CHAPITRE 42

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J'avais réussi à parler avec Xavier, lui exposer mon parcours, mon passé mais aussi mes craintes. On avait convenu qu'on allait pas se prendre la tête pour ou à cause d'elle. Je respectais son amitié et en échange il respectait le fait que je ne voulais rien à voir avec elle. Et on allait improviser quand il le faudrait. Dans mon for intérieur, je restais un peu déçue qu'il soit allé vers elle et non vers moi. J'ai bien compris quand il m'a expliqué son geste, que c'était à cause du sang. Mais je dois encore apprendre à relativiser. Relativiser ma peur d'être abandonnée, peur causée par mon ex, sa meilleure amie. Je regardais le plafond silencieusement. J'écoutais nos souffles erratiques, nos cœurs qui tapaient contre nos poitrines respectives. Le sexe de réconciliation, c'était la première fois pour nous. C'était bon, exquis... Mais c'était tout de même dommage qu'il faille s'engueuler pour en arriver là.

- Ca va ? Demanda-t-il avec un trait d'inquiétude.

- Oui, oui, m'empressai-je de le rassurer. Je n'ai juste pas l'habitude de tout ça, de cette agitation. Je suis généralement calme. J'ai fait en sorte de ne plus me trouver dans ce genre de situations, où les émotions négatives prennent le contrôle.

- Ouais mais tu ne peux pas tout contrôler.

- Je sais. Mais je dois te rappeler dans quel état j'étais il y a quelques semaines, quand j'ai eu un coup de blues ? Je n'aime pas ne pas être constante.

- Tu sais que je t'aime avec ton inconstance ?

Je me tournai vers lui, pour lui sourire sincèrement. Il avait compris que j'avais besoin d'être rassurée, maintenant il en connaissait un peu trop bien la raison. Il resserra son étreinte et me força à me blottir contre lui. Son contact m'apaisait. C'était une réaction physique, rien de rationnel. Je me laissais bercer par le son de son souffle dans mon coup et je m'endormis.

Le lendemain matin, quand j'ouvris les yeux, j'étais seule dans le lit. Sa place était froide, il devait être debout depuis un moment. Je me tournais pour voir l'heure : onze heures quarante passées. Pas étonnant qu'il soit déjà levé. Je pris le temps de m'étirer, faire un câlin bref au chat qui était venu se lover contre moi, puis je sortis du lit, enfila sa chemise de la veille et alla le rejoindre dans la pièce de vie. Il n'y était pas. La porte de la courette était ouverte. Il était assis, les pieds sur la table en train de lire sur sa tablette et boire un café.

- Bonjour, dis-je avec une voix enrouée.

- Bonjour Marmotte ! Tu as la voix bien cassée.

- Ouais je crois que j'ai abusé sur la cigarette. Etonnamment, je n'ai pas la gueule de bois. Ca fait longtemps que tu es debout ?

- Oui, je suis allé faire quelque course, histoire qu'on puisse manger ce weekend. Et toi, bien dormi ?

- Très bien. Je crois que ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une nuit si reposante.

- Tu veux un café ?

- Oui s'il te plait.

Il se leva et alla vers la cuisine. J'en profitai pour me rincer l'oeil sans complexe. Son jean's lui allait vraiment très bien et ça changeait de ses pantalons de costumes qu'il portait la semaine. Pendant son absence, j'en profitais pour envoyer un message à Camille, histoire de la rassurer. Mais en se levant, elle avait du le comprendre, vu que je ne squattais pas son canapé. Il revint avec un mug fumant.

- Merci !

Je pris la tasse et je l'observais d'un drôle d'air. Je ne l'avais jamais vue auparavant. C'était un mug blanc avec deux oreilles de chat et il était écrit : « I'm a cat lady ».

Entre deux volsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant