Chapitre 28 - Thomas

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Plutôt que l'intuition, ce fut un document pour le moins étrange qui m'avait mis sur la voie. Laissé par l'ancien maître des lieux et rédigé comme l'auraient fait certains sages antiques, à l'envers, m'obligeant à me tenir devant un miroir pour en découvrir le sens.

Henry me faisait là un cadeau incroyable. À moi et non à son épouse puisqu'il s'adressait à un homme. Devait-il se douter qu'un beau jour il serait remplacé et que celui bénéficiant de cet honneur devait permettre à sa chère et tendre de ne jamais souffrir de rien ? Cette lettre me confiait de me fier aux fouilles faites en terre d'Égypte et lorsque ce Jackson, pourtant refoulé par tous, vint me voir pour parler de trésors et d'investissements, je compris qu'il s'agissait d'un signe qu'il m'envoyait depuis l'au-delà.

Les marins pouvaient se montrer très superstitieux, je ne faisais pas exception.

Je rejoignis Adèle, des projets plein la tête et la retrouvai nue dans notre lit. Je la contemplai un instant, allongée sur le côté, puis elle se tourna sur le dos et je laissai de côté mes rêves d'avenir pour satisfaire ce corps qui me réclamait.

J'aimais la dévorer, lentement, laissant monter le plaisir à son paroxysme, le laisser stagner, redescendre et reprendre de plus belle. Je levai ses cuisses, les tenant jointes et la suçai par dessous. Je la sentais à deux doigts de me supplier d'achever cette douce torture, de la libérer dans un orgasme resplendissant. Je n'en fis rien.

Il était temps, je la savais prête, habituée à nos corps nus, à notre intimité, à tout me montrer, tout m'offrir. Tout comme je la savais conquise en dehors de notre lit lorsqu'elle se penchait vers mes notes ou m'observait, l'air satisfait quand je m'abreuvais de conseils.

Je la sentais confiante et je souhaitais me mouvoir en elle. Elle me questionna du regard alors que je me redressai à genou. J'écartai ses cuisses, me pliai et happai ses mamelons tout en lui susurrant combien elle était exquise.

Mon corps lui, savait très bien ce qu'il avait à faire, mon membre se plaça de lui-même glissant doucement en elle. Je la sentis se contracter sous moi et l'embrassai alors que j'approfondissais l'exploration. Il fallut un léger coup de reins afin qu'elle soit entièrement à moi. Elle gémit, enfonça ses doigts dans mes côtes, serra ses cuisses autour de mes hanches. Tendue, elle se relâcha peu à peu alors que j'allai et venai lentement en elle.

Sa demande était si forte qu'elle se mit à gémir et non se plaindre, croiser ses pieds sur le bas de mon dos tout en se cambrant, m'emprisonnant de ses bras. Je quittai sa bouche, embrassai son cou, léchai sa poitrine avec effort vu son étreinte.

Je ne me faisais point d'illusion, s'il m'avait été possible de la porter aux septièmes cieux par des caresses de mes lèvres, cette façon serait moins certaine. Son ventre étroit, ses soupirs, ses étreintes eurent raison de moi et c'est peu fier que je succombai le premier, haut la main devrais-je dire, car elle sembla en vouloir encore alors que je tombai à ses côtés.

Pourtant elle ne m'en tint aucune rigueur et vint se lover contre mon épaule, un léger sourire sur les lèvres m'assurant que cette première expérience n'avait pas été un désastre.

Alors qu'elle s'était assoupie, je me relevai, la chaleur moite me poussa vers la fenêtre ouverte puis la carafe d'eau dont je me servis un verre que je vidai d'une traite.

Cette pièce était pourvue de tant de tissus que cela attisait ma curiosité. Après avoir pu découvrir le petit bassin derrière l'un d'eux, j'explorai les autres. Le rideau couvrant le mur longeant le lit plus particulièrement, je tirai, il céda sans peine dévoilant un large miroir dans lequel reflétait le corps nu de ma déesse. Intéressant et diablement attrayant d'avoir paré ce mur de cet objet.

Pour y observer nos ébats, jouer les voyeurs de nos propres étreintes, l'idée me redonna de la vigueur. Je mis un genou dans notre lit, me penchant vers elle.

— Ma belle ?

Elle me répondit d'un soupir profond, lovée dans les bras d'un autre, ceux de Morphée et je songeai à l'y rejoindre.

La femme de l'antiquaireWhere stories live. Discover now