L'homme, la Vie et le paon.

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L'air est sec, une bouche s'assèche, une timide brise néanmoins se laisse porter jusqu'aux cheveux d'un homme.

Son regard vole à travers le paysage. Il passe de fleur en fleur, de branche en branche, de nuage en nuage, et finit sa course sur un solitaire paon.

Le paon était triste, il répétait sans cesse à celui qui voulait bien l'écouter :

« Je suis froid comme l'hiver, mon plumage se confond avec la boue, et mes ailes m'encombrent plus qu'elles ne me font voler. Je ne sers à rien, hormis à me plaindre de cette vie qu'on m'oblige à vivre. »

L'homme s'approche alors du paon et lui dit :

« Paon, ne te laisse pas abattre. La vie, personne ne t'oblige à la vivre, mais avant de rompre avec elle, pense à ce qu'elle t'apporte tous les jours. Pense à tout ce que tu fais, grâce à elle, aux moments de bonheurs qu'elle te permet d'avoir, aux sentiments qu'elle a le mérite de t'offrir, mais aussi à la beauté intérieure qu'elle te lègue. Et puis Paon, la beauté se voit au-delà des apparences, la fleur se cache à l'intérieur du bourgeon, ne l'oublie pas. »

Sur ces mots de l'homme, le paon se senti mieux, sa tête, tout comme ses ailes se secouèrent.

Le paon sorti alors son plus beau tour de magie, et ébloui l'homme par une majestueuse roue.

Le paon en voyant le cyan de son plumage, le reflet de sa brillance et l'immensité de cette peinture vivante qu'il portait caché en lui, se senti étincelant, et, après avoir remercié l'homme, reparti.

Il reparti éblouir le reste du monde avec ses harmonieuses couleurs, pour remercier, la vie, de l'avoir créé aussi beau.

Le cercle sans finWhere stories live. Discover now