1 - "tu devras être très très gentille avec moi"

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Le seul bruit que j'entends est mon pied rebondissant contre le carrelage. Un énième rendez-vous chez le proviseur est je suis renvoyée, et me voila devant la porte de M.Spence, le proviseur de l'université. Si je suis renvoyée, je n'ai plus rien, mon avenir repose sur mon diplôme, je n'ai plus personne depuis ce qui c'est passé. Je chasse cette idée de mes pensées d'un mouvement de tête et me reconcentre sur le battement de mon pied.

- Mademoiselle Montgomery.

Je me lève, lisse mon jean et me dirige vers la porte. Mr.Spence est au téléphone et me fait signe de m'asseoir d'un coup de menton. C'est un homme imposant, il doit avoir la quarantaine et porte toujours des vêtements de marque mais sa voix grasse et son dos bossu le rendent tout sauf attirant.

- C'est la troisième fois que je vous vois dans mon bureau mademoiselle Vinn

- Monsieur Spence, je vous jure que je n'y suis pour rien ce n'est...

- Vous lui avez cassé le nez! Je ne peux pas fermer les yeux cette fois si, me coupa t-il

- Mais elle m'avait insultée! Et puis son nez n'est même pas vraiment cassée, elle exagère, rétorquais-je sur un ton agressif

Il croise les mains sur son bureau et se racle la gorge.

- Je ne peux pas laissait passer ça Cara, souffla t-il agacé

Je baisse les yeux, m'apprête à répondre mais me ravise, c'est trop tard, mon tempérament à encore une fois tout gaché.

- Mais je peux peut être faire quelque chose, murmure t'il

Je lève la tête, le regard plein d'espoir et attend sa proposition

- Mais toi aussi tu devras faire quelque chose pour moi, déclars t-il d'une voix rauque en me lançant un regard calculateur

Je prends mon sac, le mets sur mes genoux et déglutis.

- Jene suis pas sure de comprendre...

Il se lève et vient s'asseoir sur le bord du bureau près de moi.

- Si tu veux que je sois clément avec toi, tu devras être très très gentille avec moi, dit-il avec un sourire sournois sur les lèvres

Je fronce les sourcils l'air de rien même si une idée de ses intentions se dessine dans mon esprit. Il fait un pas de plus et me met la main sur la cuisse.

Je sursaute à son contact, me lève et me dirige vers la porte en courant mais quelque chose me retient par le bras. J'essaye tant bien que mal de me dégager mais malgré mes trois années de karaté sa poigne reste trop forte.

Il rapproche son corps du mien et ma tête se retrouve collée à son torse. Les larmes commence à perler aux coins de mes yeux.

- Arrête de te débattre, je te vois m'allumer quand tu passes dans les couloirs, chuchote t-il en passant une de ses mains sous mon tee-shirt

- Arrêtez, suppliais-je en tremblant

Mais mon cri de désespoir l'excite encore plus et il me pousse contre le mur pour que je me retrouve coincée entre lui et le mur.

Il touche la dentelle de mon soutien gorge et une plainte se forme dans ma gorge. Ce n'est pas le moment présent le pire mais les souvenirs que cela fait remonter à la surface.

Prise d'un élan de colère, je donne un coup de tête dans celle de mon agresseur et lorsqu'il se baisse à cause de la douleur, j'en profite pour lui donner un coup de coude sur le dos. Il tombe sur le sol et alors que je m'apprête à m'enfuir, je fais demi tour et commence à lui lancer des coup de pieds. J'entends son nez craquer, puis un autre craquement que je devine être une arcade et un cri étouffée par le sang qui émane de sa bouche. Je me décide enfin à partir en courant.

Je ne sais pas où je me dirige mais je sais que je cours à bout de souffle dans les rues de Londres pour tenter d'oublier mon passé et mon présent.

CRIMEFUL.Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora