Partie II - Chapitre 4

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- Et voici la salle à manger, dit Ermès en désignant une pièce magnifique bordée de baies vitrées. 

Mes yeux s'étaient écarquillés face à la grande beauté de l'endroit. La décoration était ancienne et très classique. Elle semblait coller parfaitement au personnage qui se tenait à ma droite. 

Il avait décidé de me faire visiter la maison. Nous n'avions pas reparlé de ce qu'il attendait de moi et c'était beaucoup mieux comme ça. Je n'étais pas prête à supporter une discussion où il tenterait de me démontrer par A + B que je devais coucher avec lui. Je restais neutre et désintéressée. Je devais le moins possible le provoquer pour espérer rentrer à Paris avant lundi et oublier cet épisode. 

Tandis que je finissais d'observer la pièce, Ermès avança à pas rapides pour ouvrir une des fenêtres qui donnaient sur un grand jardin. Je le suivais et une fois dehors, je fermais les yeux, appréciant le contact du soleil sur ma peau. 

Lorsque je les rouvris, je surpris Ermès me regarder fixement. Pendant quelques secondes, je maintins notre échange de regard. Même si j'étais captive, je ne pouvais nier l'attirance que je ressentais pour lui. Mon ventre se serrait à l'évocation de l'idée que j'étais sa captive.

J'avançais de quelques pas dans l'herbe verte. Le jardin était composé de grands arbres mais derrière le mur en pierre, on pouvait distinguer des immeubles colorés, typiques des villes méditerranéennes. J'avais du mal à croire que nous nous trouvions en pleine ville.

J'avais aperçu un portail. Pendant quelques secondes, j'avais pensé à courir pour tenter de m'échapper. Mais quelque chose me poussait à rester. Je n'avais que deux jours à passer en sa compagnie. 

Prétextant un  devoir professionnel, il s'éclipsa à mon plus grand bonheur et je déjeunais seule. De même, il me laissa seule l'après-midi, m'autorisant certaines pièces de la maison. Je m'étais liée d'amitié avec la grande bibliothèque qui semblait venir tout droit d'un roman de Charles Dickens, alors j'y avais passé toute la fin de la journée. 

Lorsque le soleil commença à rougir, un homme que je n'avais jamais vu auparavant venu m'annoncer que le dîner était prêt. 

Je le suivis jusqu'à la terrasse où je retrouvais mon kidnappeur. Je restais silencieuse, répondant par oui ou par non à la quasi-totalité de ses questions. Il ne semblait pas en être le moins du monde agacé et j'espérais que le week-end se déroulerait de cette manière.

- Je suis surpris que tu ne me poses pas de questions sur les raisons de ta venue ici, lança-t-il alors qu'il buvait un café après avoir fini son dessert. 

Je m'étouffais presque. 

- Ma venue? Répétai-je. 

Je secouai la tête. 

- Je ne suis pas là de mon propre grès, je vous signale, répondis-je le ton acerbe.

Ermès soupira et resta silencieux quelques secondes. J'en profitais alors pour ajouter:

- Mais ces deux jours vont passer rapidement. J'attend seulement que cette histoire se finisse. 

Il me regarda d'abord interloqué, puis un sourire mauvais se dessina sur sa bouche. Voyant son air mesquin, la panique commença à monter. 

- Tu crois vraiment que ce n'est que l'affaire de deux jours? 

J'entrouvris la bouche et, pour essayer de me rassurer, je commençai à regarder un peu partout. Autre part que son visage diabolique. 

- Quand tu seras à Paris, quelques détails auront changé Cara, dit-il le ton malicieux. 

Plus rien n'avait de sens, alors je lui lançai un regard haineux. 

- Qu'attendez-vous de moi au juste? Vous ne m'intéressez pas, répliquai-je fermement. 

Son visage ne dépeignit pas de son sourire et il se leva pour faire quelques pas vers moi. Je me figeai, presque apeurée de sa réaction rapide. Il se déplaçait à pas élancés, il incarnait la classe, le charisme et la terreur. 

- Ah oui? Lança-t-il, presque comme un défi. 

Un fois à mes côtés, il s'accroupit pour me faire face et me fixa. Sa main s'était levée pour se balader sur mon cou.

- J'avais cru avoir une impression différente à Monaco... 

Ses doigts bifurquèrent vers ma joue et son pouce vint caresser ma lèvre. Les battements de mon cœur s'accélèrent tandis qu'il se penchait vers moi.

- Et à la dernière soirée où nous nous sommes vus, souffla-t-il contre mon cou. 

A l'évocation de ce souvenir érotique, je sentis ma peau devenir frissonnante. Mon corps ne pouvait même pas lui mentir. 

Ermès s'arrêta pour observer ma peau  avec un sourire carnassier. Je fixais avec appréhension, redoutant ce qu'il s'apprêtait dire. 

- Tu es si innocente... J'adore comment ton corps réagit, commenta-t-il d'une voix rauque. 

Je pris une grande goulée d'air et tourna la tête devant moi. Les mini caresses qu'ils m'infligeaient étaient déjà trop pour moi. Si il commençait à faire ce genre de commentaire, la raison allait très vite s'envoler de mon esprit. 

Sa main descendit au niveau de mon décolleté avec une lenteur atroce. J'étais haletante sous ses caresses. J'adorais ce qu'il me faisait, c'était déroutant. 

- Tu ne peux plus prétendre que je ne te plais pas, murmura-t-il contre ma joue. 

Je soupirai. Pas un soupir d'ennui non. Plutôt celui d'une amante qui n'en pouvait plus. Ses doigts torturait mon téton gauche à travers le tissu de mon t-shirt.

J'adorais être aussi pantelante sous ses doigts mais ça allait trop loin. Et trop vite. 

C'était beaucoup trop facile pour lui. 

J'attrapai sa main et l'éloigna de mon corps. 

- Tu en as l'air d'être si sûre. C'est presque désolant, lui fis-je remarquer moqueuse. 

Je me levai de ma chaise en lui souriant. Il restait stoïque, la mâchoire serrée, comme si il se retenait de faire quelque chose. 

J'étais intriguée. Il était loin d'être dans une position de faiblesse. Il se retenait de faire quelque chose. Mais quoi? Il aurait pu s'énerver, devenir violent. Au lieu de ça, il restait silencieux, maintenant son regard froid fixé sur moi. 

Après avoir maintenu ce contact visuel quelques fractions de secondes de plus, je lui tournais le dos, affichant un regard fier. Je n'eus le temps de faire qu'un pas qu'il m'attrapa le bras et me tira vers lui violemment. 

Son torse était collé contre mon dos. Sa main maintenait fermement ma taille. J'essayais de me défaire de son emprise, mais en vain, son corps restait fixé au mien à mon plus grand désarrois. 

- Mentir et feindre l'ignorance te rassure, me glissa-t-il à l'oreille.

Il descendis doucement sa main le long de mes côtes pour soulever mon t-shirt et frôla ma peau nue.

- Mais il viendra un jour où tu ne pourras plus me résister et ce jour-là arrivera plus vite que tu ne le penses. 

Il me relâcha et je me sentis soudainement bête, dépourvue de ses mains autour de mon corps. Ce qu'il venait de dire était terrifiant, comme une promesse m'assurant qu'un jour je finirais par céder à son pouvoir d'attraction. 

Il mettait un bordel sans nom dans mon esprit, conjurant mes désirs violents à mes peurs, mes doutes à ma soif de passion. Mais avant tout, l'attraction que j'avais pour lui ne cessait de grandir à chaque instant où il posait ses yeux sur moi.  


MajestueuseWhere stories live. Discover now