- Nouveau plongeon dans l'inconnu, remarque-t-elle, inquiète.

J'attrape mon ordinateur et le pose sur nos genoux. Je passe mon bras autour de ses épaules et l'attire contre moi. Ensuite, je tape « Édimbourg » dans le moteur de recherche. Bientôt, les rues de la ville s'affichent à l'écran.

- Qu'est-ce que tu fais ? demande-t-elle intriguée.

- Je vais sur Google Street View. On va faire une première visite de la ville, ensemble. Tu seras moins perdue, comme ça.

Camz m'adresse un grand sourire amusé et reconnaissant qui me fait fondre.

- Tiens, regarde, ce petit bar, là, commencé-je. Il a l'air chouette. On ira boire des bières écossaises quand je viendrai te voir ! Et donc, là, nous sommes au centre de la ville... Pas mal. Il n'y a plus qu'à se promener !

Nous nous déplaçons dans la ville, blottis l'une contre l'autre, sans quitter le lit, et nous découvrons le campus, le port, des parcs... Nous nous étonnons toutes les deux de l'architecture médiévale aux briques rouges et nous nous promettons de visiter ensemble, très bientôt, tel ou tel endroit.

La soirée passe vite, à tenter d'apprivoiser l'idée de notre prochaine séparation.

Nous examinons ensuite les annonces d'appartement proposés par l'université et elle envoie dans la foulée quelques demandes de renseignements sur des studios proches du campus.

Soudain, Camz lève les yeux vers moi. J'y lis comme un vertige, mêlé d'excitation et de crainte.

- Il va falloir que je réserve mon billet d'avion, dit-elle.

Nous allons ensemble sur différents sites de compagnies aériennes pour comparer les offres. Au moment de valider la commande, Camz m'interroge du regard, comme si elle cherchait une dernière confirmation. Elle semble plus nerveuse que jamais. Je lui réponds par un regard plein de confiance.

En quelques minutes, tout est devenu très concret. Camz va partir. Dans quinze jours, nous allons être séparées, je ne sentirai plus la douceur de sa peau sous mes doigts, ni l'odeur de son shampoing. Je ne me réveillerai plus sous son regard chocolat aussi intense que malicieux. Une détresse aiguë me perce le cœur, mais en même temps je suis heureuse pour elle.

Camz regarde la chambre avec une pointe de tristesse dans les yeux.

- Je me sentais chez moi, ici, murmure-t-elle.

- C'est toujours chez toi, Camz, répliqué-je doucement.

- Je reviendrai pour les vacances... Voyons quand seront les premières, s'écrie-t-elle en ouvrant le planning qu'elle vient de recevoir par mail.

- Nous aurons une semaine à Noël, et...

Elle parcourt le planning plusieurs fois. Entre ses vacances et les miennes, ses examens et les miens, nous aurons que peu de temps pour nous réunir.

- ...Une semaine en avril, conclut-elle dépitée.

- On se verra en décembre, Camz, ce ne sera pas si long... Et après, on verra, on trouvera. De toute façon, on se parlera et on s'appellera, il y a Skype. Et puis il y a notre amour, Camz, dis-je d'une voix un peu plus émue que je ne le voudrais.

Elle plonge son regard désespéré dans le mien.

- Je compte bien entendre ta voix tous les jours, murmure-t-elle, mais ce qui va me manquer, c'est le contact de tes lèvres sur les miennes.

Apprends-moi/fan-fiction camrenWhere stories live. Discover now