Chapitre 17: Tempête d'attirance

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— Ça va Ginger ?

— Oui, soufflé-je en fuyant son regard.

Harry est la seule personne douée pour jouer le rôle qu'il veut, moi je ne peux pas. J'essaie tant bien que mal de respecter les barrières qu'il a imposées entre nous, mais ça devient de plus en plus difficile. Il secoue légèrement sa tête avant de se rendre vers son bureau pour prendre l'épreuve. Il y jette un coup d'œil attentif.

— Tu recevras les dernières épreuves dans quelques semaines puis l'ensemble pour la première correction générale juste après comme convenu, m'explique-t-il en relevant sa tête.

— Bien, je n'ai plus rien à faire ici, réponds-je.

Ils m'observent lorsque je lisse ma tenue d'un coup de main tremblante avant de ressortir. Je rentre rapidement puis me laisse tomber sur le sofa en grognant comme un animal en cage. 

L'attirance que j'éprouve pour Harry se transforme progressivement en marasme, un marasme qui me ronge et m'empêche de vivre pleinement le semblant de vie que j'ai. Je ne parle plus avec mon soi-disant meilleur ami, par trop grande fierté et parce que la blessure ne se referme pas. 

Comment une blessure peut-elle se fermer si elle est posée sur une autre qui arrive à peine à cicatriser ? Il ne passe pas un jour sans que Charly ne vienne encore et encore me supplier. La sonnerie retentit à cet instant, je me lève nonchalante, sans grande surprise, c'est encore lui avec plusieurs paquets en main.

— J'étais au centre...

Je lui referme la porte au nez. Mon cerveau est trop comprimé pour avoir une réflexion stable et surtout de la répartie. Harry, Harry, Harry.

Harry

Michelle, chaque pas que je fais, chaque fois que je respire, que je regarde, que je sens, que j'entends, il n'y a qu'elle qui m'empoisonne les idées. Elle me rend dingue. Je balance les documents qui traînent devant moi de côté et me masse douloureusement la tempe. Je revois son sourire, son visage, ses folies, elle. Je me lève brusquement, sans un regard aux personnes sur mon chemin, il est assez tard. 

En ce mois d'août, la brise fraiche s'éteint rapidement sous le soleil de l'été qui est à son apogée. Je m'installe au volant de la voiture que je serre si fort que je sens mes veines lâcher. Je démarre en trombe et conduit jusqu'à chez elle. Je suis dans le même état que la dernière fois où j'ai débarqué chez elle. 

Sauf qu'ici elle est la maladie et le remède. Le problème et la solution. Une fois à destination, je monte à son appartement et sonne. Je tape frénétiquement les pieds, entre l'envie de défoncer la porte et de partir en courant. Mes idées sont mélangées et une seule clarté émerge de cette obscurité mentale : Michelle, Michelle le démon qui tente mon âme, l'ange qui la sauve. 

Michelle le poison qui provoque l'avilissement de ma personne, le remède qui me soulage. Elle apparaît quelques secondes après dans un short et un haut qui laissent entrevoir des formes bien trop exquises. Son visage est d'abord froncé sous l'effet de la colère, un pli s'étend sur son front moyennement bombé sur lequel s'échouent des mèches rebelles.

— Charly je vais finir par...

Elle laisse sa phrase en suspense alors que sa bouche dessine un o de surprise lorsqu'elle me voit. Nous nous observons pendant un long moment, une tension malsaine plane dans l'air. Malsaine parce que je ne la connais pas.

 Son regard vitreux me transperce le cœur. Je ne sais pas depuis quand ni comment, mais je suis maladement attiré par cette femme, cette femme si spéciale.

Tentation en éditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant