Une géographie qui dépote sa maman

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Si vous avez lu le segment précédent, vous savez pourquoi on est ici (et si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à le faire, parce que je ferai pas de résumé. Je suis pas ta prof de sciences éco moi, si tu révises pas tes chapitres c'est pas mon problème. Bon, un peu en fait, quand même. UNE PHRASE DE RÉSUMÉ, pas plus).

On s'était arrêtés à : "Bien gentil tout ça, mais je fais comment moi, pour pondre des noms propres potables ?"

(on parlait des noms de royaumes/planètes/rivières/bosquets et autres joyeusetés qui jonchent nos cartes inutilement compliquées en fantasy)

La réponse est simple : on pompe sans complexe l'existant. Non non, je ne parle pas de plagiat, ça vous savez faire sans que je vous explique le principe. On s'inspire des noms de villes/pays/fleuves/montages existants, on les mixe et on regarde ce que ça donne.


La preuve par l'exemple

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La preuve par l'exemple

Quelques exemples perso (donc, si vous avez lu mon intro, tirés de mon roman fantasy #placementdeproduit) :

→ Le royaume "principal" où se déroule ma fiction s'appelle la Rubisie. L'une des richesses emblématiques est le rubis. Voilà. Mnémotechnique.

→ L'île d'où viennent les protagoniste est une île au climat méditerranéen, prospère grâce au commerce maritime, et la famille qui la tient roule sur l'or. Faites appel à vos souvenirs d'histoire : c'est un chouïa inspiré de la Florence des Médicis. L'île s'appelle Corance. Voilà. Par contre non, on dit pas "un Corentin" pour désigner un glandu qui vit là, mais "un Corancien". Soyez pas con non plus hein, on s'inspire mais on fait en sorte que ce soit pas moche.

→ La baie (pas un fruit rouge, il s'agit du bout de flotte près du port où attendent les navires) qui borde Corance s'appelle la baie des Carmides. La baie des Carmides est l'origine du nom de famille, Carmidor, du clan qui tient l'île. L'intérêt est double : l'économie d'imagination (les noms viennent bien de quelque part, donc la répétition est ici voulue et maîtrisée #bienouej) et le lien ultra facile à faire entre les 2 éléments. Oh et, Carmides, c'est un peu inspiré des Bermudes (là comme ça, c'est pas évident, mais si vous analysez bien les sonorités, c'est assez proche).

→ Le royaume le plus au nord du monde que j'ai créé s'appelle la Scorvège. Oui, directement inspiré de la Norvège (avec un côté "Sköll"), et c'est pas pour rien : on y trouve un peuple très très très inspiré des Vikings, un jarl à sa tête, des fjords, du froid, de la glace, des haches et des peaux de bêtes.

J'arrête ici les exemples, mais étant donné que je fonde ma création géographique sur ces principes, 90% de mes noms propres suivent cette logique (comprenez donc que j'ai encore 20 milliards d'exemples à vous donner, si vous n'êtes pas convaincus).

Notez que je suis loin d'être la seule à utiliser ce procédé (Georges, avec son "Winterfell", par exemple... ou même la traduction française de "King's landing", "Port Réal").


Que retirer d'utile de ces exemples dont on se contrefout

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Que retirer d'utile de ces exemples dont on se contrefout

(Non non n'insistez pas, je sais que vous vous en foutez comme de votre première culotte, de mon talent hors du commun)

Premier point : les sonorités connues sont votre plus grande source d'inspiration. Mixez plusieurs noms entre eux, vous obtiendrez des mélanges parfois très agréables à l'oreille, à la lecture et mémorisables facilement.

Deuxième point : votre géographie et votre monde, au fond, votre lecteur, il s'en fiche (mais il est trop poli pour vous le dire). Ce n'est que le socle de l'histoire haletante et inédite que vous vous apprêtez à lui conter, donc autant dire que c'est son dernier souci. Aussi, rendez cette création géopolitique facile à assimiler et à s'approprier en y associant, subtilement, des notions que votre lecteur connaît.

Inconsciemment, lorsque votre lecteur lit "Scorvège", il fait le lien avec les pays du nord de l'Europe. Servez-vous de ses connaissances pour lui faire passer des infos sur votre monde, vous ferez d'une pierre deux coups !

Attention, cela ne vous retire absolument pas l'obligation de présenter les informations indispensables de façon explicite (au risque que certains lecteurs passent à côté de vos sous-entendus géographiques). Il ne s'agit que d'un soutien habile pour l'aider à faire des liens et à mémoriser votre carte, pour qu'ensuite il s'y retrouve plus aisément et qu'il puisse se plonger dans votre histoire sans se demander toutes les 3 minutes "eh, c'est quoi déjà ce bled, on en a déjà parlé ?".

Troisième point (qui n'est au fond qu'une conclusion des deux points précédents) : utiliser des sonorités existantes et s'inspirer de noms connus ne retire en rien le côté exotique de votre monde. Le lecteur aura simplement l'impression de déjà connaître votre monde, ou du moins, que ces noms sont crédibles et évidents (et vraiment, c'est un atout).

La crédibilité, c'est l'ingrédient indispensable d'une bonne histoire et d'un monde en fantasy. Or, on sait à quel point elle est difficile à obtenir, tant la création d'un monde est complexe et implique de penser chaque détail. Simplifiez-vous la vie en évitant de réinventer la roue, et simplifiez la lecture au passage !

Et vous, quelles sont vos astuces pour créer des noms chouettes ?

(si vous faites partie de l'équipe Google Trad et générateur de noms, laissez un +1 en commentaire interligne ici, ça ira plus vite)

Écrire de la fantasy comme G.R.R. MartinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant