Apprends-moi/fan-fiction camren

Partie 87

   Camila

- Camz, que se passe-t-il ? demande Lauren en cherchant mon regard, comme si elle tentait de lire dans mes pensées.

Sa voix, rauque et sexy mais pleine d'une tendresse inquiète, me fait lever les yeux. Son regard vert me fait chavirer.

Comment lui dire ?

Lauren pose la main sur mon épaule avec une douceur qui me bouleverse.

- Dis-moi quelque chose, Camz. Parle-moi, je t'en prie ! implore-t-elle tendrement.

- Le coup de téléphone, c'était...

J'ai du mal à trouver mes mots. Ils sont simples, pourtant, mais ils se refusent à moi.

- C'était l'université d'Ecosse. Leur cursus de biologie marine est réputé dans le monde entier. Ils ont un programme pour les boursiers...

Lauren m'écoute attentivement. Elle m'effleure le bras pour m'encourager à parler. Le frisson qui naît sous ses doigts court à la surface de ma peau et me déconcentre. Mon corps me hurle que je ne pourrai jamais me passer de cette femme.

J'imagine qu'elle a deviné où j'allais en venir dès les premiers mots. Je continue pourtant, comme si cela me permettait de temporiser, de retarder le moment d'en venir à la conclusion fatale.

- J'ai postulé au début de l'été. Je pensais n'avoir aucune chance d'être retenue, avoué-je. Et puis, avec tout ce qui s'est passé, cela m'est sorti de l'esprit.

Lauren me fixe de ses grands yeux verts. J'aimerais m'y noyer, m'y réfugier, mais je reprends :

- Une place s'est libérée. Elle est pour moi. J'étais la première sur la liste d'attente. Je ne le savais pas...

- Tu veux dire que tu as une place à l'université ! s'écrie Lauren en se redressant, les yeux brillants de joie et de fierté. Tu vas pouvoir faire des études ! C'est une excellente nouvelle, Camz !

Sa voix rauque me fait vibrer au plus profond de moi-même. Lauren est ravie pour moi, je n'en ai aucun doute. Moi, je me sens un peu perdue. Abasourdie par sa réaction, surtout. Je parle de la quitter. Et elle n'est pas plus troublée que cela ? Je n'ai plus du tout envie de me réjouir, et mon enthousiasme initial est entaché d'un profond désarroi.

Est-ce qu'elle a bien entendu où se trouvait la fac ?

Je pose les yeux sur elle. La violence et la force des sentiments que j'éprouve pour Lauren me sautent soudain à la gorge, montent en moi comme une marée impossible à endiguer. Je l'aime, avec une force qui dépasse tous les mots. Et il me faudrait renoncer à elle, la quitter, partir de l'autre côté de l'Atlantique ?

Impossible.

Pourtant, ces études, j'en rêve depuis toujours ! Le jour où ma mère m'a offert un livre sur les baleines, pour mes 6 ans, la vie sous-marine est devenue ma passion. Et à la question : « Que souhaites-tu faire plus tard ? » qu'on me posait parfois, ma réponse n'a plus jamais varié : « Travailler avec les baleines ! » Bien plus tard, j'ai su qu'il s'agissait de « biologie marine », et plus tard encore, j'ai postulé à la prestigieuse université d'Edimbourg. L'opportunité m'est offerte de réaliser ce rêve, et il me faudrait y renoncer ?

Impossible.

Alors, que faire ?

J'effleure nerveusement le tatouage sur mon bras. C'est supposé me rassurer, me dire que tout a une solution et que je trouverai toujours mon chemin. Cette fois le charme est rompu.