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La pièce était humide et partiellement éclairée. À son centre se tenait un immense mur où était attachée Koharu. L'odeur de l'hémoglobine planait dans l'air tandis que des cris de douleurs résonnaient dans les lieux. Cet endroit n'était autre que la salle de torture de la Mafia Portuaire où Koharu payait pour sa trahison. Dévoiler des informations confidentielles était considéré comme étant une félonie. La rousse subissait les coups violents de son plus proche partenaire, Chuuya. Il hurlait de rage, et sa colère se faisait ressentir dans chacune de ses attaques. Koharu était non seulement recouverte de cicatrices fraîches mais aussi d'hématomes et autres blessures en tout genre. Elle subissait depuis qu'elle était revenu à la Mafia. Elle n'avait plus ses armes, elle n'avait plus de partenaire, elle n'avait plus de fierté ni de sentiments. Au début, la rouquine ressentait des remords, une profonde tristesse puis de la colère. Mais tout cela avait disparu. Seule la douleur de ses blessures résidait en elle.
« Mori m'a autorisé à te tuer. Expliqua sèchement Chuuya.
— Fais le. »
Le regard vitreux de Koharu en disait beaucoup. Elle souffrait et n'avait plus aucune volonté de continuer à subir.
« Non. Je veux faire pire.
— Pour toi il y a pire que la mort ?
— Oui, la solitude. »
Le roux s'écarta, soupirant. En réalité, il était empli d'une haine profonde. Il se sentait trahi et ne cherchait pas à comprend à quel point ça avait été dur pour Koharu. Il était déçu et triste de devoir faire tout ça. Mais il préférait refouler ses sentiments incertains, les considérant comme une faiblesse.
« Toute seule, sans personne. Tu n'appartiens à aucune organisation. L'agence des détectives n'a pas besoin d'une recrue sans pouvoir et tu risques de subir de nombreuses attaques des autres organisations mineures, dont les Ailes Noires pour te soutirer des informations. Tu seras en constant danger avec personne pour te soutenir. Voilà ce qui t'attend. »
La respiration de la rouquine était saccadée, elle pleurait. Elle qui d'habitude maintenait un minimum de retrait par rapport à ses émotions était totalement submergée. La douleur physique ne valait rien comparée à la douleur mentale. Ses sentiments la dévoraient de l'intérieur, ils écrasaient ses tripes, nouaient dans son ventre et sa gorge des noeuds.
« Laissez moi me racheter. Essaya t'elle de dire entre deux sanglots.
— On ne peut plus te faire confiance. Maintenant tu as dix minutes pour quitter le bâtiment. »
Chuuya détacha sauvagement les mains de Koharu, puis engagea la route vers l'étage où se situait son bureau. Koharu prit la fuite vers la sortie, essayant tant bien que mal de retenir ses larmes. La voilà seule, livrée à elle même dans un monde devenu bien plus hostile. N'étant plus protégée par le statut de la Mafia Portuaire, elle était la cible de beaucoup. Tous savaient qu'elle n'avait aucun pouvoir, aucune protection mise à part son incroyable compétence en tir. Mais on lui avait pris ses armes. La rousse n'avait plus rien.
Koharu rentra dans son appartement, fermant la porte à double-tour. Puis elle se laissa glisser contre la paroi en bois. Elle libéra tout son chagrin, et se recroquevilla sur elle même. Koharu se détestait. Pourquoi avait-elle parlé ? Pourquoi avait-elle fait cette bêtise ? Elle colla sa tête contre le mur dans un mouvement brusque et se mordilla la lèvre inférieure. La rousse se rendait enfin compte à quel point elle était seule. C'était une solitude amère.
Un jour passa. Elle était restée enfermée, voulant à tout prix éviter le contact extérieur. Alors que la jeune femme était sur son canapé entrain de boire un chocolat chaud, elle vit glisser en dessus de sa porte une enveloppe. Un frisson parcouru son échine tandis qu'elle posa brusquement sa tasse sur sa petite table de salon. Elle accouru sur l'enveloppe, avant de regarder à travers le judas optique. Il n'y avait personne.
Elle ouvrit l'enveloppe puis attrapa la lettre qui était à l'intérieur.
"Chère Tooru Koharu,
Nous avons cru comprendre que vous ne faisiez plus partie de la Mafia Portuaire et nous aimerions énormément que vous fassiez partie de nos rangs. Bien sûr, il serait préférable de ne pas refuser.
Avec tout notre respect, passez une agréable journée.
Les Ailes Noires."
Koharu haussa un sourcil, puis tapota du pied anxieuse. C'était une très mauvaise idée d'accepter car elle connaissait partiellement le plan de la Mafia Portuaire. Ils allaient dissoudre l'organisation des Ailes Noires et elle ne voulait absolument pas vivre ça. Rapidement, la jeune femme prit une feuille, un stylo et s'assit à son bureau. Elle nota l'adresse du QG de cette organisation puis écrivit sa réponse. Koharu avait poliment refuser l'offre. Après cela, elle s'habilla, et sortit poster sa lettre dans la boîte au lettre de sa rue. C'était mieux ainsi.
Après plusieurs jours, la rouquine essaya de reprendre un train de vie ordinaire. Tous les jours, elle passait au café, retrouver Haku et boire avec lui un succulent chocolat chaud. Elle déposa quelques CV dans des boutiques pour trouver un travail, et elle sortait en promenade pour se rafraîchir les idées. Elle n'avait plus entendu parler des Ailes Noires et n'avait jusqu'à présent eu aucune nouvelle de la Mafia.
Alors qu'elle marchait en direction du café, un bruit sourd retentit au sein de la ville. Non loin de là, une explosion. Les passants hurlaient d'effroi, tandis que les ambulances et les voitures de police arrivaient à toute vitesse. C'était dans cet immense brouhaha que Koharu se rendit compte de son erreur.
──────────────────────── Je suis motivée à écrire alors voilà le nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaît ! Ah oui, vous avez sans doute remarqué que le début est presque identique au chapitre précédent, et bien c'est fait exprès. :3
