Chapitre 5.5 (Nath)

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  Trois heures du matin et je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil. A côté de moi Su' dort comme un bébé. Je suis bien content qu'elle ait trouvé le sommeil après tout le stress qu'elle a dû accumuler ses derniers jours. Comment a-t-elle pu garder ça pour elle. Je replace une mèche de cheveux et je regarde ma belle au bois dormant, si frêle et si forte à la fois. Qui aurait cru que cette fille que je croyais complètement sans défense et si naïve à son arrivée au lycée aurait totalement chamboulé ma vie et à présent, elle allait bientôt me quitter... Elle qui est tout pour moi. Ces mots résonnent dans ma tête et je suis sur le point d'exploser encore une fois. La colère monte et cette fois-ci hors de question de m'en prendre à ce corps qui me rend complètement fou. Elle dort trop profondément pour que je puisse la réveiller, mais ce n'est pas en restant ainsi que je vais calmer mes nerfs. Habituellement, j'arrive à contrôler ces pulsions presque bestiales qui me rongent et la boxe m'aide à libérer toute cette rage qui émerge par moment, mais quand il s'agit d'elle tout est si différent. Elle est si spéciale pour moi que je ne veux pas la perdre. Avant de péter un câble, je décide donc de me lever, mais pour faire quoi? J'ai bien une petite idée par contre, je ne sais pas si Su' se réveillera et remarquera mon absence... Dans ces moments- là, rien de tel qu'un sac de frappe pour me défouler, mais il en est hors de question qu'elle apprenne le fait que je fasse ce sport qui est à l'opposer de ce que je lui montre. Malheureusement, je n'ai pas le choix et il faut absolument que je sorte d'ici. Je décide de me rhabiller d'aller chercher mon sac avec mes affaires que je cache bien au fond de mes armoires et sors pour trouver la seule façon de me défouler et laisse ma petite amie seule en espérant qu'elle ne se réveille pas. 

 Dehors bien que nous soyons au mois de juillet il fait quand même un peu froid... Rien de tel qu'un peu de boxe pour se défouler et lâcher toute sa colère. Je suis bien content de mettre lié d'amitié avec le gérant qui m'a laissé un double des clefs et me laisse aller à la salle quand je veux. Avant mon émancipation c'était assez difficile de trouver un moment pour y aller. Je devais même parfois faire le mur même si la peur de me faire prendre était grande, mais je n'avais pas le choix, la pression était beaucoup trop grande ainsi que l'envie de lui mettre mon poing dans la figure. Arrivé pas loin de la salle, je suis toujours étonné de voir à quel point les rues de la ville sont aussi calmes quand les étudiants de l'université rentrent chez eux pour les vacances... La rue des bars est habituellement bondé même la nuit, mais là à part les quelques personnes qui errent de nuit je ne croise personne.

Dans la salle déserte je décide de prendre le sac le plus à l'écart possible. Il est hors de question qu'on remarque ma présence. Après avoir enfilé mes affaires et après un léger échauffement, je me place en face de ce fichu sac et donne les premiers coups. Je sens mes muscles se contracter à chaque impacte putain que ça fait du bien. Je repense à tout ce qui peut éveiller ma colère tout d'abord à mon père, à tous les coups à la douleur et à la pression énorme que je ressentais pour lui faire plaisir. Il y a aussi ce sentiment d'abandon quand ma mère fermait les yeux sur les châtiments que ce con m'infliger. Si seulement, moi aussi je pouvais lui réserver la même chose que ce sac. Parfois je me déteste de vouloir lui faire du mal, mais malgré tout il reste mon père et je ne peux m'empêcher de vouloir également le protéger encore aujourd'hui. Au fur et à mesure que je frappe, je sens la colère redescendre petit à petit. A part le sexe, il n'a rien de tel pour se détendre, mais alors que je me sens de mieux en mieux mon imaginaire semble dévier sur une chose que je n'ai pas vu arriver...  

