Chapitre 10: Bertholdt: conseiller en relation

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Je fixe Jean sans savoir comment réagir alors que les questions fusent dans ma tête. Comment a-t-il trouvé ma maison et surtout, pourquoi mange-t-il avec mes parents? Même si nous nous côtoyons tous les jours à l'école, je n'ai pas souvenir que nous soyons amis. Ce garçon est drôle et apprécié, tout le contraire de moi.

Toujours perdu, je m'assois aussi à la table pour commencer à manger mon repas maintenant froid. Au moins, il s'agit uniquement de spaghetti facile à réchauffer au micro-onde. Entre chaque bouchée, mes yeux lèvent vers l'intrus dans l'espoir de comprendre sa présence. Cette situation est loufoque...

-Ce gentil garçon attendait devant la maison que tu arrives, explique ma mère, je l'ai invité à entrer en attendant que ton entrainement se termine, mais quand j'ai vu que tu étais en retard je l'ai invité à souper.

-Oui, j'étais avec un ami. Je ne pensais pas qu'on m'attendait.

-Avec Reiner? Essai Jean, depuis un moment vous semblez très proches. Vous êtes en couple?

Je lui lance un regard assassin, la bouche pleine de nouille. Ça ne va pas de dire ce genre de chose devant mes parents! J'avale ma bouchée, essayant de me calmer afin de ne pas devenir une tomate. Ce serait trop louche.

-Reiner? Répète mon père, qui est ce garçon?

-Un ami.

Jean semble comprendre mon malaise et il n'insiste pas, préférant parler avec mon frère comme s'il était son nouveau meilleur ami. Ce dernier parait déjà l'adorer, racontant sans gêne des anecdotes de son école en y ajoutant de gros mots pour être « cool » aux yeux de l'invité. Je n'ai jamais compris l'intérêt d'employer un langage cru pour se sentir valorisé... Moi, ça m'agace et je trouve que la vulgarité n'a rien d'attirant. Heureusement, ma mère intervient rapidement pour remettre Marcel à sa place.

Une fois mon spaghetti englouti, je sors de table et je fais signe à Jean de me suivre. J'ai mangé si vite que mon ventre fait un peu mal, mais le besoin de réponses a pris le dessus. L'intrus salue ma famille en les remerciant pour le repas, puis il m'enjambe le pas jusqu'à ma chambre.

Je pénètre en premier dans la pièce, courant pour cacher les dessins qui couvrent mon bureau. Si Jean les voyait, il pourrait se moquer de moi... Il est préférable que mon secret reste uniquement révélé à un cercle restreint.

Le joueur regarde partout, curieux de découvrir ma chambre alors que je m'assois en tailleur sur mon lit, prêt à recevoir une explication à son intrusion. Sans même me demander la permission, Jean s'assoit sur la chaise de mon bureau.

-J'ai besoin de conseils, affirme-t-il.

-Tu l'as déjà dit. Pourquoi c'est moi que tu viens voir? On ne se parle jamais.

-C'est justement pour cette raison que c'est toi que je viens voir. Quand tu vas me conseiller, je sais que tu seras impartial et que tu ne vas pas me juger. J'ai déjà vu un documentaire qui disait que les gens qui parlent le moins sont ceux avec les meilleurs jugements.

Jean semble sincèrement croire ce qu'il affirme, donc j'évite de le contredire, restant muet comme une carpe. J'attends qu'il en vienne aux faits. Ce conseil qu'il souhaite recevoir doit probablement avoir un rapport avec le comportement de Marco à l'entrainement, ce qui me rend légèrement curieux.

Le garçon passe timidement sa main dans ses cheveux avant de se lancer.

-J'ai une question, souffle-t-il, est-ce que tu aimes uniquement les mecs ou est-ce que tu as déjà eu de l'attirance pour les filles?

Je hausse un sourcil, surpris par cette question. Comme Jean semble réellement avoir besoin de conseils, je décide d'être transparent dans mes réponses :

Histoire d'équipe: L'artisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant