Chapitre 18: Seconde première fois

Depuis le début
                                    

Après avoir concocté le dîner et mis en place une décoration des plus romantiques, je prends ma douche puis me poste devant le miroir de ma chambre, j'observe mon reflet dans la glace, empoigne les fins bourrelets qui rétrécissent le peu de charme que je peux encore espérer avoir. J'observe mon visage, mes yeux trop petits à mon goût, mes lèvres aussi. Je me tâte la joue en la tirant avec une mine dégoutée, me barbouille de maquillage. Finalement, je ressemble à une peinture de la maternelle.

Je souffle d'exaspération, nettoie tout ce maquillage. Je m'habille d'une robe cocktail qui embrasse mes courbes, dresse ma crinière, enfile des escarpins qui me font mal au pied à une vitesse fulgurante.

Je tourne, me retourne, mais n'arrive pas à apprécier ce que je vois. Je n'ai jamais été très complexée par mon corps, mais je me dis que je ne suis pas à la hauteur d'Harry, si même Audrey n'a pas pu l'être. Je passe une couche de mascara puis dessèche mes lèvres avec du baume à lèvres. De toute manière, j'aurais fini par bouffer tout le rouge aux lèvres en dînant.

Dès qu'on sonne à la porte, mon cœur saute douloureusement dans ma poitrine. Je me poste près de la table que j'ai si soyeusement dressée. Une petite nappe blanche recouvre la table, quelques pétales de rose sont déposés avec amour et tendresse, des bougies sont disposées sur un verre de pied. Le tout sous la lumière tamisée renforce l'atmosphère romantique. Je place une main dessus et prends une pause que j'espère sexy.

— Entre, crié-je.

Harry apparaît quelques secondes après, vêtu comme à son habitude. Il a quand même fait l'effort d'un peu mieux dresser sa crinière et porte dans sa main un grand bouquet de fleurs.

— Bonsoir ! Tu es wow ! s'exclame-t-il directement en me regardant avec quelque chose qui ressemble à de l'admiration. Je suis resté simple parce que je me disais que tu n'aimerais pas que j'en fasse trop, ajoute-t-il un peu gêné en se grattant la nuque.

Je ne peux m'empêcher de fondre intérieurement lorsqu'une fossette apparaît sur sa joue gauche, pour ne faire qu'accroître ce charme que lui confèrent ses pommettes rosées.

— Bonsoir ! soufflé-je d'une voix sensuelle pour couper son monologue en relevant lentement mon menton pour me donner de la contenance.

Je dois certainement déteindre sur lui pour qu'il se mette à faire de pareils discours. Je me sépare de la table pour marcher jusqu'à lui quand je trébuche. La nappe agrippée à mon bracelet déshabille la table et tous les couverts se retrouvent à terre sous mon cri aigu.

Je tente de me relever quand je frappe le verre sur pieds, les bougies tombent au sol. Harry jette son bouquet puis d'un mouvement rapide et paniqué, il se saisit de la carafe d'eau posée sur la table basse pour éteindre le feu. Mon tapis est ruiné. Je reste assise sur le sol, la tête entre les mains, honteuse. J'ai déjà tout gâché, avant même le début de la soirée.

Je sens Harry s'accroupir en face de moi ; il me soulève doucement la tête en retirant mes mains. Ses mains chaudes provoquent des picotements électriques autour des miennes tandis que mon regard se pose d'abord sur ses lèvres tordues en un sourire au coin.

— Tu vas bien Ginger ? demande-t-il doucement.

— Oui même si je viens de tout gâcher, déploré-je en fuyant son regard, mordillant ma lèvre supérieure.

Il esquisse un léger sourire.

— Je suis venu dîner avec toi, chuchote-t-il de sa voix chaleureuse, et je suis bien content que ce soit toi.

Il finit sa phrase en parcourant du regard le désastre autour de nous. Il me tend ensuite la main pour que je me lève.

— Mets-toi à l'aise Michelle, quelqu'un m'a dit que ce n'était pas bien de jouer des rôles, déclare-t-il avec une pointe d'ironie.

Tentation en éditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant