10- Le prénom

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« De cette Union naquit une force nouvelle. Une vision puissante que quatre ne pouvaient maîtriser sans le cinquième. Celui-là était de la tribu de Kahena »

Légendes Adjannes,
Traduction depuis l'oürih vers la langue commune
Quatrième partie

-Qui es-tu donc ?

Je l'avais questionnée d'une voix basse, mes lèvres frôlant son oreille, nous dégagions la même odeur de jasmin et d'encens.

Bloquée contre mon torse, vêtue d'un simple kimono long, je pus sentir la jeune femme frémir. Elle se retourna alors, plantant ses yeux obsidienne dans les miens, elle semblait tenter de s'accrocher à quelque chose de tangible.

-Pourquoi a-t-il fallut que tu ailles là-bas Almar ?

Un air sardonique sur le visage je ne pus empêcher un sourire d'étirer mes lèvres

-J'aimerais dire que je suis plutôt bien tombé...

Tirant ses poignets que j'avais saisis, je la rapprochai de moi, ses yeux me défiaient avec un air accusateur, j'étais surpris.

-Ton regard... N'as tu pas pas peur ?

Them eut un instant l'air surprise, avant de rire jaune

-Peur ? Tu viens de découvrir ce que je cache à tous depuis tant d'année et tu penses que je n'ai pas peur ?

-Tu ne le montres pas.

-Cela t'a-t-il déjà servi de montrer ta peur ? , opposa t'elle, je ne m'y attendais pas

-Tu es une femme, pourquoi tenterais tu de te battre plutôt que te terrer dans l'effroi ?

La jeune femme eut un hoquet de stupeur. Elle me lança un regard d'une telle fougue que je me surpris à regretter ma question.

-Je suis une femme ? Parce que je suis une femme ? ,elle semblait hors d'elle, Ce que tu dis est complètement inconséquent Almar ! Tu...tu.. Je n'en reviens pas

Elle agitait la tête de gauche à droite en fixant le sol, je l'avais blessée, c'était évident. Silencieux je la laissais continuer.

-En tant que Them j'ai le droit de choisir de me battre plutôt qu'avoir peur, en tant que femme ma place est de me terrer dans un trou, c'est ça que tu me dis ?

-Et bien...

Elle avait le mérite de me gêner, soulevant des points que je n'avais jamais pensés remettre en question. D'une voix tremblante la jeune Qong continua

-J'ai suivis l'entrainement au Gozen comme les autres. Vécu les même joies, les mêmes peines, subi les mêmes souffrances, le même traitement. C'est moi qui ai finalement défait les autres, de ma propre force, de ma propre volonté. Penses-tu que le fait d'être une femme me retire cette légitimité Almar ?

Ses yeux sombres me fixaient avec une ardeur qui m'impressionna. Même acculée elle se défendait sans relâche, elle était une vraie louve. Ne laissant rien paraître je plantais mes yeux dans les siens, mon regard avait toujours su capter mes interlocuteurs.

-Je reconnais ton mérite jeune fille, je suis passé par là également. En revanche, comme toutes les femmes tu es fourbe et ces cachotteries prouvent bien que l'on ne peut pas te faire confiance.

Ma ligne de défense était faible, mais je ne savais que lui opposer et il me fallait prendre de la distance pour réfléchir la tête froide.

-Alors tu es de ceux qui entretiennent les clichés n'est-ce pas ? ,elle soupira avant de reprendre, Penses-tu réellement que j'ai caché ma nature de bon cœur ? ,avec un rire écœuré elle secoua la tête, C'est inutile, tout cela, tu ne saurais le comprendre ...

Le Gozen -L'entente De Kahena-Donde viven las historias. Descúbrelo ahora