Who I Am - A The Walking Dead fanfiction

1. Un Mois

- Et ça fait combien de temps que vous êtes seule ?

En ne recevant aucune réponse de ma part, la fille continua sa litanie tandis que j'engloutissais l'assiette de pâtes qu'elle m'avait préparée.

- Moi, ça faisait seulement deux jours... Quand tout ça a commencé, j'étais chez mon petit ami. Il a décidé de nous emmener chez son grand père, ici. Il a dit que la boutique et les conserves qu'il possédait nous permettraient de survivre le temps que tout se finisse. Et ça marchait bien. Mais au bout d'un moment, Ethan en a eu marre des bruits que ces choses faisaient et il est sorti. Son grand père l'a suivi pour l'empêcher de faire une bêtise. Je suis restée seule à l'intérieur et j'ai entendu des cris. Et puis deux jours plus tard, vous étiez ici. Je suis contente que vous soyez là. Vous paraissez forte.

Elle se tut et en essuyant ma bouche avec ma main, je posais mon assiette vide par terre à mes côtés. Je vis qu'elle me lançait un regard mi dégouté, mi interrogateur quand j'attrapais le plat entier placé entre nous. Et j'ai commencé à manger dedans, négligeant les couverts. Elle posa à son tour le bol qu'elle tenait à ses côtés, à moitié plein cependant, et changea de position, se mettant en tailleur sur le canapé qu'elle occupait.

- Vous ne m'avez pas répondu tout à l'heure mais je devine très bien que ça fait un bon moment que vous êtes seule. Et si je n'avais pas été là, vous le seriez encore, fit elle.

Je n'ai pas relevé. Je savais que la fille attendait un merci ou autre de ma part mais je n'en avais que faire. Faisant comme si je n'avais pas entendu sa remarque, je me suis levée et j'ai pris une chaise. La blondinette me regarda poser la chaise devant une étagère, monter dessus et ouvrir le placard pour farfouiller à l'intérieur. J'ai attrapé une boîte en plastique et son couvercle. C'est en descendant de la chaise que je l'ai aperçu.

Derrière les verres légèrement poussiéreux, posé négligemment, il y avait un revolver. La fille ne devait pas en connaître l'existence, elle m'aurait empêché d'atteindre l'étagère autrement. Elle ne se rendait pas compte... Un revolver. C'était une opportunité. Et c'était si simple...

- C'est quoi votre prénom au fait ?

Elle avait interrompu le cours de ma pensée et s'était levée du canapé, commençant à ranger nos assiettes, ne me prêtant plus attention. Si simple...

- je n'ai même pas fait les présentations. Personnellement, je suis Amina, mais bon vous savez, tout le monde m'appelait Amy...

Si simple. Simple...

- Un mois.

Ce furent les seuls mots qui sortirent de ma bouche. Les seuls mots qu'elle entendit et qu'elle ne comprit jamais. Elle s'est retournée, me faisant face. Et le coup résonna dans tout le petit appartement. Ses yeux s'ouvrirent en grand, elle ne comprit pas non plus ce qui lui arrivait. La balle la pénétra sous le sein, pile dans le cœur. Mon bras suivit le mouvement de son corps qui s'affaissa au milieu du salon. Les assiettes qu'elle tenait encore se brisèrent au contact du sol.

J'avais passé un mois dehors. Je lui avais répondu. Un mois seule à errer de ville en ville, dans les bois...

J'ai rangé le revolver dans mon dos, accroché à ma ceinture et prêt à être utilisé à tout moment. J'ai attrapé la boîte en plastique encore posé dans le placard et j'ai enjambé le corps de la nommée Amina. Elle reposait dos au sol, les yeux ouverts fixés sur le plafond. Son visage exprimait cet air surpris et innocent qu'elle avait eu avant de se faire abattre. Trop simple. Ça avait été trop simple.

J'ai ramassé le plat de pâtes posé à la place que j'occupais il y a encore quelques minutes et je l'ai vidé dans la boîte. Celle ci a fini dans le sac miteux que j'avais trouvé dans une maison avant de tomber sur cet endroit.

Le plus grand nombres de boîtes de conserves dans la réserve finirent également dans mon sac et dans les poches amples de mon long manteau noir. Le comptoir de la boutique abritait un fusil de chasse et quelques cartouches pour le-dit fusil et le revolver trouvé à l'étage. J'ai tout embarqué.

Plus tard, quand j'aurais quitté Atlanta, je me poserai quelque part dans la forêt, j'allumerai un léger feu et attendrai que les heures passent, comme toujours. Et le souvenir d'Amina ne sera plus qu'un nom inscrit dans mon carnet.