Chapter 1

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Ma tête me fait mal. Putain, j'ai foutu quoi? Mon premier réflexe est évidemment de porter ma main à mon front, et dans mes cheveux pour y déceler la moindre trace de sang : rien. Après un court instant, la douleur s'attenua et disparut complètement, me permettant de prendre conscience d'une chose importante : je ne savais pas où j'étais. Cela ne ressemblait en rien à tous les bâtiments que j'ai connu dans ma vie, les murs sont faits de bois alors que dans notre village tout est composé d'un métal gris immaculé.

"Y a quelqu'un?"

Au bout d'une minute, j'ai du admettre qu'il n'y avait personne. J'étais seul, dans une pièce que je ne connaissais pas, et je n'avais aucun repère. Une douce chaleur me carresait le visage, provenant d'un carré brisé près du meneau central de cette grande vitre, illuminant normalement toute la pièce mais qui se trouve être teintée de noir. J'entends au loin des petits bruits clairs, brisant le silence qui me semblait avoir été présent jusqu'à maintenant. Les murs m'offraient à ma vue des dessins sculptés dans un bois sombre, presque noir. C'est en me levant que j'entendis un bruit étrange : le bois grinçait ; je n'avais à ma connaissance jamais entendu pareil son et je ne comprends pas trop l'utilité de ce dernier (faire du bruit chez soi à chaque déplacement, quelle idée?).

T'aurais fait quoi toi dans cette situation? Tu te réveilles au milieu de nul part, rien pour te donner des repères, c'est quoi ton premier geste? Je t'avoue que c'est le genre de scénario que l'on ne voit que dans les livres, ou les films, là où se produit les fantasmes humains les plus fous. Mais gardons les pieds sur terre. Après m'être dirigé vers une chaise qui était disposée dans le coin de la pièce, je l'ai mise près de la vitre et suis montée dessus pour voir et là devant mes yeux devine ce qu'il y a? Un arbre. T'as bien lu, un arbre. Je n'aurai jamais cru pouvoir en revoir, ces démons de la nature, ces créatures silencieuses qui par milliers dirigent un univers de paix et d'harmonie pourtant meurtri par la simple présence de l'Homme. Changeants au fil des saisons et des décisions folles de Mère Nature, ils présentent tous un aspect unique pouvant pourtant être regroupés avec certaines caractéristiques précises (personellement je sais qu'il existe un arbre qui s'appelle le chêne, mais après, je n'ai aucune idée).

La pièce n'offrait que peu d'intérêt pour y vivre : une chaise, une fenêtre sombre, et un gros meuble en bois contenant absolument rien. Comment des gens peuvent vivre dans un endroit où une partie ne sert à rien? Je ne comprendrai jamais cela, tant de gens cherchent de quoi vivre et tant d'espace et disponible à ceux qui en savent l'existence. Bref... Une porte semblait être dessinée dans le mur, mais la luminosité de la pièce ne me permettait pas de vérifier mes idées par la vue : j'ai donc posé ma main sur le vieux matériau et un nouvel endroit, plus éclairé, s'offrit à mes yeux encore endormis de la pièce sombre précédente. Le plafond est nettement plus haut, il y a au moins quatre fois plus de surface que là où je me suis réveillé et les murs sont d'une couleur étrange (une sorte de blanc gris très joli mais difficile à définir pour une personne peu expérimentée comme moi).

Cependant je n'ai même pas eu le temps de rentrer dans la pièce que je me suis arrêté : un son. Il y avait un étrange son qui se propageait de cette pièce, et ce d'une étrange boîte électronique. Sans prendre de précautions je me suis dirigé vers cet élément pas plus gros qu'une bouteille d'eau, et vu que je ne suis pas un pro de l'informatique, je n'ai pas su mettre de mot sur cette étrange chose. J'ai pu pourtant déviner une chose, c'est que cette boîte à son était brisée. En effet, la seule parole qui se répétait inlassablement était "It's my party" prononcée par une voix de femme. 

Tu veux savoir le truc flippant de l'histoire? La voix tournait au grave, en accélérant, jusqu'à se stopper net. J'en tremble putain. Autour de moi se trouvaient des murs vides de dessins, sans réel intérêts, mais il y avait là devant moi (au-delà de la table sur laquelle se trouve la boîte étrange) une porte noire, et un étrange élément vert passait par l'interstice entre le sol et cette porte. Je n'ai pas osé y toucher, et j'ai donc décidé d'ouvrir cette porte. Après tout j'avais quoi comme autre option? Attendre? Mourir ici? Tout détruire? That's not my party. J'ai pris une décision et je m'y tiens, j'ouvre cette porte.

J'aurai jamais cru voir ça dans ma vie : devant moi se profilaient de grandes collines, pleine de cette chose verte, et ça rend bien ! Des arbres étaient devant mes yeux à perte de vue, plus que je n'aurai pu en compter de toute ma vie, plus inombrable les étoiles, plus majestueux que toutes les maisons que j'ai vu de ma vie dans mon village natal. De l'eau coulait à même le sol à une centimètre de mois, et ce jusqu'à disparaître dans la forêt. Quelle étrange chose. Le ciel était d'un bleu parfait, sans véhicule volant, sans rien. Juste la pureté du ciel, que l'on oublie trop souvent de regarder. Y a aussi une étrange silhouette devant moi, que j'avais pas remarqué. Il me semble que c'est une fille, mais je ne l'aperçois que de dos : je déduis ça à ses longs cheveux blonds roux et ses deux chignons sur le haut de sa tête. "Elle" est vétue d'une tenue d'aviatrice comme j'en ai déjà vu chez les militaires chargés de la protection de la ville, ce qui est étrange pour une personne qui donne l'impression d'avoir mon âge de ce que j'en vois. Putain, elle m'a vu, elle s'approche de moi.


[NF] TearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant