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[En média, Nathanaël que vous découvrirez au cours du chapitre. J'ajouterai mes dessins à l'occasion, une partie sur deux normalement :3]

Le soleil se peignait dans le ciel alors que les premières couleurs du jour s'y invitaient. Un spectacle dont peu d'individus avaient la chance d'être témoins. L'astre du jour quittait la terre pour une longue ascension vers le sommet.

Les rues de Saint-Denis étaient presque entièrement désertes en cette heure matinale. Les habitants apparaissaient un à un avant de combler les places et les commerces. Un enjouement journalier prenait fin dès le crépuscule, au profit de bien plus sombres débats. La nuit emportait avec elle ses secrets et rien ne viendrait remettre en question sa suprématie. Bientôt, les sourires factices empliraient la ville de leur joyeuse mascarade. La vie pourrait reprendre sous les rayons bienveillants de l'étoile.

Le monde en éveil ne tarderait pas à prendre conscience de cela, sans réellement l'approuver. Le mécanisme complexe de ces lieux... Une ineptie profonde pour ces êtres meurtris par l'existence elle-même. Qui pour s'en plaindre ? Qui même pour oser accepter les frasques nocturnes niées en bloc dès le lever du jour ?

Un de ces hommes portait un regard sur cette ville, un regard atypique et sans le moindre jugement. Un triste sourire étira ses lèvres charnues alors qu'il dévisageait l'aube, mu d'une admiration furtive. Les couleurs devant lui se mélangeaient jusqu'à l'obtention de l'harmonie parfaite, celle que les créatures de son espèce ne pouvaient escompter. Il y voyait une profonde mélancolie, la même qui l'accompagnait désormais et qui ne saurait le quitter. Ce garçon se nommait Nathanaël et il découvrait le monde en cette journée printanière.

La fraîcheur matinale effleurait sa peau chocolat et l'ébranla d'un frisson le long de son corps bien trop peu couvert. Un soupir las lui échappa, seule manifestation de la fatigue d'une nuit sans sommeil. Il se sentait mis à nu par l'arrivée soudaine du soleil, vulnérable et sans défense.

Le jeune homme se laissa envahir par cette foule bientôt omniprésente. Par ces regards impolis et dépourvus de la moindre pudeur qui glissaient sur lui. Il en tressaillait à chaque fois, sans pouvoir retenir un mouvement de recul. Il détestait cela, cette sensation désagréable de n'avoir de secrets pour personne. Comme si l'on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, dans ses yeux sombres comme dans sa silhouette longiligne et juvénile.

Quelque chose en lui faisait qu'il ne pouvait passer inaperçu parmi la foule épaisse et immonde. Sa couleur de peau n'y était pour rien, la raison se révélait plus occulte et moins concrète. Une aura entourait cet être, comme un parfum délicat et indescriptible, des effluves propres au garçon et qui faisaient de lui une proie facile. Ce dernier ne s'en savait pas doté et vivait cet affront comme une profonde offense. Tout cela ne lui était pas familier, tout comme le bourdonnement incessant de la ville.

Pourtant et malgré cette peur évidente, Nathanaël se glissa à l'intérieur de la foule, en son cœur même. Il était porté par une envie vague sans que la moindre explication rationnelle ne l'atteigne. Il se sentait presque comme les autres ainsi, poussé par la force de l'habitude, par un réflexe proprement humain. Pourtant, son malaise demeurait, comme une sensation désagréable au creux de l'estomac qui lui arracha une violente nausée.

Les dizaines de corps amassés là heurtaient le sien, parfois d'une extrême brutalité. On le dévisageait avec mépris avant de reprendre sa route, à nouveau imperturbable. D'autres se contentaient de s'écarter de son chemin, comme si ce garçon infiniment seul représentait une quelconque menace.

Near the sky Où les histoires vivent. Découvrez maintenant