CH3 - HANNAH

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Havenbroke, 12 Février 2005.

Nous étions déjà attablés devant un second petit-déjeuner au Snack-bar de mon oncle quand Will et Saïto débarquèrent. Le premier s'installa sur la banquette à côté de Val.

— Salut, amour de ma vie ! s'exclama-t-il avec un sourire goguenard.

Ma meilleure amie leva les yeux au ciel tout en déposant un baiser rapide sur les lèvres de ce dernier.

— Un « salut chérie » aurait suffi ! rétorqua-t-elle, faussement boudeuse.

Je remarquai ses joues rouges et son air énamouré. Val adorait tous ces trucs sur l'amour et les paillettes. Will nous adressa un clin d'œil complice. Lui aussi savait à quel point cela comptait. Il l'aimait sincèrement et même si ce n'était pas dans sa nature d'être aussi démonstratif, il jouait le jeu pour elle.

— Elle me kiffe grave ! exagéra-t-il, provoquant un rire général.

Val le frappa gentiment à l'épaule pour le recadrer et en retour, il l'embrassa sur la joue.

— Will ! Tu es impossible !

— Bon, quand vous aurez fini de vous dégouliner dessus, vous nous ferez signe ! s'impatienta Saïto en levant une main pour héler mon oncle.

— Salut les gosses ! s'exclama Manfred en arrivant à hauteur de notre table. Qu'est-ce que je vous serre ?

— Un latte pour moi, annonça Saïto, et un verre d'eau des toilettes pour mon pote !

— Très fin, Bruce Lee ! railla Will. Juste un café, s'il te plaît. Noir et sans sucre.

Nous échangeâmes encore quelques imbécillités en attendant que les garçons soient servis. Une fois fait, leurs regards convergèrent vers moi.

— Alors Madame Soleil, quoi de neuf ? demanda Will.

Je n'étais pas sûre d'apprécier ses références culturelles constantes. Parfois, elles se situaient à la limite de la bienséance.

— Rien de très bon, répondit Matt.

— Ne recommence pas, tu veux ! lui intimai-je sèchement.

Je n'avais aucune envie de rouvrir le débat que nous avions laissé en suspens.

— Val m'a appris que ça devenait dangereux, insista Will.

Je ne risquais pas de venir à bout de Matt si les autres apportaient de l'eau à son moulin. Bien sûr que c'était de plus en plus dangereux. Je ne l'avais jamais nié. Seulement, il ne servait à rien de fuir mes visions. J'avais déjà essayé et ça devenait pire ensuite. Elles s'imposaient à moi au beau milieu de la journée et de manière plus violente encore. La seule solution était de les accepter pleinement et d'attendre que mon destin me rattrape... S'il me rattrapait un jour !

— Tu sais qu'on est là, pas vrai ? intervint doucement Saïto en serrant ma main dans la sienne.

J'acquiesçai, émue. Par ce geste, mon ami attira l'attention de tous sur mes mains bandées.

— C'est quoi ça ? s'inquiéta Val. Tu es blessée ?

— Ce n'est rien, m'empressai-je de répondre en recouvrant les bandages avec les manches de mon gilet.

— Juste une conséquence de son cauchemar, ajouta Matt.

— C'est nouveau ! rétorqua Will en fronçant les sourcils.

— Han, hésita Val. Peut-être que Matt a raison. Tu devrais en parler avec Manfred ou Patty.

— Non ! m'énervai-je tout à coup.

La Prophétie des Anges 1.TraquésWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu