IV. Aparecium

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La brune referma le carnet. Elle l'avait terminé. Ou du moins, elle avait terminé le carnet jusqu'à la mort de Voldemort. Après cela, ce ne devait plus être que néant, et pourtant, l'écriture se poursuivait. Inlassablement. Hermione était épuisée, surprise aussi, de voir que cela semblait être une histoire sans fin, une histoire à laquelle, pourtant, ses amis et elle pensaient avoir mis un terme. Elle emporta l'objet maléfique sous son coude, jusque dans sa chambre. Elle le posa sur le bureau, elle attendrait le matin pour découvrir ses derniers secrets. Elle était consciente que les dernières pages n'auraient pas toute son attention si elle les lisait maintenant. Il faudrait attendre le lendemain, à la première heure.

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Elle était éreintée et pourtant, cette nuit-là, elle dormit mal. Une boule avait pris place dans son ventre et ne la quittait pas : l'appréhension. Elle se mettait à croire qu'il était possible que Voldemort ne soit pas mort, était-ce encore possible ? Pourquoi pas ? Après tout, il avait bien été vaincu une fois et avait pu revenir. Elle était une sorcière brillante, mais pour ce qui était de la magie noire, elle ne connaissait pas un quart de tout ce que le monde magique pouvait contenir comme sortilèges. Le Mage Noir, quant à lui, ne connaissait que ça.

Aux premières lueurs du jour, après avoir somnolé par intermittence, elle se décida enfin à se lever, consciente qu'elle n'aurait pas plus de sommeil tant qu'elle ne connaitrait pas le fin mot de cette histoire. Elle s'empressa de se rendre dans la salle à manger où le petit déjeuner l'attendait déjà. Hermione ne protesta même pas contre le travail matinal qu'on infligeait aux elfes de maison, sa tête était bien ailleurs. Quelques tartines, un jus de citrouille, et voilà qu'elle se précipitait déjà dans sa chambre pour reprendre, et terminer, sa lecture.

1er jour d'après

Ce jour signait la fin d'une ère. On parlerait longtemps de l'après. L'après Voldemort. Après les ténèbres. Après le chaos. Après la guerre. Le monde sorcier retiendrait ce jour mémorable comme un triomphe, comme la victoire tant attendue après des années de peur et d'angoisse. Une vie tranquille et paisible.

Moi, je signais la fin de ma vie, de mon règne.

J'étais mort, détruit. Mais on ne m'oublierait pas, et c'était là tout de même une maigre compensation face à ma chute. Je survivrais, des siècles durant, pour l'éternité certainement, dans les méandres des mémoires. Un nom qui retentirait toujours. Qui ferait frémir les enfants, qui ferait faire encore des cauchemars aux parents. Et à tout ceux qui avaient eu la chance de voir un jour mon visage, de s'allier à mes côtés ou de combattre contre moi, je resterais une âme errante sur le chemin de leur vie, âme en peine qui jamais ne leur laisserait aucun repos.

Dis-moi, Hermione, c'est bien à ça, que je ressemble maintenant ?

Elle claqua le carnet d'un coup sec. Avait-elle bien lu ? La date, le je, Voldemort qui parlait de lui, mort. C'était déjà des plus troublants. Mais si on partait du principe que ce livre avait subi plus de sortilèges qu'ils ne le croyaient tous, cela restait plausible. Mais comment Voldemort pouvait-il s'adresser à elle en particulier, et pourquoi ? C'était comme s'il était là, auteur de ce journal derrière ses pages, comme s'il l'observait. Son coeur palpitait bien trop vite, elle n'osait plus ouvrir de nouveau l'ouvrage. Ses mains tremblantes parcoururent pourtant une nouvelle fois les pages et montrèrent le passage à la lectrice. C'était bien son nom, inscrit noir sur blanc.

Harry avait autrefois communiqué avec le Seigneur des Ténèbres à travers ce bouquin. Le souvenir de Jedusor était-il encore emprisonné dans ces pages ? Il n'y avait plus rien après. Ces mots s'étaient inscrits hier soir, c'étaient ceux qu'elle n'avait pas eu la force de lire, elle avait cru simplement qu'il s'agissait là de la fin de la bataille qui s'écrivait encore à mesure qu'elle lisait, comme ç'avait été le cas durant toute sa lecture. Maintenant qu'elle avait lu le passage, pourtant, plus rien ne se produisait. La question était là, laissée en suspens. La gryffondor avait du mal à savoir si cela ressemblait à un point final, question rhétorique pour conclure le règne du Mage, ou si c'était une réelle question, attendant une réponse de sa part. Elle ne pourrait sans doute pas répondre à ces interrogations seule, il fallait qu'elle aille chercher Drago. Mais il lui avait déjà intimé de jeter le journal hier, s'il voyait ça, il le détruirait pour de bon, emportant les mystères qu'il renfermait encore. Hermione avait beau avoir été répartie chez les lions lors de sa première année, son esprit se rapprochait parfois beaucoup de celui des serdaigles : elle était intelligente, curieuse, et ne laissait jamais une question sans réponse.

Elvis (Tomione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant