Partie III - Chapitre 2

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La route jusqu'à Paris avait été éreintante. Mais elle avait été nécessaire car jamais je n'aurais pu prendre tranquillement le train ou l'avion sans que je ne tombe sur un des sbires d'Ermès. Cela avait été d'ailleurs ma plus grande angoisse durant ce trajet de dix heures. A chaque arrêt sur une aire d'autoroute, je scrutais avec crainte les alentours.

J'étais arrivée chez moi crevée mais libre.

Les jours suivants avaient suivi la même angoisse. A chaque fois que je mettais le pied dehors, je vérifiais si quelqu'un me suivait, si une voiture de luxe était proche de ma route. Je devenais folle. Ermès n'avait donné aucun signe de vie depuis une semaine et cela était loin de présager quelque chose de bon. 

Je pris une grande respiration, espérant éloigner un minimum mon esprit de ces inquiétudes le temps d'une soirée. 


Ma robe en satin, mes escarpins et mon maquillage charbonneux. Tout matchait. J'inspectais une dernière fois mes cheveux dans le miroir et quitta mon appartement.

Une fois dehors, j'attendis mon Uber dans lequel mon amie Agathe était censée s'y trouver. Il commençai à faire frais, et les longues minutes à attendre dans le froid me firent frissonner plusieurs fois.

J'aperçus la voiture noire et montai rapidement.

- Salut Cara!

- Coucou, tu vas bien?

Un grand sourire était dressé sur mon visage. 

- Oui, je suis tellement contente qu'on puisse aller à cette soirée!

- Moi aussi!!! J'arrive toujours pas à réaliser que ton père nous ait trouvé des invitations pour le défilé Dior.

- Oui! Le plus excitant, c'est d'aller aussi l'after au musée des Arts Décoratifs!

- J'avoue, j'ai tellement hâte!

Ma phrase se finit en rire, j'étais ravie d'accompagner Agathe à ce défilé. Pourtant, au fond de moi, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir cette crainte au fond du ventre.

Et s'il était là?

Ce soir j'allais dans son type d'événements: classe, branché et privé.

Il fallait à tout prix que je cesse cette paranoïa. Je ne pouvais pas continuer à penser à lui de cette manière.

J'avais terriblement peur de commencer à désirer sa présence.

***

Les lumières se rallumèrent et des applaudissements retentirent. Le défilé avait été magnifique. La haute couture était à la fois étrange et passionnante. J'avais l'impression d'avoir assisté à un vrai spectacle. C'était définitif: la mode était un des plus beaux arts que l'homme ait inventé.

Mais la soirée n'était pas terminée et il fallait se rendre au musée des Arts Déco. Quelques minutes de marche nous séparaient mais nous avions le temps: l'After Party commençai dans une heure.

Dans ce quartier de Paris, il était plutôt facile de faire passer le temps et l'heure de la fête arriva rapidement.

D'abord, Agathe montra nos invitations puis une hôtesse d'accueil nous accompagna jusqu'aux escaliers. Immenses et rouges, comme dans un film.

Après quelques gloussements et cris d'excitation, on arriva en haut des escaliers et le spectacle fut encore plus impressionnant.

La salle était immense, de grands miroirs étaient posés au milieu des moulures anciennes datant de la construction du Musée du Louvre.

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