Chapitre 11

3.8K 344 106
                                    


La nuit fut courte et mouvementée pour Kirishima. Il tournait, encore et encore, ne trouvant pas le sommeil. Par deux fois il avait vu son ami tousser et souffrir à cause du Hanahaki, et de ne pouvoir rien faire pour lui le rendait malade. Il lui restait moins d'un mois à vivre, et il ne pouvait rien y faire. Rien, strictement rien.

Le lycéen n'était pas aveugle, il voyait bien que son meilleur ami n'éprouvait pas les mêmes sentiments que le condamné. Il avait essayé d'arranger les choses, mais quand ça ne marche pas, ça ne sert à rien d'insister.

« Je ne veux pas qu'il meurt ... pas lui, pas maintenant ... »

Fatigué de rester allongé dans son lit, il se leva et alla se mettre sur son balcon. Il se mit à penser aux bons moments passés avec son camarde aux cheveux verts, à sa détermination sans faille face au danger, à cette étincelle qui brillait dans ses yeux quand il parlait d'All Might, à ses murmures incessants quand il était en pleine réflexion ... s'il venait à partir, tout ça lui manquerait. La classe perdrait un élément important, et lui ... Une personne chère ...

« Je me suis peut-être un peu trop attaché à lui... si ça continue ça va faire comme disait Denki ...

Mais dans un sens, je crois qu'il n'avait pas tort...

Pfff, je suis ridicule... »

Il passa ses mains dans ses cheveux, soupirant. Il l'appréciait beaucoup, oui, mais de là à dire que c'était de l'amour ...

Il ne savait pas. Et dans un sens, il ne voulait pas y réfléchir. Car de toute façon, qu'il l'aime ou pas, Izuku ne pourra pas lui dire que lui aussi.

Le lendemain, il arriva en cours avec des cernes énormes, et une humeur maussade comme jamais personne ne l'avait vu. Il passa son temps à regarder par la fenêtre, ou à dormir, et même la bonne humeur contagieuse de son groupe d'ami n'arrangeait rien.

La journée défila, et Izuku n'était pas venu en cours. L'infirmière avait voulu le garder en examen, pour s'assurer qu'il ne refasse pas de crise de toux lui bloquant la respiration. Tout le monde s'inquiétait, mais Kirishima était dans sa bulle de déprime.

Le soir arriva, puis le lendemain matin, et les jours défilèrent ainsi avec le même cas de figure, Izuku absent, Kirishima renfermé, et la classe trop calme.

Le week-end tomba sur la classe comme un grand bol d'air pour la plupart, mais le rouge n'avait pas l'esprit à se réjouir. Ça faisait un jour de plus de passé, un jour de moins à vivre à son ami. Qu'il n'avait pas eu le courage d'aller voir depuis.

Kaminari avait essayé de le raisonner, mais il l'avait repoussé comme le reste de ses amis pour être un peu seul. Et pour éviter que quelqu'un ne vienne le voir encore, il s'était dirigé vers la forêt à la lisière de l'école.

Ses pas l'avaient mené vers un étang, et l'eau claire l'avait calmé un peu. Le lycéen s'avança doucement dans l'eau, ayant posé ses chaussures sur la berge et remonté son pantalon. Entendre le vent qui passait dans les feuilles, les oiseaux qui volaient en s'appelant, et rien d'autre l'aidait à faire le vide dans sa tête.

Il perdit le fil du temps, debout avec de l'eau aux genoux, à souffler toute la pression qu'il avait accumulé, et fut surpris de percevoir des pas qui venaient derrière lui.

Il n'attendit pas de savoir qui c'était pour parler.

- Si je suis venu là, c'est parce que je veux pas parler. Laisse-moi.

Cette petite fleur au fond de moiOnde as histórias ganham vida. Descobre agora