3.

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[Caleb en média, pas hyper réussi comme dessin. C'était la première fois que je le tentais donc bon x3 Les prochains seront mieux]

Le colosse soupira lourdement sans défaire son emprise de sa proie. Il semblait troublé, un pli se formant au milieu de son front. Le regard de Nathanaël y erra, légèrement hagard, avant de se concentrer sur le nouveau venu. Ce dernier se détacha lentement de l'obscurité, mais pas suffisamment pour que le métis puisse distinguer ses traits. Seule une peau d'albâtre s'y distinguait au moment où l'inconnu ajoutait :

— On t'entend dans toute la rue, pense un peu aux voisins. Ils ont bien le droit à un peu de calme.

Mike fronça les sourcils, de toute évidence agacé par cette intervention. Il grogna, sans regarder son homologue dans les yeux :

— J'ai oublié de lui demander de souffrir en silence. Tu veux bien la fermer, fils de chien ?

Il venait de s'adresser à Nathanaël. D'un calme parfait, comme si cette situation relevait de la normalité. Et c'était certainement le cas, le garçon n'était sans doute pas le premier à goûter les poings du dénommé Mike. Celui-ci reprit, visiblement ennuyé par cette ébauche de conversation :

— Tu veux bien passer ton chemin, j'suis occupé là.

Le plus jeune déglutit péniblement, ses yeux fixes dans leurs orbites. Sa chance de rédemption s'éloignait déjà à une vitesse folle. Une terreur sourde ravageait l'entièreté de son être tandis qu'un espoir vain naissait. Il échangea un regard avec l'homme qui avança enfin. Une silhouette fine bien que solide s'imposa, les muscles courant sous l'épiderme pâle. Nathanaël le dévisageait sans retenue, épousant les contours marqués de son visage. Deux prunelles grises y perlaient, brillantes, mais dépourvues de la moindre trace d'émotion.

— Je vois ça. Il t'a fait quoi le gamin exactement ?

La mâchoire du colosse se contracta alors que sa poigne sur le col de sa proie se raffermit. Les yeux du métis se fermèrent en attente du choc, mais rien ne vint.

— Ouais, je vois, railla l'autre, t'avais juste besoin de te défouler... On n'est plus à la cour de récré, Mike.

— Putain, Caleb, tu veux pas aller voir ailleurs si j'y suis ! Ou tu veux peut-être que je t'y accompagne ?

Ledit Caleb sourit, sans la moindre trace de joie. Il s'agissait davantage de moquerie, mais Nathanaël ne parvint pas à en saisir le sens. Il n'y avait ni animosité ni compassion dans son attitude, rien qu'un détachement total.

— Tu ferais mieux de t'en prendre à quelqu'un de ta taille, pas à un gosse comme lui. T'as si peur de perdre que t'oses pas t'attaquer à plus gros ?

Cette fois, Mike pâlit dangereusement. Les muscles tendus, quelque chose sembla le retenir de se jeter sur son vis-à-vis. Un éclair de rage pure brillait dans ses yeux alors qu'une étrange retenue dictait sa conduite. Derrière cette attitude, les deux hommes semblaient bien se connaître. Il lâcha sèchement le métis qui s'écroula au sol, feignant l'indifférence et l'arrogance :

— T'as envie de prendre sa place peut-être ?

— Ne joue pas à ce petit jeu, tu sais aussi bien que moi comment ça va se finir : comme ça se finit toujours !

— J'savais pas que t'avais décidé de jouer les sensibles. Elle te plait, la p'tite chienne ? Fais gaffe, faudrait pas que ça s'ébruite, y'a pas que moi qui en profiterai ! Y'en a des tas qui rêvent d'un p'tit secret comme ça !

Near the sky Where stories live. Discover now