Chapitre 20: Doutes

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— Non ne dis pas, tu sais que je n'y arriverai pas. Je ne réussirai pas à m'éloigner de toi.

Je lui serre plus fort les mains.

— Hier je jouais mon rôle à Homel. Avec toi, je suis moi. S'il te plait Michelle, la supplié-je.

— Et si je tombais amoureuse de toi ? lance-t-elle du tac au tac en me regardant droit dans les yeux. Que vais-je en faire ?

Je recule légèrement, pris au dépourvu par la franchise de sa question. Je me souviens lui avoir dit que jamais je ne pourrai tomber amoureux, parce que l'amour est dangereux. Pourtant, j'ai parlé sans vraiment réfléchir. Je n'ai laissé que le Harry qui s'acharne à gâcher sa vie parler. Et je ne veux plus être celui-là. Michelle continue la voix tremblante.

— Tu vois ? Le problème n'est pas seulement Audrey ou Homel, mais toi Harry. Je ne sais pas si tu veux vraiment de moi ou...

Je la coupe en me saisissant doucement de ses lèvres, elle ne répond pas au début, mais se laisse finalement aller au rythme de notre baiser. Elle finit par se lever tandis que je l'étreins fortement avec son dos collé au comptoir. 

J'ai besoin d'elle, son parfum envahit mes narines, je m'en imprègne autant que possible. Il y a ça, ce désir, cette envie croissante qui me submerge et qui m'implore de ne jamais la laisser partir.

— Donne-moi une chance Michelle, la supplié-je.

— J'ai peur Harry, m'intime-t-elle à travers ses larmes.

— Moi aussi, mais être avec toi me suffit, lui avoué-je.

Je n'aurais jamais pensé dire de telles paroles un jour, et encore moins ressentir ce que je ressens. Elle a peur de tomber amoureuse de moi ? Moi j'ai peur de déjà l'être d'elle. Mais quand j'aime, c'est une malédiction pour la personne aimée, je le sais trop bien. Mais je n'arrive pas à m'éloigner d'elle. Elle sanglote dans mon coup tandis que je l'étreins toujours avec tout l'amour que je peux. 

C'est fou, je parle d'amour en aussi peu de temps. Pourtant je sais que ce que je ressens en est au-delà. Je sais que l'amour n'est qu'une farce, mais c'est le seul terme qui existe pour décrire cette addiction pour elle. Je suis fou d'elle, imprégné d'elle. C'est arrivé si vite que je ne m'en suis pas rendu compte.

Nous nous asseyons finalement et elle reprend son petit déjeuner.

— Que faisait Charly ici ? Je pensais que vous étiez fâchés ?

Elle glousse en avalant sa bouchée.

— On s'est réconcilié.

— Ah d'accord. Et, hum, tu es sûre que vous n'êtes qu'amis ?

La jalousie se fraie un chemin mauvais en moi, mais je ne la repousse pas.

— Comment peux-tu me demander une chose pareille ? Tu penses que je serai capable de faire une chose pareille ? s'emporte-t-elle. Dis-le tout de suite si tu cherches un moyen de te séparer de moi, se lamente-t-elle ensuite en fondant en larme.

Wow...

— Tu as tes règles ? lui demandé-je, sceptique.

Elle acquiesce en nettoyant ses larmes. Il n'y a que les hormones pour rendre une femme aussi lunatique.

— Depuis ce matin, ajoute-t-elle.

— Je comprends mieux.

— Mais ne t'inquiète pas, avec Charly il n'y a rien, reprend-elle calmement.

Tentation en éditionWhere stories live. Discover now