24 : Il s'en va, loin de moi.

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C'est fini avec Oscar. Il n'y a plus de nous. Juste un moi, et un Oscar, tous les deux séparés. Je ne comprends pas pourquoi il m'a quitté. Il a juste seulement voulu me faire comprendre qu'il a d'autres choses mieux à faire que de rester avec moi. C'est même ce qu'il m'a dit : J'ai plus trop le temps pour ce genre de choses. Ça doit sûrement être sa façon à lui de me dire que je n'étais rien de plus qu'une petite distraction d'été.

Il m'a quitté hier soir, très tard le soir. L'heure de plaquage montre à quel point la personne est horrible. Tôt dans la matinée : pour que tu passes une mauvaise journée. Juste avant manger : pour que tu ne puisses rien avaler. Au moment de se coucher : pour que t'arrives pas à rêver.

Je n'ai pas dormi de la nuit, trop occupée à m'imaginer tout un tas de scénarios romantiques qu'il aurait pu nous arriver, trop occupée à pleurer toute l'eau que contenait mon corps. Oscar est mauvais, je le sais, pourtant je voyais toujours du bon en lui.

J'ai jeté un coup d'œil au miroir depuis mon lit. Le reflet que je voyais m'a fait frissonner : mes cheveux étaient emmêlés, mes yeux rouges entourés de cernes, et mon lit recouvert de mouchoirs froissés. J'ai soupiré, laissant tomber ma tête sur mon oreiller. Il fallait que je profite de mes derniers jours de vacances, ici, dans le sud. C'est pourquoi, j'ai essayé de repousser les pensées négatives, qui ne me quittaient plus depuis hier soir, dans un coin de ma tête et je suis sortie de mon lit. J'ai ouvert mes volets, fixant le soleil qui était déjà haut dans le ciel. Il faisait chaud, et pour une fois, le vent n'était pas présent.

Ayant remarqué de tout le monde dégustait son petit-déjeuner sur la terrasse, j'ai décidé de faire pareil. C'est pourquoi, je me suis retrouvée assise entre Agnès et Benjamin. Je mangeais silencieusement, écoutant ce qui se disait autour de moi.

—  Vous passez l'après-midi ensemble ? a demandé Charles, en nous regardant, son fils et moi.

J'ai levé les yeux vers mon cousin. Il m'a jeté un regard hautain, et a baragouiné des mots blessants :

—  J'ai d'autres plans.

Un silence s'est abattu. Je n'ai pourtant pas cessé de regarder Raoul, qui reprenait tranquillement sa mastication de céréales. Je ne savais pas s'il disait ça simplement pour me blesser ou bien juste parce que lui même était blessé.

Personne ne réagissait. Ils se contentaient de fermer les yeux sur la phrase impensable de Raoul. Prise d'un remous de tristesse et de haine, je me suis brutalement levée de table et j'ai couru dans ma chambre. J'ai failli tomber environ deux fois dans les escaliers, tant je montais vite les marches. Arrivée dans ma chambre, j'ai enlevé mon pyjama avec rage et j'ai filé sous ma douche. Je me suis adossée contre le carrelage de la cabine, laissant l'eau froide dévorer chaque millimètre de ma peau. Mes mains ont attrapé mon visage et j'ai éclaté en sanglots. C'était le pire été de ma vie. Pourquoi ai-je eu la foutu idée d'embrasser le super copain de mon cousin ? Qu'est-ce que je pouvais être conne !

J'ai fini de prendre ma douche, en m'insultant intérieurement de toujours choisir le genre de mecs qui me rendent malheureuses. Je me suis habillée sans la moindre émotion et je suis sortie de ma chambre.

J'ai sursauté en tombant sur ma mère. Elle m'attendait, assise sur mon lit, le visage crispé. Elle avait l'air inquiète. Elle m'a regardé, sans un sourire, et j'ai compris qu'elle voulait que je m'asseye à côté d'elle. Elle n'a pas tout de suite ouvert la bouche. Elle s'est contentée de laisser ce silence, pesant, me faire peur.

—  Qu'est-ce qu'il se passe Beckie ? a-t-elle fini par me demander.

J'ai levé les yeux vers elle, les plongeant dans ses billes de la mer. Ses cheveux bruns encadrait son magnifique visage. Elle n'avait quasi aucune ride.

Fall With MeWhere stories live. Discover now