Jour 8.

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« Fatal cœur, comme tu changes !

Lui sans elle, elle sans lui !

Et sur leurs fronts sans ennui

Ils ont la clarté des anges. »

- Victor Hugo.


  Amy se réveilla avec une affreuse migraine et ses yeux refusaient de s'ouvrir entièrement. Elle posa sa main à côté d'elle, devant, sous sa tête, tâtant tout ce qui l'entourait. Elle se trouvait sur un lit qui sentait merveilleusement bon. Elle leva tant bien que mal les paupières et observa un peu l'endroit où elle se trouvait. C'était une très grande chambre beige avec un parquet couleur bois clair. L'ange s'enfouit dans le lit et, lorsqu'elle leva les yeux, aperçut au dessus d'elle un tableau magnifique représentant une fontaine en pierre.

- Alors ça y est, la belle aux bois dormant est réveillée ? dit gentiment une voix lointaine.

   Lukas entra dans la chambre, un léger sourire aux lèvres et des yeux inquiets. Mais bien sûr. Amy aurait dû deviner que c'était chez lui qu'elle se trouvait, elle ne connaissait que trop bien cette odeur exquise, mélange de lessive et d'encens. Le jeune homme s'assit sur le bord du lit et lui prit sa main brûlante.

- Qu'est-ce que je fais ici ? demanda l'ange.

- Je t'expliquerai tout ça autour d'un bon chocolat chaud.

- Un chocolat chaud ? Mais on est en août.

   L'humain la regarda d'un air désolé.

- Mets-toi à la fenêtre et dis moi si ce n'est pas un temps pour un chocolat chaud.

   Il repartit sûrement dans la cuisine, pendant qu'Amy ouvrait les volets automatiques de la porte fenêtre en grognant. Elle tomba nez à nez avec une vraie tempête. Les arbres se déracinaient, du sable et de la terre volaient de partout ; elle se demandait comment les maisons faisaient pour rester sur place. En y faisant un peu attention, on pouvait même sentir les murs trembler tant le vent était puissant.

   L'ange se décida à rejoindre Lukas dans la cuisine, tout en continuant de jeter des coups d'œil dehors dès qu'elle passait devant une fenêtre. Ce temps était très étrange, mais le regard de cet humain l'était encore plus. Il y avait une tempête en plein mois d'août, c'était rare, certes, mais elle sentait qu'il y avait plus que ça. Et puis comment s'était-elle retrouvée chez lui ?

   Il lui tendit une tasse brûlante qu'elle porta à ses lèvres.

- Bon, je vais tout t'expliquer, commença-t-il. C'était hier, en début d'après-midi. Il faisait étrangement beau. Tu vas sûrement me dire que c'est normal en plein été, mais j'ai senti une atmosphère très calme, sereine, comme il y avait rarement eu dans cette ville. J'étais donc sorti prendre mon courrier, quand je t'ai aperçue, inconsciente dans mon jardin, à demi nue. Je t'ai, bien sûr, apporté une couverture et directement couchée dans mon lit. Au moment où je suis sorti de la chambre, après t'y avoir déposée, cette énorme tempête s'est levée et depuis, tous les journaux en parlent. Tu ne t'es pas réveillée avant aujourd'hui, et très franchement ça m'a beaucoup inquiété. La suite, tu la connais.

   Lukas se leva du canapé, partit en direction du salon et revint quelques secondes plus tard. Il tendit un journal à Amy.

- Tiens, regarde par toi-même. Ça a fait la une aujourd'hui.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 22, 2018 ⏰

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