CHAPITRE 1

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1 an avant...
7 avril 2017

ZOÉ

Je tourne la poignée et laisse la porte s'agrandir lentement. Je marche sur la pointe des pieds, espérant que le parquet ne grince pas sous mon poids pour ne pas le réveiller. Il dort à poings fermés, la bouche légèrement ouverte, et je ne peux m'empêcher de sourire. Arrivée à la hauteur du matelas, je me jette sur lui et il s'éveille en sursaut en se redressant rapidement contre la tête du lit.

— Ah ! Tu es folle, ma parole ! lance Tom en se passant la main dans ses cheveux.

— Joyeux dix-huitième anniversaire ! Je lui donne un paquet cadeau rouge que je cachais derrière mon dos.

— J'espère qu'il te plaira, ajouté-je avec un large sourire. Tom déchire le paquet et découvre un simple cadre photo. Un simple cliché de nous, mais qui a une grande importance pour tous les deux. Ce n'est pas grand-chose, mais ce portrait de nous enfants représente un moment fort de notre amitié. Mon meilleur ami est ce qu'il m'est arrivé de mieux dans la vie.

— Tu es adorable. C'est le cadeau parfait. Et tu sais ce qu'on dit, les choses les plus simples sont les plus belles.

Nous nous prenons dans les bras avant de nous sourire mutuellement. Tom pose le cadre photo sur son chevet et la regarde avec admiration. Je joins mon regard sur ce cadre, qui nous donne l'illusion de retourner dans le passé pour nous rappeler l'innocence que nous avions à cet âge-là. On dormait paisiblement face à face dans la cabane de draps que nous avions construite autrefois.

Une fois habillés, nous descendons dans la cuisine et nous nous asseyons à table où le petit-déjeuner a été préparé par la mère de Tom, Abby.

— Vous êtes prêt à faire la fête au bal de promo ce soir ? demande-t-elle enjouée.

— Oui ! Notre dernier bal de lycée... — Le temps passe, chéri... Demain soir, on va au restaurant ? lance-t-elle en remettant une de ses mèches brunes derrière l'oreille.

— Évidemment. On va fêter ça en famille ! interviens-je plus heureuse que jamais.

Abby ouvre un tiroir et en sort une boite carrée avant de la faire glisser sur la table jusqu'à Tom.

— Joyeux anniversaire, mon chéri. Tom récupère l'écrin et en l'ouvrant, il y trouve une magnifique montre, étincelante, avec un bracelet en cuir noir. Il la sort de sa boite et la met à son poignet, puis il se lève et va remercier sa mère en la prenant dans ses bras.

— Elle est sublime, maman, merci ! 

— Tout le monde verra que tu es quelqu'un d'important à ta rentrée en faculté.

Depuis notre plus tendre enfance, Tom et moi partageons tout. Les bonbons, les bêtises, les jouets et même Abby. Elle n'est pas seulement la maman de Tom. À mes yeux, elle est la figure maternelle que j'ai perdue jeune, beaucoup trop jeune. Abby s'occupe de moi comme si j'étais sa propre fille, elle l'a promis à mes parents avant qu'ils ne meurent et elle excelle dans son rôle.

— Tu sais, on n'y est pas encore et puis en médecine, on ne porte pas vraiment de montre au poignet mais merci beaucoup, je l'adore, dit Tom en revenant s'asseoir.

— Tu y seras vite ! — En tout cas, avec cette montre, tu vas faire des ravages ! déclaré-je en prenant le poignet de Tom dans ma main pour contempler l'objet de plus près. Fais attention aux croqueuses qui ne viennent que pour ça.

— Ne dis pas de stupidités, tu sais très bien que les deux uniques femmes qui comptent à mes yeux sont présentes ici à mes côtés, conclut-il en posant ses mains sur les deux femmes qu'il admire.

Les mots qu'on ne s'est pas dits [ÉDITÉ]Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu