Prologue

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Le ciel de ce soir de mai était dégagé. Aucun nuage dans les parages ; tout était calme. Amy était plongée dans ses pensées, et, comme par habitude, elle pensait à cet humain, Nolan, dont elle prenait soin depuis sa naissance.


Au Paradis, chaque ange avait un humain approprié qu'il devait surveiller de Là Haut. Si l'humain avait un quelconque problème, l'ange avait le devoir de descendre sur Terre et de lui venir en aide. Mais, au contraire, si la vie de l'humain en question se terminait sans encombre, alors l'ange s'en voyait affilier un autre, et ainsi de suite. Quelques fois, comme le cas d'Amy, l'ange s'attachait à son humain et mourrait d'envie de le rencontrer, de le voir en chair et en os.

Seulement, lorsque l'occasion se présenta, ce n'était pas dans les bonnes conditions: Nolan perdit sa mère et, après avoir dû attendre trois mois afin de surveiller ses réactions, Amy avait eu pour mission de descendre lui venir en aide.

Mais comment venir en aide à un humain dont la génitrice a perdu la vie si brusquement ?

Pire encore, elle avait seulement un mois pour réussir cela. Si elle dépassait ce délai, il y avait de grandes chances pour que l'humain tente de mettre fin à ses jours.

Le Conseil des Anges avait depuis des siècles observé les humains dans leur tristesse et leur désespoir, il en avait vu plus d'un se donner la mort. Il en avait donc conclu qu'après une certaine limite de temps, si l'humain en question était seul ou ne se sentait pas aidé, il abandonnait tout espoir de retrouver une vie paisible.

Amy avait donc trente jours pour tenter de sauver son humain afin qu'ils ne suivent pas la chaîne des désenchantés, de ceux qui abandonnent la vie. Il fallait qu'elle le sorte de là.

Absolument.

Et tout cela sans se brûler les ailes.

*

La vie peut être parfois très dure. On a beau faire de notre mieux pour être le meilleur sur cette Terre, ce n'est jamais assez. Même si vous faîtes des milles et des cents pour une personne, il se peut que cette même personne se fiche totalement de tous vos efforts. Quelques fois, vous vous forcez à sourire pour que vos proches ne voient pas votre peine. D'autres, vous vous levez le matin avec l'envie de faire du bien autour de vous, mais la vie ne vous le permet pas. Vous êtes trop fatigué pour prendre soin des autres, trop angoissé par vos propres problèmes pour porter de l'attention à qui que ce soit.

Mais il y a des personnes qui n'ont pas à faire semblant. Des personnes qui, même si elles sont malheureuses, ne vont penser qu'aux autres et ne vont jamais s'inquiéter pour elles-mêmes. Ces dites personnes répandent la joie autour d'elles, rayonnent plus que le soleil. Elles aident les vieilles dames à traverser la rue, à porter leurs courses ; elles laissent leur place aux personnes dans le besoin dans le bus, le métro, sur un banc. Elles ne baissent jamais les bras, sont toujours optimistes et sont à l'écoute de tous, tout le temps. Ces personnes là sont des perles, aussi rares et uniques que des pierres précieuses.

Mais la vie peut être parfois très dure, alors ces personnes là meurent.

Exactement comme la mère de Nolan.

C'était ça, le plus douloureux, pour lui. Que sa mère fasse partie de ces personnes importantes, irremplaçables, même. Elle avait mené une vie de sainte, avait aimé toutes les personnes qu'elle avait rencontrées avec toute son âme. Elle ne devait pas partir si tôt. Ce n'était pas à elle de partir, ce jour là. Cela faisait bientôt 3 mois, mais c'était toujours aussi douloureux que lorsque les médecins lui avaient annoncé. Ils lui avaient simplement dit : « Monsieur Baker, vos parents ont eu un accident. Un seul a survécu.» et il avait sincèrement espéré que la survivante soit sa mère.

SéduiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant