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NOS NIOUZES, GOUT DE NIOUZE



Alors, je vous ai manqué ? Pourquoi vous me direz ?

Disons – après cette Bashungnade – qu'il est bon pour mon petit ego de se dire que durant ces deux mois sans nouvelles vous n'en pouviez plus de ne pas me lire, saignant des yeux par manque de lectures intelligentes et subtiles (c'est tout moi !) allant même jusqu'à vous retaper d'anciennes chroniques de votre serviteur, lire lire lire et relire mes poèmes et, bien entendu, acheter en masse et offrir à vos proches un bon bouquin pour cet été, c'est-à-dire le mien.

Non ?

Vu mes ventes et les lettres d'amour de mon banquier, je m'en serai douté. Mais laissez-moi le croire, la croyance est magique. En effet, mieux vaut croire qu'il est bon d'être un écrivain valable et reconnu plutôt que d'imaginer mettre la France à genoux en arrêtant de manger du porc tout en se faisant péter la couenne, ou la Cohen. Quoique...

Mettons les choses au clair tout de suite : je n'ai pas arrêté de publier sur le blog durant deux mois because je me suis tapé un voyage en Russie pour assister à la coupe du monde de fous-te-balle. D'ailleurs à ce propos, pourquoi le peuple est-il fier d'être français et d'afficher son drapeau uniquement lors des attentats ou des compétitions dans lesquelles des jeunots en short et à chaussettes montantes ont pour seul et unique but de mettre un ballon dans des filets pour se faire sauter dessus de la part de leurs partenaires tandis que le public applaudit ??? Faut qu'on m'explique. Tout comme il faut m'expliquer le fait qu'on nous rabâche les oreilles avec l'Europe, et qu'il n'y avait pas d'équipe sous bannière européenne. Simplement parce que les gens sont avant tout croates, allemands, français ou italiens avant d'être européens ? Je dis ça, je dis rien.

En revanche, si vous m'avez manqué, c'est que j'ai bougé. Parti en voyage. Un petit retour au pays (back in France pour les ché-bran), après quatre années d'absence et... comme d'habitude avec moi, ça ne pouvait pas être simple. Je veux dire, une personne normale paie son billet, fait ses valises, embarque, décolle, se pose, voilà. Moi : je paie le billet, je fais les valises, et suis bloqué par la Police Aux Frontières à cause d'une interdiction de séjour depuis belle lurette périmée. À l'heure du bigue-data-mes-couilles-point-zéro, l'administration de la cinquième puissance mondiale (plus pour longtemps) n'est pas capable de mettre à jour ses rapports. Bien entendu les flicaillons se sont montrés très polis et aimables et courtois. Et bien entendu aussi, j'ai été immédiatement remboursé lorsqu'ils se sont rendu compte de leur erreur.

C'est à ce moment-là que l'on remercie nos parents et nos amis d'avoir plus d'argent que nous. Car, si j'attendais les sous de la Justice pour me fendre d'un nouveau billet, vous auriez sans doute eu quelques chroniques au vitriol et mon fils lui, attendrait encore pour embrasser son père.

Mais je suis parti. Et la première sensation que j'ai eue en arrivant à l'aéroport, outre le choc de voir mon père sans moustaches, a été de prendre peur lorsque de la buée est sortie de ma bouche en manque après 12 heures sans fumer. J'avais oublié la fraîcheur du matin.

La Provence m'avait manqué, et les longues journées aussi. Les Provençaux, eux, moins. Mais je vous garde le plaisir de ces pérégrinations pour d'autres papiers.

Sinon, de quoi parler d'important ?

De l'affaire Benalla ? Franchement, est-il si étonnant que dictateur junior ait ses milices privées ? De ce brave Marc Granié, CRS qui, après avoir dénoncé les plusieurs tentatives d'assassinat commanditées en haut lieu à son égard s'est retrouvé arrêté et foutu à l'asile ? Le fait que je crois avoir perdu mon permis en doublant des camions sans respecter les 80 km ?

Chroniques SouterrainesWhere stories live. Discover now