Putain, comment c'est possible de faire des rêves pareils ?

Tout est chaque fois si réel... J'ai l'impression d'y être.

Elle pose la main sur mon bras et me caresse doucement la peau. Un léger frémissement me traverse, doux et rassurant, qui éloigne les dernières images de cauchemar. Incapable de parler, je pose une main sur son visage, comme pour m'assurer que Camz est bien là, réelle. Je m'accroche à ses yeux chocolat, à ses lèvres douces, aux traits de son visage.

- Lauren, dis-moi quelque chose, supplie-t-elle. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as poussé un cri si effrayant !

Je ferme les yeux, pour vérifier que les images de morts sont bien parties.

Flagrant délit de cauchemar.

Exactement ce que je voulais éviter.

- Rien, murmuré-je en tendant le bras pour éteindre la lampe. Désolée de t'avoir réveillée.

Camila pose sa main sur la mienne, pour m'empêcher d'atteindre l'interrupteur. Je la laisse faire. Je n'ai pas la force de lutter. Je viens déjà d'affronter une armée de morts.

Elle pose la tête sur ma poitrine, l'oreille contre mon cœur.

- Rien ? Tu plaisantes ! Ton cœur bat comme s'il allait exploser ! dit-elle d'un ton doux qui me fait du bien. On dirait que tu viens de courir un cent mètres.

En quelque sorte, oui.

- Pourquoi tu ne veux rien me dire ?

Sa voix s'achève de me tirer du côté des vivants. Je soupire. A quoi bon résister encore... Sa douce détermination me fait fondre. Je me sens soudain très vulnérable. Mais parfaitement à l'abri, dans ses bras.

- C'était il y a quatre ans, Camz... Pendant les vacances. Je fêtais mon admission à l'université de Colombia. J'étais sélectionnée pour entrer dans l'équipe de natation, en vue de devenir professionnelle.

Pour la première fois, les mots viennent, presque tout seuls. Camila se redresse et ouvre des grands yeux étonnés. Je la comprends. Elle a déjà probablement entendu parler de cette prestigieuse université. Mais elle ne m'a jamais entendu parler de natation. Encore mon de mon excellent classement.

- En fait, j'avais fêté cette réussite une première fois, la veille. La soirée avait failli mal tourner. Trop d'alcool, trop de gens. Ma mère m'avais interdit de me rendre à la seconde. Elle l'avait fait par téléphone, comme toujours, puisqu'elle était trop prise par son travail. Mais cette fois, j'ai désobéi. J'ai filé en cachette, avec mes potes de l'époque. On est partis en voiture. Je conduisais. On a eu un accident...

J'avale ma salive avec difficulté. Tout mon corps tremble au souvenir de ces instants épouvantables. Camz a reposé sa tête sur ma poitrine. Je plonge une main dans ses cheveux, pour y puiser la force de continuer.

- ... grave. Pour éviter un poids lourd, j'ai donné un coup de volant. On a fait plusieurs tonneaux avant de terminer dans un arbre, au bord de la forêt. Les autres ont été légèrement blessés, et c'est moi qui ai le plus morflé. Je suis restée une semaine dans le coma.

Ma voix tremble en arrivant à la partie la plus douloureuse du récit.

- Mon genou a été broyé. J'ai passé des semaines et des semaines en rééducation. Terminée, la natation. En tout cas, à un niveau professionnel. Alors j'ai préféré tout arrêter. D'où la boxe, en amateur. Et j'ai dû me reconvertir. Architecture...

Apprends-moi/fan-fiction camrenWhere stories live. Discover now