17 : Ma chute qu'il engendrait.

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  La tête dans mes céréales, je songeais à ma vie. Celle que je vivais depuis que ma mère m'avait donné la vie. Je ne savais pas si je devais en être fière. J'avais fait des erreurs, comme des progrès, j'avais évolué et non changé comme beaucoup de personnes me l'avaient reproché. J'avais aimé, détesté, aidé, ignoré, pleuré et rigolé. Ces quinze dernières années avaient été chargées en émotion. J'en avais connu des choses. Pourtant j'avais encore tellement à vivre, à découvrir.

   Je n'avais pas eu de nouvelles d'Oscar depuis notre fameuse discussion. Il avait été à sa soirée hier et cela m'avait fait faire des cauchemars. Je m'étais imaginée tout un tas de scénarios, les uns plus horribles que les autres, pour au final me faire réveiller brutalement par mon cousin. Aujourd'hui Paola et Benjamin s'unissait. Le mariage allait être long et tellement cool. Il durait environ deux jours en comptant le lendemain de mariage. J'étais, avec Raoul, Charlotte et Pierre, la demoiselle d'honneur. 

—  Ça va ma chérie ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette, m'a gentiment demandé Agnès.

—  Oui, ça va, ne t'en fais pas. J'ai juste pas très bien dormi, rien de grave.

—  À cause de l'excitation dû à l'événement ?

—  Oui, exactement, ai-je menti.

J'ai sûrement dû la rassurer puisqu'elle m'a laissé tranquille. J'ai donc fini de petit-déjeuné en vitesse, puis je suis remontée dans ma chambre. Nous allions tous faire un tour chez le coiffeur pour être prêts pour tout à l'heure. Les garçons d'un côté et les filles de l'autre.

J'ai attrapé des vêtements légers et j'ai ensuite sauté dans la douche, savourant l'eau froide sur ma peau dorée par le soleil. J'ai ensuite enroulé une serviette autour de moi et je me suis avancée vers mon miroir pour regarder mon reflet. J'aurais souhaité avoir meilleure mine en ce grand jour, mais il fallait faire avec ce qu'on avait. J'ai finalement baissé la tête sur mon téléphone, qui venait de s'allumer et mon cœur a fait un triple salto quand j'ai lu le prénom du mec chiant, pour qui j'éprouvais une certaine affection.

   De Oscar ♡ :
Je crois que j'ai fait une connerie.

Mon cœur s'est immédiatement resserré et un goût amer s'est emparé de ma bouche. Une boule de stress s'est formée au niveau de mon ventre et mes jambes ont commencé à trembler. Je redoutais l'explication de ce message angoissant.

    De Oscar ♡ :
...

Des points d'interrogation sautillaient dans mon cerveau et j'ai donc décidé de poser la question qui me tracassait. Je voulais savoir ce qu'il s'était passé.

    De Oscar ♡ :
Tout. J'ai tout fait.

Et c'est à ce moment là que je suis descendue de mon nuage sur lequel je flottais depuis quelques jours. La chute a été violente. Je suis tombée d'un coup et mon cœur n'a pas été épargné puisqu'il s'est déchiré. Il venait de briser mon cœur, il l'avait réduit en poussière. Ce n'était pas la première fois qu'on me trompait, mais j'avais osé espérer qu'il ne le ferait pas. J'avais cru qu'il me respectait assez pour ne jamais le faire.

    À Oscar ♡ :
Putain. Je sais même pas quoi te dire tellement tu me dégoûtes.

Et c'est en relisant un milliard de fois les messages que nous venions d'échanger, que j'ai senti des larmes dévalées la pente de mes joues. Je me suis retenue au lavabo, manquant de tomber à cause de mes jambes qui n'arrivaient plus à me porter. Ma respiration s'est faite de plus en plus courte et j'avais cette horrible impression de suffoquer. J'étais en train de vivre un autre chagrin d'amour. Pourtant celui-ci était un des pires que je n'avais jamais vécu.

Fall With MeWhere stories live. Discover now