(Bonjour! je cherche le délégué principal).

L'image de Su' me vient à l'esprit et je stoppe net mon poing avant qu'il n'atteigne son destinataire...

(La directrice m'a demandé de venir te voir pour mon dossier d'inscription).

 Je suis de nouveau sous le choc je revois ce visage si frêle qui a attirer mon attention malgré le fait que je m'étais juré qu'aucune de mes relations ne seraient plus que des relations charnelles, mais ce n'est pas ce que le destin à voulu pour moi. Cette petite fouineuse est arrivée dans ma vie comme un ouragan qui balaye tout à son passage... Je reprends mes esprits et me concentre sur ce que je suis venue faire ici... Mais c'est tout bonnement impossible quand je pense à elle mon imaginaire ne s'arrête plus et là je repense à tout ce qu'on a traversé pour en arriver là... Nathaniel espèce d'idiot. Tu savais qu'un jour cette femme pourrait te laisser des blessures beaucoup plus profondent que tous les coups que tu as reçu. C'est alors que les mots de ce soir refont surface.

(Apparemment ça fait déjà un moment qu'ils en parlent entre eux, mais hier mes parents m'ont appris que mon père a été muter à l'autre bout du pays... Je dois déménager à la fin du mois prochain...).

A cet instant je me rends compte que son départ va me détruire. La rage beaucoup plus forte qu'à l'habitude arrive et là je ne me contrôle plus. Mes bras se mettent à bouger d'eux-mêmes et je frappe ce sac comme jamais je n'avais frappé auparavant.

- AAAAAAHHHHHHH!!!!!!!!

Mes mains me font mal, tous mes muscles sont beaucoup plus douloureux que d'habitude, mais à présent c'est mon coeur qui me fait le plus souffrir. Quand je redeviens un minimum moi-même je remarque que je vois flou et mes joues elles sont mouillées par mes larmes. Je m'écroule donc par terre et je lâche absolument tout...

- Pourquoi? Pourquoi tu me fais ça? Aaaaahh!!!!!!!

Je le sais. Notre relation va dans le mur, mais je ne peux pas la quitter. Je l'aime même voir plus. J'ai cette femme dans la peau.

Après cette session d'entrainement, je suis bien content que cette salle possède des douches avec de l'eau bien chaude. Je ne suis pas habitué à laisser parler autant ma rage et je dois avouer que ça n'a pas plu à mon corps donc rien de tel qu'une bonne douche bien chaude pour empêcher les courbatures... Après m'avoir détendu une bonne demi heure environ et après mettre assuré d'avoir bien fermé la salle, je me dirige donc vers mon appartement pour rejoindre ma petite amie qui dort paisiblement, enfin je l'espère.

Arrivé à la maison Blanche m'accueille comme à son habitude. Je fais bien attention à ne pas faire de bruit, inquiété Su' est la dernière chose que je souhaite faire. Après avoir mis les affaires au sale et avoir bien rangé mon sac je retourne dans mon lit où j'y retrouve ma belle endormie. Elle dort toujours paisiblement un léger sourire sur le visage et là, la réalité me rattrape... Je ne suis pas prêt à la faire partir mais quelle solution avons-nous? L'émancipation? Même si je sais que nos parents seraient furieux, ça serait une bonne excuse pour la garder avec moi, mais son père ne me le pardonnerait jamais. Après, elle aura dix-huit ans dans quelques mois à quoi bon l'émancipé. Aaaahhh j'ai mal au crâne.... Alors que les premiers rayons de soleil apparaissent, je l'entends prononcer une phrase qui me transperce le coeur.  

- J'ai peur Nath. Ne pars pas!!

Ne pars pas...Non Su' ce n'est pas moi qui vais partir, mais c'est bien toi qui va m'abandonner...



Pour le reste on verra plus tard! A moins que...Where stories live. Discover now