais dû être honnête avec toi depuis bien longtemps. »

« - Moi aussi. », elle dit, « Ça fait quelques années qu'on sait tous les deux qu'on se sent comme obligé à rester bloqué dans cette relation. C'était un peu comme choisir la facilité. Je ne me vois juste pas avec quelqu'un d'autre que toi, j'ai beaucoup trop pris l'habitude. Et puis, je t'aimerai pour toujours. »

« - Moi aussi. », je lui attrape la main, « Et puis, on est lié à jamais. Je te rappelle qu'on va avoir un enfant. »

« - Mmh. », elle me lance un faible sourire.

On continue à se balancer, ainsi, dans le silence. Main dans la main.

« - J'imagine que le mariage est annulé. », elle dit en riant faiblement après plusieurs grosses minutes.

Je ne prends pas la peine de répondre à ça car comme l'expression le dit si bien, " Qui ne dit mot consent. "

« - Ça va me faire bizarre. », elle ajoute.

MON ANGE (terminé)Where stories live. Discover now