act.10 › encore des paroles.

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章节十
( chapitre 10 )

Le réveil se fait en douceur. Je clignote des paupières un peu avant de retrouver mes esprits, et me rends compte qu'un amas de corps est éparpillé partout dans ma chambre.

J'enlève la main de Kylian qui s'est posé sur mon ventre et je l'observe dormir paisiblement, je manque de m'esclaffer quand je vois que je lui ai laissé un filet de bave sur son épaule.

Il ne va pas sauter de joie quand il verra la tâche humide sur ton tee-shirt. Puis j'essaie de me frayer un passage. Presnel sort un bruit guttural quand, sans faire exprès, j'évite de lui marcher sur la jambe. Mes lèvres se scellent pour éviter de rire une nouvelle fois et je sors enfin.

Un grand soupir s'échappe de mon corps, au moins, ça s'est fait. J'attrape mon téléphone qui est dans ma poche et observe l'heure. 8h. J'ai si peu dormi... Tout mon sommeil a été dompté par des cauchemars de temps à autre, et à chaque fois j'ai eu du mal à me rendormir.

Les messages des haters m'ont fait plus de mal que j'aimerais le dire, alors je me dirige vers les toilettes de l'hôtel dans le hall. J'esquisse un geste à Lisa avec qui j'ai parlé un peu plus et m'engouffre dans une cabine.

Mon dos heurte la parois et je descends petit à petit en sentant mon souffle s'accélérer. Je déteste être aussi mal dès mon réveil mais le besoin d'expulser seule tout le mal qu'ils m'ont dit est vraiment nécessaire. Je passe une main sur mon visage mouillé, j'arrête de sangloter rapidement quand j'entends la porte s'ouvrir.

— Nahia ? me presse une voix.

C'est N'Golo. Ce qui m'étonne fortement car je ne l'ai pas vu sortir de ma chambre, j'ai pourtant vérifié que chacun dormait. Il a du me suivre alors je tente de reprendre un souffle normal et posé.

— Oui ?

— Tu vas bien ?

Tout est relatif. J'ai pas vécu de drame mais des personnes me traitent de noms que je ne suis point, je dirais par conséquent que je suis entre un milieu neutre et mal.

— Oui, ça va. Mais tu sais, c'est gênant de venir m'espionner aux toilettes.

— C'est juste que, il cherche ses mots le pauvre, je l'ai mit mal à l'aise et je m'en veux, t'aurais pu utiliser ceux de ta chambre donc c'était pas normal pour moi que tu viennes ici.

— Je voulais pas vous déranger.

Et c'est vrai, si je m'étais mise à sangloter dans ma salle de bain j'aurais eu de grandes chances de les réveiller. Plus d'avoir toutes les questions sur mon état dont je n'ai pas envie de répondre, ou de les inquiéter pour si peu.

— Je vais déjeuner, il m'annonce en reprenant de la contenance. Tu me rejoins ?

— T'en fais pas, je suis sur mon chemin, c'est juste que t'aimerais pas voir mon visage au réveil.

— C'est si mauvais ?

— Une vraie plaie, je ne te raconte même pas.

Il se laisse aller dans un petit rire et enfin j'entends qu'il est reparti. Je décide à me sortir de là et passe un peu d'eau sur mes joues avant de me diriger d'un pas pressé vers la réception, s'il peut éviter de lancer des rumeurs sur un potentiel mal-être, bien que Kanté ne semble pas être de ce type, je m'en porterai mieux.

Quand je débarque, ils sont tous debouts, ou presque pour les retardataires. Ce matin c'est entraînement à dix heures pour toute la clique, et c'est Deschamps qui leur dit avec un message plein d'amour : « bande de saucisses à l'ail périmé, vous allez voir si on fait pas les entraînements tôt par chez nous ! ».

legends, kylian mbappé (✓)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant