Apprends-moi/fan-fiction camren

Partie 76

- Au contraire, Camz. J'aime te voir si absorbée, déclare-t-elle.

Elle pose un baiser sur mes lèvres.

- Est-ce que tu regrettes d'avoir refusé la place à New York ? demande-t-elle tout à coup. Est-ce que tu es déçue de ne pas pouvoir faire d'études immédiatement ?

Je soupire. Que dire ? Je ne vais pas mentir. D'autant que Lauren a posé sa question sans détour.

- Oui, c'est vrai. J'aurais aimé suivre le cursus de la fac, Lauren, dis-je en jetant un coup d'œil au bassin. C'est dur d'y renoncer. Mais, un jour, je ferai ces études. En attendant, je n'échangerais pour rien au monde ma vie avec toi.

- On va trouver une solution, souffle-t-elle pensive en passant son bras autour de mes épaules.

- Et si on passait au moment le plus intéressant de la visite ? dis-je en le tirant par la main vers l'exposition sur les baleines. J'y ai passé presque toutes mes pauses repas, et j'ai très envie de partager ça avec toi.

Lauren me suit, ravie, et nous déambulons parmi les cétacés.

L'exposition s'achève sur une immense reconstitution grandeur nature d'une baleine bleue. Alors que nous passons sous le nez de l'animal, Lauren s'arrête et me prend délicatement par les épaules. Elle m'adresse un regard plein de malice et de tendresse. Elle sort alors de sa poche un petit paquet enrubanné qu'elle me tend.

- C'est pour toi, murmure-t-elle, la gorge nouée.

J'interroge Lauren du regard. Un cadeau ? Ça me fait bizarre. C'est la première fois que quelqu'un dont je suis amoureuse m'offre un cadeau. Et pas n'importe quelle amoureuse... Je me sens intimidée, face à l'intensité de son regard.

- Tu vas l'ouvrir un jour ? Ou tu attends que cette baleine naturalisée se mette à chanter ? demande-t-elle tendrement.

Je défais le paquet avec précaution en levant de temps à autre les yeux vers Lauren.

En découvrant le contenu du paquet, je pousse un cri étouffé : au milieu d'un écrin, je découvre une bague passée à une fine chaîne en or. Constituée de plusieurs filaments d'or et d'argent entrelacés comme des brindilles, la bague est d'une finesse inouïe et j'en admire le détail pendant de longues minutes, sans pouvoir en détacher les yeux.

Mon cœur se met à battre, je lève les yeux vers Lauren, le souffle coupé.

- Lauren, mais...

- Je t'aime, Camz. Un jour, si tu es d'accord, je passerai moi-même cette bague à ton doigt, murmure-t-elle, la voix émue.

Ses yeux brillent et mon cœur se met à battre plus fort encore.

Je suis sûre qu'elle l'entend.

- Tu acceptes, Camz ? Est-ce que tu peux envisager qu'un jour, nous nous mariions ?

- Plus que ça, Lauren ! m'écrié-je en posant les mains sur sa poitrine. Je le souhaite plus que tout au monde. Je t'aime, moi aussi, et je ne peux pas me passer de toi.

Elle me prend alors délicatement la chaîne des mains et l'accroche elle-même autour de mon cou. Ses doigts m'effleurent la nuque, et une onde électrique me parcourt des pieds à la tête. Mes mains tremblent contre sa poitrine, et il me semble que le monde s'est arrêté autour de nous. Nos lèvres se joignent et nos langues se cherchent avec une fougue qui me laisse chancelante.

- Cette baleine aura été témoin de ce serment. Il faudra l'inviter à notre mariage, annonce Lauren très sérieusement.

Mariage.

Il faut que je m'habitue à ce mot. Il ne faisait pas partie de mon vocabulaire, jusqu'à présent. Il vient d'apparaître à l'horizon. Et quand Lauren en parle, je trouve ça très excitant.

- Je ne pourrai plus voir une baleine sans penser à cet instant..., murmuré-je en nouant mes doigts aux siens.

- J'ai fait exprès de choisir cet endroit. Comme ça, je suis sûr que tu penseras tout le temps à moi, réplique-t-elle, malicieuse.

- Je pense déjà tout le temps à toi, murmuré-je. Pas besoin d'une baleine pour faire office d'aide-mémoire !

Lauren pose ses lèvres dans mon cou. Sa déclaration m'a transportée sur un nuage, ce contact sur ma peau achève de me bouleverser. Jamais je n'ai été si heureuse. Je ne pensais pas que l'amour pouvait être si puissant.

Nous nous dirigeons vers la sortie, mais Lauren me lâche la main un instant.

- Attends, il faut que je passe au vestiaire.

Quand je vois Lauren revenir, je ne comprends pas. En plus des deux casques, elle tient mon sac. Avant que j'aie eu le temps de demander quoi que ce soit, elle me le tend.

- Tu vas en avoir besoin, ce week-end, explique-t-elle, un sourire en coin.

- Comment ça ?

- On ne rentre pas à Brooklyn..., poursuit-elle. On part en week-end dans les Hamptons. On fêtera ton anniversaire là-bas.

Je hausse un sourcil.

- Mon anniversaire ?

- Ne me dis pas que tu as oublié que c'est ton anniversaire, Camz, rit-elle.

- Si, complètement ! m'écrié-je.

- Alors, je te le rappelle : c'est dimanche. Tu auras 9 ans, et on va fêter ça toutes les deux, glisse-t-elle de sa voix rauque qui me fait l'effet d'une caresse.

- Comment se fait-il que tu connaisses ma date de naissance ? Tu ne me l'as jamais demandée...

- Je l'ai vue sur ton CV, avoue-t-elle.

- Et tu t'en es souvenue...

- Evidemment ! J'ai négocié avec ma mère et Alejandro pour avoir les clés de la maison des Hamptons, dit-elle en m'entraînant vers la moto.

Je n'en reviens pas.

- Ils ont accepté que nous y allions toutes les deux ?

- Oui. Te dire qu'ils l'ont fait avec joie en nous souhaitant de passer du bon temps, ce serait mentir. Mais ils ont accepté, c'est déjà ça. Peut-être que, petit à petit, ils se feront à l'idée...

Décidément, je ne suis pas au bout de mes surprises, aujourd'hui.

- Et pour mes affaires, tu as fait comment ?

- C'est Dinah qui m'a aidé à préparer ton sac. Elle est passée voir Darren tout à l'heure...

Je reste bouche bée face à la moto, très impressionnée. Lauren a déjà mis son casque et s'installe sur la moto dans un mouvement souple qui ne m'aide pas à reprendre mes esprits.

- Maintenant, si tu n'as plus de questions, qu'est-ce que tu dis de prendre la route ? demande-t-elle en faisant ronfler le moteur.

J'enfile mon casque et m'installe derrière elle.

- On y sera ce soir, jette-t-elle par-dessus son épaule.

Le grondement du moteur m'est devenu familier, pourtant il garde un côté sauvage et résonne dans chaque cellule de mon corps comme une promesse de sensations fortes.